L’Allemagne arrête 7 extrémistes de droite soupçonnés de terrorisme
La police soupçonne des hommes d’avoir planifié des «attaques armées contre des étrangers» ; Des suspects auraient formé une organisation terroriste à Chemnitz, où des néo-nazis ont attaqué un restaurant casher le mois dernier.

La police allemande a arrêté sept hommes soupçonnés de former une « organisation terroriste d’extrême droite » à Chemnitz, où des néo-nazis ont attaqué un restaurant appartenant à des juifs le mois dernier, ont indiqué lundi des responsables.

Six des hommes, tous allemands âgés de 20 à 30 ans, ont été arrêtés lundi par des unités de police tactique en Saxe, dans l’Etat où se trouve Chemnitz, et en Bavière, ont déclaré les procureurs dans un communiqué.

Manifestation d'extrême droite à Chemnitz (Photo: EPA)

Manifestation populaire, rapidement « récupérée » par des mouvements d’extrême droite à Chemnitz (Photo: EPA)

Un septième suspect – citoyen allemand de 31 ans identifié comme étant Christian K., resté anonyme pour des raisons de confidentialité – a été arrêté le mois dernier dans une affaire distincte.

Les suspects sont les fondateurs présumés de « Révolution Chemnitz », un groupe d’extrême droite opérant dans la ville de Chemnitz (Saxe), où une foule antisémite d’extrême droite et violente a lancé des pierres, des bouteilles et un tuyau métallique contre un restaurant cacher, le 27 août

 

Manifestation d’extrême droite à Chemnitz

Tout en scandant «sortez d’Allemagne, les cochons juifs» et «nous sommes le peuple», slogan utilisé par les partisans d’extrême droite, les manifestants ont brisé la fenêtre du restaurant et ont vandalisé l’entrée.

Le propriétaire, Uwe Dziuballa, a été blessé à l’épaule lors de l’attaque, selon le reportage.

Le restaurant casher, ouvert en 2000, a déjà été attaqué à plusieurs reprises.

Le propriétaire de restaurant juif, Uwe Dziuballa (Photo: AFP)

Le propriétaire de restaurant casher portant des emblèmes culturels juifs ostentatoires, Uwe Dziuballa (Photo: AFP)

 

Bien que les procureurs n’aient pas précisé si les suspects arrêtés étaient définitivement liés à l’attaque, ils ont déclaré que les hommes voulaient « mener des attaques violentes et armées contre des étrangers et des ennemis politiques » dans le cadre d’un plan visant à renverser l’ordre démocratique allemand.

Cinq des hommes – Christian K. et quatre autres, seulement identifiés comme Sten E., Martin H., Marcel W. et Sven W. – auraient attaqué plusieurs étrangers dans le centre de Chemnitz le 14 septembre, armés de bouteilles, des gants de frappe à articulations renforcées et un taser.

 (Photo: EPA)

(Photo: EPA)

 

Les procureurs ont déclaré que l’attaque contre le restaurant Casher n’était qu’un « test » pour préparer une autre attaque que les hommes avaient prévue pour le 3 octobre, la journée nationale de l’unité en Allemagne.

La ministre allemande de la Justice, Katarina Barley, a cité cette arrestation comme une preuve supplémentaire de la menace posée par les extrémistes de droite. « Si les allégations sont davantage étayées, les enquêteurs auront réussi à porter un coup important au terrorisme d’extrême droite », a-t-elle déclaré au groupe de presse Funke.

De violentes émeutes récupérées par l’extrême droite ont éclaté dans la ville depuis qu’un allemand d’origine cubaine a été poignardé à mort, apparemment par des demandeurs d’asile, le 26 août.

Un Syrien de 23 ans est détenu pour suspicion d’homicide involontaire dans l’affaire susmentionnée. Un Irakien est également recherché pour le meurtre.

Concernant le restaurant Casher, « Il s’agit d’un nouveau niveau d’antisémitisme. Il est impossible de ne pas comparer cela à ce qui s’est passé dans les années 1930 », a déclaré Felix Klein, le commissaire fédéral allemand à la lutte contre l’antisémitisme.

Conseil central des juifs d'Allemagne, Josef Schuster (Photo: AP)

Conseil central des juifs d’Allemagne, Josef Schuster (Photo: AP)

Le Président du Conseil central des juifs d’Allemagne , Josef Schuster, a déclaré que l’attaque montre que « l’extrémisme de droite est profondément enraciné dans la région », ajoutant que « les tentatives d’apaisement et le manque de distance avec les populistes de droite jouent précisément en faveur de ces forces.

L’attaque au couteau de Chemnitz est la dernière d’une série de crimes violents commis par des réfugiés qui ont attiré l’attention des médias et suscité la colère envers la décision de la chancelière allemande Angela Merkel d’autoriser plus d’un million de migrants et de réfugiés depuis 2015.

Après que l’Allemand a été poignardé à mort en août, des milliers de citoyens locaux et de membres d’extrême droite violents se sont rendus dans le centre de Chemnitz principalement la nuit, et certains ont arboré le salut nazi illégal.

Dans plusieurs cas, des émeutes violentes se sont notamment retournés contre des policiers, des journalistes et des passants soupçonnés d’être des migrants.

La chancelière allemande, Mme Merkel, a condamné les manifestations et a déclaré que les scènes de Chemnitz « transmettent un message de haine envers des personnes innocentes ».

 

«C’était un horrible « incident » (les coups de couteau des migrants). Ce que nous avons vu par la suite, c’est quelque chose qui n’a pas sa place dans un État de droit », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Berlin.

La chancelière allemande Angela Merkel (Photo: AFP)

La chancelière allemande Angela Merkel (Photo: AFP)

«Nous ne tolérerons pas de tels rassemblements illégaux et le harcèlement de personnes qui semblent différentes ou d’origines différentes, et qu’on tente de répandre la haine dans les rues», a déclaré le porte-parole de Mme Merkel, Steffen Seibert.

« Cela n’a pas sa place dans nos villes et nous, en tant que gouvernement allemand, nous le condamnons avec la plus grande fermeté. Notre message fondamental pour Chemnitz et au-delà, est qu’il n’y a pas de place pour le fait de se faire justice soi-même, pour l’autodéfense, pour les groupes qui veulent laisser libre cours à leur haine dans les rues, pour l’intolérance et pour l’extrémisme », a conclu M. Seibert.

Associated Press, AFP, Ynet | Publié: 10.01.18, 16:17

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פרסום ראשון: 10.01.

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