L’avis du Département d’Etat confirmant la fin du financement américain de l’UNWRA en tant qu’organisation «irrémédiablement imparfaite» a été salué par l’indignation des Palestiniens. La porte-parole, Heather Nauert, a déclaré, vendredi 31 septembre, que Washington était depuis longtemps le principal donateur de l’Office de secours et des travaux des Nations Unies (UNRWA). Mais il «n’est plus disposé à assumer la part très disproportionnée du fardeau». En janvier, il n’y aura pas de contributions supplémentaires allant au-delà d’un paiement de 60 millions de dollars.

La contribution des États-Unis s’est élevée à 450 millions de dollars par an, celle de l’Allemagne à 175 dollars et celle de l’Arabie saoudite à 150 millions. L’Allemagne a annoncé qu’elle allait compléter son don pour couvrir le manque à gagner de Washington. L’organisation des Nations Unies s’occupe de l’éducation, des besoins médicaux et des denrées alimentaires essentielles de quelque 5 millions de réfugiés palestiniens enregistrés, qui vivent dans 10 camps de la bande de Gaza, en Judée-Samarie, au Liban et en Jordanie. Des cours spéciaux les forment à des compétences employables.

Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a accusé furieusement l’administration Trump qui, en mettant fin à leur contribution, se livrent à «une attaque grave contre mon peuple». Nabil Abu Rudeinah, haut responsable de l’Autorité palestinienne, a déclaré : « Cette punition ne changera rien au fait que les Etats-Unis ont perdu leur rôle dans la région et ne font partie d’aucune solution. » Selon lui, Washington a agi contre les résolutions de l’ONU. Un autre responsable de l’Autorité palestinienne a déclaré qu’après avoir «volé Jérusalem», l’administration Trump est en train de se débarrasser du problème des réfugiés palestiniens. Une déclaration de l’UNWRA a rejeté les critiques américaines sur l’organisation «dans les termes les plus forts», soulignant que ses écoles, ses centres médicaux et ses programmes d’aide d’urgence avaient reçu les plus grands éloges des pays donateurs.

Les émissaires de l’administration Trump, Jared Kushner et Jason Greenblatt, évaluent le chiffre de cinq millions de réfugiés comme étant gonflé d’au moins dix fois le nombre réel de réfugiés. En plus des réfugiés originaux estimés à 500 000 Arabes qui ont fui leurs maisons pendant la guerre d’Indépendance de 1948, on trouve les deuxième, troisième et quatrième générations. Les représentants de Trump soutiennent que le statut de réfugié n’est pas héréditaire en vertu du droit international. Ils ont proposé de transférer les contributions américaines à l’UNWRA aux pays d’accueil pour qu’ils absorbent les réfugiés en tant que citoyens, au lieu de laisser la question des réfugiés sur la table des négociations comm,e un obstacle permanent à la paix. Plus de 730 000 Jordaniens sont actuellement enregistrés comme «réfugiés palestiniens».

DEBKAfile ajoute : La motivation supplémentaire de l’administration Trump dans la coupure de l’aide est de punir Abbas pour avoir boycotté son « Plan de paix du siècle » et son refus de jouer le jeu dans le cadre des efforts de l’Egypte pour négocier une trêve à long terme dans la bande de Gaza. L’obstruction de Abbas découle de sa crainte que le Hamas établisse un État palestinien indépendant dans l’enclave, en concurrence avec l’AP à Ramallah. Le Hamas est gravement touché par la perte des ressources de l’UNWRA – à juste titre, estime Washington. La plupart des «manifestants» qui attaquent violemment la frontière entre Gaza et Israël chaque vendredi sont enregistrés en tant que réfugiés palestiniens. Ils ne doivent pas s’attendre à bénéficier de l’aide internationale tout en servant les fins d’une organisation terroriste.

1 sept. 2018 @ 11:12 Hamas , Mahmoud Abbas , l’ Autorité palestinienne , les Palestiniens , les réfugiés , l’ aide américaine à l’ UNWRA

Adaptation : Marc Brzustowski

US ends funding for UN Palestinian refugees, would redirect aid to hosts