Eric Laurent et Catherine Graciet : qui sont les journalistes soupçonnés de chantage?

ERIC LAURENT

MÉDIAS – Une affaire rare. Deux journalistes français ayant enquêté sur le Maroc ont été arrêtés jeudi 27 août à Paris et placés en garde à vue, soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter Rabat en proposant de ne pas sortir leur livre en échange d’argent. Au-delà de son aspect exceptionnel, cette arrestation frappe par l’identité et le statut des principaux intéressés, Éric Laurent et Catherine Graciet.

Ces deux journalistes et enquêteurs reconnus préparaient ensemble un livre sur le roi « pour une sortie en janvier-février » selon les Editions du Seuil, et ont déjà écrit un ouvrage accusateur contre Mohammed VI en 2012, « Le roi prédateur », également publié au Seuil. Leur enquête n’avait pas vraiment plu au Maroc et le quotidien espagnol El Pais avait été interdit sur le territoire marocain le jour où il en avait diffusé les bonnes feuilles.

Nombreux ouvrages d’enquête

Comme le note Jeune Afrique, Éric Laurent avait aussi déjà publié en 1993 un livre d’entretiens avec le roi Hassan II, le père et prédécesseur de Mohammed VI. Intitulé « La mémoire d’un roi », il s’agit du « seul ouvrage du genre sur l’ancien souverain », « réalisé en bonne entente avec le palais » note le magazine sur son site.

En dehors de ses livres sur le Maroc, Eric Laurent a écrit de nombreux autres ouvrages d’enquête: « Aux banques les milliards, à nous la crise », qui doit sortir le 9 septembre, « La face cachée du pétrole » (Plon, 2006) ou encore « Bush l’Iran et la bombe » (Plon). Âgé de 68 ans, ce journaliste qui a débuté au Figaro travaillenotamment à France Culture.

Catherine Graciet, journaliste indépendante spécialiste du Maghreb, a travaillé au Maroc pour le Journal hebdomadaire. Elle a également écrit plusieurs livres d’enquête dont « Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison » (Seuil, 2013), où un ancien responsable politique libyen donne du crédit aux accusations de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par le régime de Mouammar Kadhafi.

« Je suis sous le choc (…) Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi auprès l’AFP le journaliste Nicolas Beau, qui a écrit plusieurs livres avec sa consœur, dont « La régente de Carthage: main basse sur la Tunisie » (2009, La Découverte), sur Leïla Trabelsi, épouse de l’ex-président tunisien Ben Ali.

Publication: Mis à jour:
Les délires complotistes du super-journaliste Eric Laurent : 

Rappelons les divagations complotistes d’Eric Laurent : « 60 agents du mossad, service secret israélien, étaient logés à proximité des « terroristes ».

Par ailleurs 3 jeunes hommes ont été aperçus sautant de joie à la chute des tours du World Trade Center et ont été arrêtés. Il s’avérait qu’ils étaient des agents du mossad.

On apprend également qu’Israël a mené des opérations d’espionnage de la maison blanche qui a été mise sur écoute.

La société de serveurs israélienne Odigo a envoyé un message à ses employés dans les tours pour les prévenir de l’imminence des attentats deux heures avant les faits. », etc. (Rappel :liguedefensejuive.com/humou

Eric Laurent sur le 11 septembre 2001 par voyagerlost

Autre délire « des agents du Mossad déguisés en Palestiniens ont été vus joyeux sur le toit d’un van blanc en train de se filmer, devant la chute de la PREMIERE tour. Des voisins ont prévenu. Ils seront arrêtés sur le Washington Bridge, et feront de la prison préventive. «

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ERIC LAURENT ET CATHERINE GRACIET

UNE LETTRE ET DES ENREGISTREMENTS ACCABLANTS

Tandis que BFM a publié samedi la lettre attestant de l’accord financier entre les deux journalistes français soupçonnés de chantage, et le royaume marocain, le JDD dévoile ce dimanche des enregistrements clandestins accablants pour Eric Laurent et Catherine Graciet.

Si les deux journalistes se bornent à démentir tout « chantage » -tout en reconnaissant un « accord financier »-, les éléments dévoilés ce week-end ne jouent pas en leur faveur. Samedi, la chaine d’information BFM-TV a d’abord publié la lettre contractuelle signée par Eric Laurent et Catherine Graciet. Dans ce document, daté du 27 août 2015, les deux journalistes s’engagent à « ne plus rien écrire sur le Royaume du Maroc » et à « ne plus jamais s’exprimer publiquement sur ce pays directement ou indirectement ou par personnes interposées », « ni à faire quelques révélations (…) sur ce sujet ». Ils promettent également de « ne partager en aucune façon les documents et informations en (leur) possession avec qui que ce soit ». En échange de quoi ils recevront la somme de 2 millions d’euros. Ils attestent avoir perçu un acompte de 80.000 euros. Cette lettre, qui a été versée au dossier d’instruction, aurait été signée pendant le rendez-vous entre les journalistes et le représentant du Maroc, jeudi, à l’issue duquel Catherine Graciet et Eric Laurent ont été interpellés et placés en garde à vue.

Le rendez-vous, qui aurait initialement été fixé à l’hôtel Peninsula à Paris, a finalement eu lieu au bar de l’Hôtel Raphael, à la demande de Catherine Graciet, visiblement méfiante. C’est le seul auquel aurait assisté la journaliste. Suite à deux coups de fil passés au Palais royal marocain -le 23 et le 27 juillet-, une première rencontre aurait eu lieu au Royal Monceau le 11 août.

« JE VEUX TROIS »

« Je veux trois », aurait déclaré Eric Laurent, selon les enregistrements réalisés à son insu par l’avocat du royaume, révélés ce dimanche par le Journal du dimanche. « Trois quoi, trois mille ? », aurait rétorqué son interlocuteur. « Non, trois millions. – Trois millions de dirhams ? – Non, trois millions d’euros », aurait alors lancé le journaliste. Suite à quoi Rabat porte plainte le 20 août. La veille de la deuxième entrevue, qui se fait du coup sous la surveillance de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Une information judiciaire est ouverte le 26 août. Puis vient la troisième et dernière rencontre, l’accord portant finalement sur deux et non trois millions d’euros, la lettre, l’acompte, en petites coupures… et l’arrestation. Les deux suspects ont été mis en examen dans la nuit de vendredi à samedi pour chantage et extorsion de fonds et laissés libres sous contrôle judiciaire.

«Éric Laurent reconnaît et assume, pour des raisons qui tiennent à un contexte personnel difficile, avoir consenti à rechercher un accord financier, dans des conditions totalement étrangères à un chantage ou une extorsion de fonds», a déclaré son avocat, Maître Bourdon. De son côté, l’avocat de Mme Graciet admet un « deal financier », mais fait valoir le « contexte très troublant » dans lequel il a eu lieu, et dénonce carrément un « piège » dans lequel seraient tombés les journalistes.

parismatch.com

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