Dimanche après-midi, alors que les résidents  du sud d’Israël profitaient des derniers jours de l’été, avant le début de l’année scolaire, une roquette Qassam a touché un jardin de Sderot. Par miracle, personne n’a été blessé.

Bien que l’attaque n’ait pas été spécifiquement menée par le Hamas, Israël a fait bon usage de sa promesse si souvent répétée, de tenir l’organisation qui dirige la bande de Gaza pour responsable de toute activité terroriste orientée contre Israël à partir de son territoire.

Cela faisait partie des premiers tests lancés au nouveau Ministre de la Défense d’Israël, Avigdor Lieberman, qui vient juste d’annoncer l’instauration de son plan politique de la « carotte et du bâton » envers les Palestiniens.

Lieberman, par son sens déjà reconnu de la décision, n’a pas déçu. Durant toute la nuit de dimanche 21 août, l’aviation de Tsahal a bombardé une cinquantaine de cibles terroristes à Gaza. C’était, selon les familles israéliennes vivant près de la frontière, la plus grosse sortie de l’aviation militaire depuis l’Opération Bordure Protectrice, il y a deux ans.

L’attaque terroriste et ces représailles survenaient deux jours après que le Parlement turc ratifie l’accord de rapprochement avec Israël obtenu en juin. Il y a six ans, le Président turc Recep Tayyip Erdogan, un soutien indéfectible du Hamas, déclenchait un schisme diplomatique contre Israël qui vient juste ostensiblement de s’inverser, à présent.

Pourtant, même alors que Jérusalem et Ankara ont commencé les préparatifs en vue d’un échange d’ambassadeurs, le Ministre des Affaires étrangères d’Erdogan s’en est vertement pris à Israël, en « condamnant avec force » ses « attaques disproportionnées, qui sont inacceptables quoi qu’ait bien pu les déclencher ».

« La normalisation des relations de notre pays avec Israël ne signifie pas que nous garderons les silence en face de telles attaques contre le peuple palestinien », peut-on lire sur son communiqué.

Le Ministère des Affaires étrangères israélien a aussitôt répliqué. « la normalisation de nos relations avec la Turquie ne signifie pas que nous nous tairons en face de ses condamnations sans fondement », déclarait-il. « Israël continuera à défendre ses civils contre toute attaque de roquettes tirées sur notre territoire, en conformité avec les lois internationales et notre conscience. La Turquie devrait réfléchir à deux fois avant de critiquer les actions militaires d’autrui ».

Cela fait allusion, entre autres choses, à la répression cruelle (vicieuse) exercée par Erdogan contre quiconque, dans son pays et au-delà, soupçonné d’avoir pris part – ou même d’avoir soutenu en privé – le coup d’Etat avorté du 15 juillet contre son règne de la terreur.

Comme s’il voulait prouver qu’il ne « réfléchit jamais à deux fois » avant de s’engager en parfaite hypocrisie et en totale brutalité, Erdogan a lancé une opération militaire totale sur la ville de Jarabulus, le long de la frontière turco-syrienne, mercredi, trois jours après que son gouvernement  ait fustigé Israël pour avoir réliqué à une attaque de roquette lancée depuis Gaza.

Avec des avions de combat et des tanks, la Turquie a déferlé surles villages entourant Jarabulus, puis s’est ensuite dirigée sur la ville elle-même. Le but affiché de cette opération, dont le nom de code est « Bouclier de l’Euphrate » était de ravir toute cette zone aux terroristes de l’Etat Islamique, mais surtout aux milices kurdes basées en Syrie, qui ont des liens souterrains avec les insurgés en Turquie.

Que les Kurdes combattent également l’Etat Islamique et qu’ils aient reçu l’aide américaine pour le faire, est sans intérêt pour Erdogan. En ce qui le concerne, ils sont -avec, pense t-il l’aide du chef religieux auto-exilé en Pennsylvanie, Muhammed Fettulah Gülen — sont une menace contre son règne sans partage sur ce qui était jusque-là un pays démocratique. En effet, prendre les Kurdes pour cibles est de bien plus grande urgence, pour lui, que de répliquer contre les auteurs de l’attentat-suicide à la bombe contre la célébration d’un mariage kurde à Gaziantep, samedi 20 au soir.

Pour ajouter un tour pathétique à l’histoire, quelques heures à peine après que l’opération militaire n’ait commencé, le Vice-Président américain Joe Biden est arrivé à Ankara pour faire ses plus humbles excuses à Erdogan de n’être pas venu plus tôt pour le féliciter d’avoir déjoué le coup d’Etat et pour se maintenir au pouvoir. Biden a aussi promis que l’Amérique examinerait les justifications de céder aux exigences d’Erdogan pour que Gülen soit extradé en Turquie pour y subir son « procès » (ce qui veut dire : son emprisonnement, sa torture et une mort lente et douloureuse).

Le jour suivant, jeudi, des tanks turcs supplémentaires ont balayé la frontière pour repousser les Kurdes et (un peu) les terroristes islamistes.

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Cela vaut la peine de souligner, ici, que la décision de lancer l’opération « Bouclier de l’Euphrate » a été prise lors d’une réunion d’urgence à Istanbul, le samedi 20 août, quelques heures avant que 54 personnes soient assassinées lors d’une fête à un mariage kurde – et plus d’un jour plein avant qu’Israël ne réplique aux terroristes de Gaza. En effet, les coups de nerfs d’Erdogan à propos d’Israël ne sont surpassés que par son agenda islamiste et sa volonté de réprimer, éliminer ou effacer tout défi contre le trône qu’il s’est accordé. Cela n’a rien de nouveau, mais ce n’est devenu que plus évident au fur et à mesure, comme tous les soldats, la police, les hommes politiques, les juges,les professeurs, les journalistes et tous les membres des médias qu’il a fait arrêter au cours de ces dernières semaines peuvent en attester.

Il est ainsi particulièrement étrange qu’on ne trouve nulle part la Turquie sur la liste des endroits – qui comprend Israël, Gaza, la Judée-Samarie et l’Iran – récemment désignés comme dangereux dans les alertes du Département d’Etat américain à l’intention des citoyens américains à l’étranger.

Quoi qu’il en soit, les voyageurs ont commencé de le prendre sur soi, et préfèrent nettement éviter les aéroports d’Istanbul.

Les Israéliens étaient habitués à voyager en Turquie en masse au cours de l’été, du fait des faibles coûts des vacances en famille et du temps de déplacement d’une brièveté très commode.

Quand l’hostilité du gouvernement Erdogan envers l’Etat Juif est devenue trop palpable pour s’y sentir à l’aise, cette direction vers un lieu de villégiature est tombée au point mort. 

Laissons au comportement habituel d’Erdogan le soin de nous aider à éviter d’être tenté de repartir en séjour en Turquie. En effet, un soi-disant « accord de réconciliation » avec le Diable est tout sauf un passeport et une valise pour passer de bonnes vacances.

Ruthie Blum

Ruthie Blum est rédactrice en chef de The Algemeiner.

israelhayom.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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BRAMI Gilbert

L’hypocrisie pleine de suffisance d’Erdogan

Ruthie Blum rédactrice en chef de The Algemeiner a fait une analyse objective du comportement du dictateur islamiste actuellement à la tête du pays d’Ata Turc. Erdogan est actuellement le plus dangereux dirigeant pour le peuple Juif

viviane Lee

Quoi , on s’étonne encore de la duplicité d’Erdogan ? C’est pas sérieux ! C’est de notoriété publique qu’Erdogan hait du plus profond de son coeur , les juifs et les Kurdes et qu’il est le complice des terroristes .Il profite des attentats en Turquie pour tenter de se débarrasser des Kurdes .Quant au pseudo-coup d’état , c’est l’occasion pour lui de faire la chasse aux laïcs .

Ratfucker

Erdogan a pratiquement décapité l’armée turque, massivement fidèle au message laïque d’Atatürk, en prétextant la répression du coup (monté?) d’état. Qui peut encore être impressionné par ses rodomontades?

JeanD

Il est temps d’inclure la Turquie comme pays,
soutenant clairement les mouvements islamistes extrémistes,
et donc, leur interdire d’intervenir en Syrie !!!

On sait bien, que la Turquie est la plaque tournante des islamistes, donc qu’ils ne vont pas combattre contre leurs « alliés »,
et mais contre les Kurdes !!!

Je suis désolé, mais selon l’ONU, la Syrie est encore un pays souverain, donc la Turquie n’y a pas sa place…
Le viol d’un territoire souverain est une déclaration de guerre !!!

Faut-il les laisser faire un génocide contre les Kurdes,
les bras croisés ?! Et après dire, on savait pas…