M.Alireza Jafarzadeh, directeur adjoint pour les Etats-Unis du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), a longuement présenté des images satellites tirées de Google Maps, lors d’une conférence de presse à Washington, mardi 24 février 2015. AFP/Brendan Smialowski.

NUCLÉAIRE

Il est « insensé de poursuivre les négociations », affirme le responsable pour les États-Unis du « Conseil national de la résistance ».

 
 

Un groupe de l’opposition iranienne en exil a fait état mardi à Washington de ce qu’il présente comme un site d’enrichissement d’uranium « secret et illégal » du régime de Téhéran, en violation des négociations en cours avec les grandes puissances.

« Bien que le régime iranien affirme que toutes ses activités d’enrichissement sont transparentes et sous contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), il mène en fait des activités de recherche et de développement au moyen de centrifugeuses perfectionnées dans un site nucléaire secret appelé Lavizan-3, sur une base militaire de la banlieue nord-est de Téhéran », a affirmé lors d’une conférence de presse l’antenne américaine du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI).

Le directeur adjoint pour les États-Unis, Alireza Jafarzadeh, a longuement présenté des images satellites tirées de Google Maps et « des renseignements obtenus auprès de sources haut placées au sein du régime iranien et de ceux impliqués dans des projets d’armes nucléaires ».

D’après les opposants iraniens, le site de « Lavizan-3 », composé d’un tunnel et de laboratoires souterrains, a été construit entre 2004 et 2008. « Depuis 2008, le régime y a conduit en secret des activités de recherche et d’enrichissement d’uranium », a dit M. Jafarzadeh. « Ces renseignements sur ses activités nucléaires montrent qu’il n’a cessé de mentir depuis plus d’une décennie », a accusé la représentante du CNRI aux États-Unis, Soona Samsami.

Groupe historique d’opposants iraniens — considérés comme « terroristes » par l’UE jusqu’en 2008 et par les États-Unis jusqu’en 2012 — les Moudjahidine du peuple (MEK) forment la principale composante du CNRI.

Depuis que les négociations entre l’Iran et les grandes puissances ont démarré en 2003, le MEK affirme régulièrement révéler l’existence d’infrastructures secrètes où la République islamique poursuivrait l’enrichissement d’uranium dans le cadre d’un programme militaire.

L’Iran et les grandes puissances tentent de s’entendre sur un règlement d’ici au 31 mars qui autoriserait Téhéran à réaliser certaines activités nucléaires civiles mais qui l’empêcherait de se doter de la bombe atomique. En échange, il obtiendrait une levée des sanctions internationales. La phase la plus cruciale des négociations a redémarré il y a 18 mois entre le groupe 5+1 (États-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l’Iran qui ont scellé un accord provisoire (Joint plan of action, JPOA) en novembre 2013.

« Ce que vous avez vu aujourd’hui est une violation évidente du Traité de non prolifération, du Conseil de sécurité de l’ONU et du JPOA », a dénoncé M. Jafarzadeh, jugeant « insensé de poursuivre les négociations ».

Le secrétaire d’État américain John Kerry a pour sa part affirmé mardi que les États-Unis « sauront bientôt » si l’Iran est vraiment décidé à parvenir à un accord sur son programme nucléaire controversé. Après les récentes négociations à Genève avec son homologue iranien, M. Kerry s’est montré prudent, affirmant lors d’une audition devant des parlementaires américains qu’il ne savait pas si un accord était possible.

La Maison Blanche a elle démenti que les négociations en cours visaient à obtenir un accord d’une durée de dix ans seulement. « Certains affirment que nous sommes en faveur d’un accord qui serait d’une durée de dix ans seulement, ce n’est pas correct », a déclaré Josh Earnest, porte-parole de la Maison Blanche, lors d’un point de presse. « Cela ne reflète pas la position de négociation des États-Unis et de nos partenaires internationaux », a-t-il ajouté, tout en refusant de « rentrer dans les détails » de la position américaine. « Nous avons besoin d’un accord clair, d’un accord vérifiable », a-t-il martelé.

Clairement hostile à tout accord entre Washington et Téhéran, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part affirmé qu’il ferait « tout ce qui est en son pouvoir » pour empêcher la conclusion d’un tel accord.

OLJ/AFP
24/02/2015

lorientlejour.com

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