LE HEZBOLLAH REPRÉSENTE-T-IL VRAIMENT UN DANGER BEAUCOUP PLUS GRAND POUR ISRAËL QUE LE HAMAS?

L’information sur la pression diplomatique (Egypte-Qatar-ONU) pour parvenir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas a clairement disparu des manchettes.

 Un soldat des Forces de défense israéliennes surveille un appareil de génie à la recherche de tunnels du Hezbollah

Un soldat de Tsahal surveille un appareil de génie à la recherche de tunnels du Hezbollah. (crédit photo: UNITÉ Du porte-parole de Tsahal)

Le lancement de l’opération Boucler du Nord (Northern Shield) visant à découvrir et à détruire le réseau de tunnels transfrontaliers du Hezbollah illustre la décision prise par le gouvernement israélien, le mois dernier, d’avaler la pilule dure à digérer et un peu de fierté, afin d’éviter un conflit de grande ampleur contre le Hamas. À l’époque, le Premier ministre Binyamin Netanyahu, sous une pression politique et publique importante, a énoncé sous le sceau du mystère, qu’Israël était déjà engagé dans une campagne militaire ailleurs et qu’une « guerre inutile » dans la bande de Gaza risquerait de faire échouer cette entreprise non définie.

Alors que cette retenue était encore critiquée par une majorité écrasante d’Israéliens et avait conduit à la démission du ministre de la Défense, Avigdor Liberman – qui avait qualifié ce choix de « capitulation face au terrorisme » – il est maintenant clair que Netanyahu, avec le soutien de l’armée, a donné la priorité la menace nordique qui exigeait évidemment une action immédiate.

Le projet de destruction des tunnels terroristes du Hezbollah a été discuté lors de réunions de sécurité avant la décision finale sur Gaza ou même de vouloir dissiper l’idée que le Premier ministre agissait par intérêt politique afin de détourner l’attention des enquêtes pénales dirigées contre lui. Son voyage à Bruxelles lundi pour informer le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, de l’opération de Tsahal, confirme que les développements actuels sont en cours depuis des semaines.

Les analystes estiment que le Hezbollah représente un danger bien plus grand pour Israël que le Hamas. En effet, Netanyahu a régulièrement averti au cours des deux derniers mois que le supplétif terroriste libanais en Iran construisait des usines souterraines capables de produire des missiles à guidage de précision pouvant cibler des infrastructures critiques partout en Israël.

Le Premier ministre a notamment décrit l’opération Bouclier du Nord (Northern Shield) comme «une infime partie du tableau général de nos efforts et de nos mesures visant à assurer la sécurité sur tous les fronts», un commentaire interprété comme une indication que la mission pourrait être un précurseur pour faire face à ce qui est considéré comme la menace plus aiguë de l’arsenal du Hezbollah de quelque 120 000 projectiles.

Vient ensuite l’objectif stratégique, plus vaste et plus important, de freiner l’expansionnisme régional de Téhéran – principalement ses efforts pour établir une présence militaire permanente en Syrie – et d’empêcher sa nucléarisation.

En conséquence, le processus décisionnel israélien et les plans d’action connexes semblent bien calculés et corrects.

Ce qui serait plus vrai si la situation à Gaza était réellement stable.

En fait, les nouvelles concernant les efforts diplomatiques pour parvenir à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas ont disparu de la une des journaux. Il semble que le processus de négociation grâce à la médiation de l’Egypte, du Qatar et des Nations Unies a atteint un point d’arrêt et, au contraire, les parties se sont résignés au retour du statu quo de longue date qui correspond à la formule de l’échange du « calme-contre le-calme. »

« Nous sommes lentement revenus à une sorte de régularisation qui remet en place les règles du jeu établies après l’Opération Bordure Protectrice, [la guerre des 50 jours en 2014] » explique à Media Line le général de Brigade Yossi Kuperwasser, ancien directeur général du ministère israélien des Affaires stratégiques et actuel chef du projet sur les évolutions au Moyen-Orient au Centre des affaires publiques de Jérusalem.

« Un cessez-le-feu à long terme, cependant, n’est pas réaliste, car le Hamas n’est pas disposé à renoncer à son identité djihadiste et à son autorité sur Gaza. Pour cette raison, ils ne sont pas prêts à accepter le type de trêve comportant des conditions sérieuses ». Mais si les tirs de roquettes ne s’abattent pas aveuglément sur les centres civils israéliens, les manifestations dites de «Marche du retour» se poursuivent néanmoins et un incident le long de la frontière peut facilement attiser les tensions. De plus, il existe toujours un risque d’ingérence extérieure, les mollahs de Téhéran pouvant être tentés de charger leurs séides palestiniens à Gaza de reprendre leurs opérations terroristes en vue de détourner l’attention militaire israélienne du nord vers le sud.

En outre, Tsahal continuera sans aucun doute à surveiller et à poursuivre ses objectifs sur le territoire palestinien, ce qui présente le risque d’une opération bâclée semblable à celle du 11 novembre, lorsqu’une unité d’élite israélienne a été identifiée à une profondeur de trois km à Gaza. La fusillade qui s’en est suivie a tué un officier supérieur des Forces de défense israéliennes et sept membres du Hamas. Elle a été le catalyseur du plus grand tir de barrage de plus de 24 heures, de quelque 500 missiles tirés sur Israël.

«Le gouvernement israélien n’a pas oublié Gaza, mais à l’heure actuelle, la situation générale est mieux contrôlée. Il y a de l’argent et du carburant qatari qui entrent dans le pays, donc les choses sont moins sensibles », a expliqué à Meidaline, le général de Brigade (res) Nitzan Nuriel, ancien directeur du Bureau de la lutte contre le terrorisme au bureau du Premier ministre israélien et auparavant commandant adjoint de la division Gaza de l’armée israélienne.

«Un cessez-le-feu à long terme constituerait un scénario « gagnant-gagnant »et créerait un environnement totalement différent, mais cela ne peut pas encore se produire en raison de la division entre les Palestiniens et du refus de Mahmoud Abbas de reprendre le contrôle de Gaza, abandonné depuis si longtemps, le Hamas conservant ses armes. Cependant, la direction actuelle du Hamas sait deux choses : à savoir qu’elle ne sera pas en mesure de vaincre l’État d’Israël et qu’il faudra faire des compromis.

«À long terme, conclut-il, des solutions seront donc trouvées. Jusque-là, il peut toujours y avoir des erreurs qui pourraient conduire à une nouvelle vague de violence. ”

L’interaction de tant de variables et d’intérêts différents signifie que le casse-tête de Gaza reste aussi complexe et potentiellement instable qu’auparavant. Beaucoup soutiennent qu’en l’absence d’ententes formelles entre les parties, accompagnées d’un plan international visant à améliorer les conditions humanitaires dans l’enclave, la poudrière de Gaza sera forcément ravivée.

Pour plus d’articles, allez à themedialine.org

Adaptation : Marc Brzustowski

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Ixiane

Hezbollah est synonyme de LIBAN !! Si celui-ci laisse le pouvoir au HEZ , le pays va morfler !!!!

Jeremie

Hezbollah n’a rien pu faire contre daesh ou les patriotes syriens donc contre Israël …