Une campagne présidentielle sous l’influence du Covid-19

A trois mois du premier tour de l’élection, la pandémie n’en finit plus de s’inviter dans le débat. Emmanuel Macron prépare sa candidature tout en gérant la crise tandis que les oppositions composent tant bien que mal avec ce passage obligé.

Une flambée épidémique, une formule choc volontaire d’Emmanuel Macron et voilà le Covid-19 devenu central dans la campagne présidentielle. Depuis le début de l’année, le virus dicte l’agenda et devient la variable autour de laquelle s’ordonne l’offre politique. Le sujet est présent partout. A l’Assemblée nationale, dans les états-majors, dans la rue aussi.

Samedi 8 janvier, ils étaient plus de 100 000 manifestants à défiler contre le projet de passe vaccinal. Une jauge nettement en hausse après les propos du chef de l’Etat assumant d’« emmerder » les non-vaccinés. Et le virus s’invite dans les couloirs des partis. Partout, des messages d’excuses tombent sur les portables. « Bonsoir à tous, Je viens d’être testé positif au Covid-19 »… Cas contacts ou testés positifs, les équipes politiques sont aux prises avec Omicron.

Un ordre des choses lié à la puissante vague provoquée par le variant du SARS-CoV-2. L’aboutissement, aussi, du clivage autour du passe vaccinal installé par le « président candidat ». Si elles veulent exister, les oppositions n’ont d’autre choix que d’investir le terrain sanitaire, avec plus ou moins de clarté. Et de mettre en pratique les principes sanitaires énoncés dans leurs discours.

Depuis plusieurs mois en effet, les macronistes ont compris tout le profit qu’ils pouvaient tirer de la crise sanitaire pour réduire au silence les oppositions. A les entendre, toute critique de la gestion de la crise serait annihilée, au motif que « personne ne ferait mieux » qu’Emmanuel Macron. Alors même que la pandémie était un boulet pour l’exécutif lors de la première vague, début 2020, le gouvernement y voit désormais un atout. « Aucun responsable de l’opposition n’a réussi à installer l’idée qu’il aurait pu représenter une alternative crédible sur la gestion de la crise », résume le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

En quoi est-ce un raisonnement que de partir du postulat que les autres candidats n’auraient pas fait mieux. Pourquoi ne pas dire qu’ils n’auraient pas fait pire ?

C’est par paresse intellectuelle que l’on pose ce postulat, et surtout pour couper court à tout débat. On oublie le nombre d’âneries dites par la belle équipe actuelle sur les masques et leur inutilité, sur la manière dont elle a influé sur l’Europe qui s’est procuré tardivement les vaccins (en attendant le vaccin de Sanofi), la manière avec laquelle elle a présenté la chose en engendrant une forte réticence à la vaccination, en obligeant au masque à l’extérieur sans aucune étude sérieuse, en n’obligeant pas au filtrage de l’air en intérieur, en procédant à des confinements coûteux alors que cette solution est à présent écartée alors qu’il y a des centaines de milliers voir des millions de personnes infectées, on en passe et des meilleurs.

Après la très brillante gestion du covid par le président actuel, il faudra payer la note du « quoi qu’il en coûte » et elle est très sévère. L’État a distribué de l’argent sans compter, sur de simples déclarations sincères ou mensongères, avec des fraudes par millions d’euros, laissant une économie exsangue et une dette abyssale. La France mettra des décennies pour s’en rétablir. Tous les clignotants sont au rouge vif.

La dette qui est passée à 2.761 mille milliards d’€uros, une bagatelle – Chiffres officiels

Le commerce extérieur en chute libre près de 90 milliards d’€uros.

Le PIB qui ne cesse de dégringoler

Le chômage où la France est avant avant-dernière, juste dépassée par la Grèce 18.1% du taux de chômage, Espagne 13.6% , Italie 9.9 %, France 8.6 %, tous les autres pays européens étant devant (Source OCDE). En résumé ceux qui disent que les autres candidats n’auraient pas fait mieux , devraient dire n’auraient pas pu faire pire.

La semaine dernière, M. Macron a décidé de se poser officiellement en chef de file des pro-vaccins. Une stratégie destinée à laisser à l’extrême droite et à Jean-Luc Mélenchon la défense des vaccinosceptiques. Une façon aussi de souligner les incohérences du parti Les Républicains (LR). A l’Assemblée nationale, le texte visant à transformer le passe sanitaire en passe vaccinal a scindé les députés LR en trois blocs, a divisé aussi les socialistes, partisans de la vaccination obligatoire. Au Sénat, la scène pourrait se répéter.

« Un vaccin n’est pas un parti pris politique »

A gauche comme à droite, chacun réfute l’idée qu’Emmanuel Macron serait le seul représentant de l’électorat vacciné. Sauf qu’il est le seul à pouvoir faire campagne sur la gestion de la crise. « Un vaccin n’est pas un parti pris politique, qui se vaccine ne devient pas macroniste », s’exclamait le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, mercredi, sans se départir d’un discours d’empathie vis-à-vis des vaccinosceptiques. « Faire de la vaccination un référendum pour ou contre Macron, c’est une faute politique », tranchait pour sa part le candidat écologiste, Yannick Jadot, tandis que Christiane Taubira dénonçait « le choix du mépris, le choix de la fracture permanente du pays ».

A l’extrême droite, Eric Zemmour assure, pour sa part, qu’il « ne tombera pas dans le panneau ». Pour le polémiste, le chef de l’Etat veut faire diversion, éviter « qu’on ne parle de l’identité de la France que j’avais réussi à imposer comme thème majeur de la campagne ». De son côté, la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, regrette qu’« un certain nombre de Français tombent dans ce piège en faisant des non-vaccinés des boucs émissaires ». L’électorat d’extrême droite est pourtant profondément divisé sur le sujet : selon certaines enquêtes, une petite moitié condamne même les antivax.

Côté LR, on aimerait vite se défaire du parasitage créé par le passe vaccinal, qui a terni le début de campagne de Valérie Pécresse. Sur le fond, difficile de parler d’autre chose, tant les questions sanitaires monopolisent l’attention de la population. Lors des régionales en juin 2021, cet aspect a favorisé la réélection des sortants, de droite notamment.

Ce contexte a une profonde influence sur l’organisation de la campagne. Si personne ne tient à se voir reprocher la formation d’un cluster, chacun compose avec les outils à disposition. Le premier ministre avait demandé fin décembre de limiter les rassemblements – 2 000 personnes maximum en intérieur et 5 000 en extérieur –, mais Jean Castex avait rappelé que la Constitution ne permettait pas de fixer ces jauges ni d’imposer de passe sanitaire aux réunions politiques et aux lieux de culte.

Mardi 11 janvier, le chef du gouvernement va d’ailleurs réunir l’ensemble des candidats, à Matignon, afin d’échanger sur la manière d’assurer le bon déroulement de la campagne et du scrutin, prévu pour les 10 et 24 avril.

« Soyons exemplaires »

En pratique, chacun fixe les règles qu’il entend, et organise, ou non, de grands événements. La République en marche a annoncé, le 28 décembre, qu’elle appliquerait les jauges dans ses meetings. La première grande réunion de Valérie Pécresse, initialement prévue le 11 décembre, a été reportée fin janvier, et pourrait encore être repoussée. Lors d’un format plus modeste de 500 personnes, le 6 janvier à Cavaillon, un « chauffeur de salle » appelait les sympathisants à « l’exemplarité ». Contrôle de passe sanitaire, port du masque : « Merci de vous asseoir. Soyons exemplaires. »

Pour le RN, pas question de bousculer l’agenda. La Constitution permet « jusqu’à preuve du contraire » la tenue des « meetings et réunions politiques sans limitation », a rappelé Sébastien Chenu sur Europe 1Une position également adoptée par Eric Zemmour, qui prévoit de nombreux déplacements et un grand meeting par mois. « Plus il y a de monde, mieux ce sera », résume Olivier Ubéda, directeur national des événements.

A gauche, des masques FFP2 seront distribués à l’entrée chez Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel (Parti communiste). Hors de question, en revanche, pour LFI de refuser du monde à cause d’une jauge : 3 000 personnes sont attendues le 16 janvier à Nantes. Yannick Jadot, lui, accumule les déplacements et évite les grands rassemblements, leur préférant des formats modestes. Prochain rendez-vous le 19 janvier à Strasbourg. Côté Anne Hidalgo, le passe sanitaire devrait être de mise, notamment pour son prochain meeting prévu le 22 janvier en région parisienne.

Mais il n’est pas certain, que l’enfumage actuel continue ainsi. On finira bien par parler des choses qui fâchent. Alors le jeune Macron devra peut-être rendre des comptes.

JForum – Le Monde

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3 Commentaires
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Daniel

Ce n’est pâs le virus omicron qui dicte l’agenda, mais OMACRON! En plus, c’est un CORANOVIRUS!

Richard MALKA

Malgré tout ce que l’on peut entendre après les provocations voulues par Macron qui veut emmerder les non vaccinés, Zemmour a réussi à pousser ce pervers narcissique dans un clivage foireux et nourrit de 24 mois de lavage de cerveau soviétique: les vaccinés contre les non vaccinés !!!
Depuis le début du covid il était évident qu’il y aurait une dérive autoritaire et que les questions qui s’opposeront seraient celles du souverainisme et de l’indépendance de la France face aux diktats des prétendus progressistes mondialistes européistes.
Suivant les sondages en « sous-marins », Macron changera d’attitude soit le virus ou une autre version justifiera le vote par correspondance ou le report, soit tout ira mieux dans un mois et Macron s’autoproclamera grand libérateur du virus et ceci bien sûr avec l’aval de ces médias de propagandes .
Mais la voix de Zemmour est une voix profonde et qui vient de loin, c’est une voix qui remet la politique dans son véritable sens démocratique : Voter pour avec un courage de l’enthousiasme et des convictions retrouvées. « Les loups sortiront de Paris….. »

Richard MALKA

« Quoiqu’il en coûte je veux devenir empereur d’eurabia » ainsi parlait calligula batusse merdusse.