Le drone intrus n’a pas été signalé par les Russes ©

 

Le drone intrusif de dimanche aurait probablement pu être russe. Tsahal n’a pas été notifié d’un survol de son territoire (par ce qui semble un drone iranien doté de matériel sophistiqué américain volé). 

 

Shrapnel provenant du missile Patriot

Le 16 juillet, Tsahal a annoncé le début de manoeuvres militaires de trois jours le lendemain.

Alors qu’elles commençaient après 17 h le 17 juillet, un véhicule aérien sans pilote (drone) a traversé les cieux en provenance de Syrie et a survolé le Golan Israélien et la Haute-Galilée durant environ une heure. Le petit aéronef a eu toutes les opportunités de photographier et recueillir des renseignements sur la plupart des unités de Tsahal prenant part à l’exercice et à leurs ressources en matière de renseignements et à les transférer à ses opérateurs en Syrie.

Tsahal s’est empressé de déclarer que cet engin a pu être, tout le long de cet épisode, verrouiller par les systèmes de surveillance des forces aériennes et qu’il a été pris pour cibles par trois missiles, deux projectiles anti-aériens Patriot et un missile air-air de type non-dévoilé. Or, tous ont manqué leur cible.

Ce n’est pas surprenant : utiliser de tels missiles pour abattre un drone , c’est comme prendre un marteau pour écraser une mouche [diriger un destroyeur transportant des missiles lourdes pour écraser un petit requin]. Ses chances de toucher la cible de taille modique sont proches de zéro.

Les sources militaires de Debkafile disent que l’usage de missiles semble indiquer que quelqu’un dans la chaîne de commandement a décidé, après avoir perdu espoir de toucher l’intrus, de provoquer un grand coup (un big bang) pour effrayer suffisamment à propos de cet incident.

On doit, en effet, supposer que les systèmes radar russes déployés en Syrie ont repéré et suivi l’épisode à) la trace. Les Russes ont dû prendre note que le drone a pu traverser depuis la Syrie dans l’espace aérien israélien de la longueur de temps pendant laquelle il a pu s’attarder au-dessus de la Haute-Galilée. Ils ont certainement été au courant du fait que les trois missiles israéliens ont été incapables de toucher leur cible.

Pour autant que nous le sachions, aucune des mécanismes de coordination russo-israéliens mis en place afin de coordonner leur activité arienne au-dessus de la Syrie n’a été activé. Le commandement russe n’a pas alerté Israël qu’un drone étranger était en cours de franchissement de la frontière ni n’a offert son aide afin de contribuer à sa capture alors qu’il retournait vers la Syrie.

En d’autres termes, les Russes devaient savoir de quoi il retournait, ainsi que connaître l’identité du drone, mais ils n’ont strictement rien fait pour empêcher que l’incident survienne.

Ce qui soulève la possibilité que le drone était bien russe.

Cette probabilité doit être prise en compte à la lumière d’un autre événement : à peine deux jours plus tôt, un accord secret sur la coopération aérienne entre les Etats-Unis et la Russie dans l’arène syrienne a été conclu à Moscou pour le Secrétaire d’Etat américain John Kerry et le Ministre russe des affaires étrangères, Sergeï Lavrov.

L’analyse des sources des renseignements de Debkafile précise ensuite : « La coopération directe en matière de renseignements en Syrie entre les deux puissances rendra redondant le système mis en place avec les renseignements israéliens et affaiblira leurs sources et leur statut (l’importance qu’on lui donne). L’épisode du drone de dimanche démontre que l’accord de Moscou (avec les Etats-Unis) est entré en vigueur. Il revient aux chefs militaires d’Israël de prendre en compte cette nouvelle réalité (où le renseignement israélien et la sécurité d’Israël sont marginalisés) à bord et de commencer à s’adapter rapidement à cette redistribution des cartes.