WASHINGTON – La Maison Blanche a été ébranlée mercredi par la nouvelle extraordinaire que deux des plus anciens conseillers du président américain Donald Trump, Paul Manafort et Michael Cohen, ont tous deux été reconnus coupables de crimes en moins d’une heure.

Les développements ont précipité une enquête du conseil spécial sur le rôle de la Russie lors de l’élection présidentielle de 2016 et ont également exposé le président à la menace juridique de procédure d’Impeachment par le Congrès.

La condamnation de Manafort, ancien président de campagne de Trump, sur huit accusations de fraude bancaire et fiscale, a permis à Robert Mueller III de remporter une victoire cruciale, le conseil spécial enquêtant sur une éventuelle coordination entre les Américains et le gouvernement russe.

C’était la première condamnation réussie de l’équipe Mueller dans un procès devant jury. Mueller s’intéresse vivement aux liens occultes de Manafort avec les oligarques russes et aux connaissances qu’il pourrait avoir sur leur coordination avec la campagne Trump pendant la course 2016.

Alors que Manafort avait été reconnu coupable mardi d’avoir caché des comptes bancaires et dissimulé des dizaines de millions de dollars de revenus imposables tirés des intérêts pro-russes en Ukraine, Trump l’a qualifié de « brave homme » après la lecture du verdict et l’a salué pour sa caapacité à faire front contre les pressions du conseil spécial qui cherchait à le retourner.

« Je me sens très mal pour Paul Manafort et sa merveilleuse famille », a écrit Trump sur Twitter mercredi. « Contrairement à Michael Cohen, il a refusé de » craquer « – et qui a inventé des histoires pour obtenir un « deal « . Un grand respect pour un homme aussi courageux! « 

La remarque du président, répétée aux journalistes en dehors d’Air Force One, a été largement interprétée à Washington comme un signal envoyé à Manafort de rester silencieux en échange d’une possible grâce présidentielle. Le président a le pouvoir de pardonner et de commuer les peines de toute personne accusée ou reconnue coupable de crimes fédéraux.

Mais Cohen, qui a plaidé coupable mardi devant huit chefs d’accusation d’évasion fiscale, de fraude bancaire et de violation de la loi électorale, n’a reçu aucun éloge de son ancien patron.

« Si quelqu’un cherche un bon avocat », a poursuivi M. Trump, « je suggérerais fortement que vous ne reteniez pas les services de Michael Cohen! »

En effet, l’attaché et consigliere (conseiller) de longue date de Trump pourrait être le plus lourd fardeau du président. Cohen, l’avocat personnel de Trump depuis douze ans et un vétéran de l’Organisation Trump, a déclaré au juge qu’il avait versé une somme d’argent aux présumées maîtresses de Trump dans les dernières heures de la course présidentielle de 2016 « en coordination et sous la direction d’un candidat à un poste fédéral , « Et » dans le but principal d’influencer l’élection ».

Le plaidoyer impliquait effectivement Trump dans un complot, visant à enfreindre la loi électorale, soulevant de nouveaux défis juridiques et politiques pour le président en difficulté.

CERTAINS DÉMOCRATES ont prudemment évoqué la possibilité d’audiences en vue d’une procédure d’impeachment, mais hésitent à dynamiser la base politique de Trump par une provocation de trop, avant les élections de novembre. La plupart des législateurs libéraux ont déclaré qu’ils attendraient un rapport complet de la part de Mueller avant de rendre un jugement. Les leaders républicains du Congrès, le chef de la majorité au Sénat, Mitch McConnell, et le président de la Chambre, Paul Ryan, sont restés silencieux et ont demandé plus d’informations sur l’enquête du district sud de New York sur les violations du financement des campagnes.

Le ministère de la Justice des États-Unis maintient une politique selon laquelle les présidents en exercice ne peuvent être inculpés au pénal. Mais la constitutionnalité de cette politique n’a pas été jugée par la Cour suprême ; la Constitution stipule clairement que les présidents peuvent être inculpés et condamnés après avoir quitté leurs fonctions.

Cohen a payé au moins deux femmes, Karen McDougal et Stephanie Clifford, pour les calmer sur des « relations présumées » avec Trump pendant plusieurs années et pendant son mariage avec sa troisième femme, Melania Trump. Cohen purgera une peine d’emprisonnement maximale de cinq ans, à déterminer lors d’une audience de détermination de la peine le 12 décembre.

Mueller a initialement cédé le dossier de Cohen aux procureurs fédéraux de New York après avoir mis à jour des actes répréhensibles dans sa propre enquête. Le district du sud a dirigé l’affaire après que les forces de l’ordre ont encerclé et fouillé la maison et la chambre d’hôtel de Cohen en avril.

« Il a travaillé à verser de l’argent pour faire taire deux femmes qui disposaient d’informations qui, selon lui, seraient préjudiciables à la campagne », a déclaré mardi Robert Khuzami, avocat américain adjoint du district sud de New York.

Mais l’avocat de Cohen, Lanny Davis, a déclaré à la presse que Cohen avait des informations précieuses à partager avec le conseiller spécial, notamment des informations sur la connaissance qu’avait Trump du fait que Moscou allait ciblerle Comité national démocrate et lancé des cyber-attaques contre la campagne de Hillary Clinton.

Cohen a mené les années d’efforts de Trump pour construire une Trump Tower à Moscou jusqu’en 2016 et aurait servi d’intermédiaire à Felix Sater, un associé condamné condamné pour ses relations russes, dont le rôle était de négocier la fin des sanctions contre la Russie, sous l’administration Trump en train d’émerger.