Vaccins Pfizer et Moderna : ce que dit l’étude française qui confirme le risque de myocardite et péricardite

Une étude française en vie réelle s’est penchée sur les patients hospitalisés pour une myocardite ou une péricardite du 15 mai au 31 août. Elle démontre un risque « peu fréquent » d’inflammation cardiaque à la suite d’une vaccination Pfizer et surtout Moderna, mais aussi que ces malades s’en sont remis favorablement.

De quoi faire évoluer la stratégie vaccinale contre le Covid-19 en France ? Une étude française, parue ce lundi et que Le Parisien a pu consulter en avant-première, « confirme » le risque « peu fréquent » de myocardite et de péricardite à la suite d’une vaccination Pfizer ou Moderna. De telles inflammations cardiaques au niveau du cœur risquent surtout de survenir chez les jeunes hommes, dans la semaine suivant l’injection, et avec le vaccin Moderna.

Ces travaux ont été menés par le groupement Epi-Phare (Agence nationale de sécurité du médicament et assurance maladie). Leurs auteurs assurent qu’ils ne « remettent pas en cause le rapport bénéfice/risque » de ces deux vaccins à ARN messager, de très loin les plus utilisés aujourd’hui en France, notamment en raison des risques cardiaques en cas d’infection.

L’étude s’est penchée sur tous les patients âgés de 12 à 50 ans et hospitalisés à la suite d’une myocardite ou d’une péricardite du 15 mai au 31 août dernier, soit respectivement 919 et 917 cas. 60 % de ceux du groupe « myocardites » et 36 % de ceux du groupe « péricardites » étaient âgés de moins de 30 ans.

Risque « particulièrement marqué » chez les jeunes hommes

Chaque patient a été « apparié » avec 10 témoins en fonction de l’âge, du sexe et du département. En croisant cette base de données avec celle des personnes vaccinées, l’étude rapporte que 33 % des patients hospitalisés pour myocardite et 23 % de ceux pris en charge pour péricardite avaient été immunisés avec Pfizer ou Moderna durant les trois semaines précédentes. Il a ensuite été possible d’analyser l’impact de la vaccination.

À chaque fois, le risque de souffrir d’une de ces inflammations était « particulièrement marqué » chez les hommes de 12 à 29 ans, dans la semaine suivant la deuxième injection. S’agissant des myocardites, l’étude dénombre 26,7 cas attribuables au vaccin pour un million de doses Pfizer et 131,6 pour Moderna. Soit un cas de myocardite pour 37 500 injections de Pfizer et un cas pour 7 600 doses de Moderna. Le risque paraît moindre chez les femmes de moins de 30 ans, avec – respectivement – un cas pour 232 400 doses et un cas pour 26 800 doses, toujours dans les sept jours suivant l’infection.

Chez les hommes de 30 à 50 ans, on tombe sur un cas pour 211 000 doses de Pfizer et un pour 37 700 doses de Moderna. Quant au risque de péricardite, il « apparaît également marqué » après une deuxième dose de vaccin Moderna chez les jeunes hommes de moins de 30 ans (un cas pour 56 200 doses), mais moins que celui de myocardite.

« Le fait que ces excès de cas surviennent très rapidement (après l’injection) permet, entre autres arguments, d’attribuer ce risque au vaccin, car ça ne peut pas être dû au hasard », pointe l’épidémiologiste Mahmoud Zureilk, directeur d’Epi-Phare et auteur principal de l’étude. Par ailleurs, le profil de patients n’est pas forcément étonnant. En temps normal, les cas de myocardite et de péricardite qui surviennent dans la population « sont déjà plus fréquents chez les jeunes hommes », indique le professeur épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.

Nouvel avis de la HAS attendu

Il est important de noter que ces patients s’en sont globalement bien remis. Aucun décès n’a été rapporté sur la période d’étude, et la durée moyenne d’hospitalisation était comprise entre 2 et 4 jours. Cette étude « confirme l’évolution clinique favorable des cas de myocardite et de péricardite suite à la vaccination » et « le nombre de cas apparaît peu fréquent au regard du nombre de doses administrées », rassurent les auteurs. « Le risque existe, mais la balance bénéfice/risque reste favorable vu que les vaccins sont efficaces à 90 % contre les formes graves, même chez les jeunes », appuie Mahmoud Zureik.

Le Parisien

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