Mort d’Hassan Nasrallah : comment une taupe iranienne a permis aux Israéliens d’éliminer le chef du Hezbollah
Selon une source sécuritaire libanaise, l’État hébreu aurait été informé par une taupe iranienne de la présence du leader chiite dans la banlieue sud de Beyrouth.
« Les Israéliens ont mis le paquet, ils ne voulaient pas rater leur cible », commente une source sécuritaire libanaise bien informée, au lendemain de la mort d’Hassan Nasrallah. Le chef du Hezbollah a été tué dans son QG, un complexe de six immeubles au cœur de la Dahieh, la banlieue sud de Beyrouth. Selon cette même source, les Israéliens auraient été informés dans l’après-midi par une taupe iranienne de l’arrivée imminente sur place du leader chiite.
Une analyse par le Times d’une vidéo de l’armée israélienne montre qu’au moins huit avions qui, selon elle, ont été utilisés dans l’attaque contre Hassan Nasrallah étaient armés de bombes anti-bunker.
Une vidéo publiée par l’armée israélienne a montré que les avions qu’elle accuse d’avoir été utilisés dans l’attaque qui a tué vendredi soir le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, transportaient des bombes de 2 000 livres, selon des experts en munitions et une analyse du New York Times.
La vidéo montre huit avions équipés d’au moins 15 bombes de 2000 livres, dont des bombes BLU-109 de fabrication américaine équipées d’un kit JDAM, un système de guidage de précision qui se fixe sur les bombes, selon Trevor Ball, un ancien technicien de l’armée américaine en neutralisation des explosifs et munitions. Ces bombes, un type de munition connue sous le nom de « bunker busters », peuvent pénétrer sous terre avant d’exploser.
Wes Bryant, un ancien spécialiste du ciblage de l’armée de l’air américaine qui a également visionné la vidéo, a approuvé cette analyse. Dans des messages texte envoyés au Times, il a déclaré que les bombes étaient « exactement ce à quoi je m’attendais » dans ce qu’Israël a présenté comme une attaque contre M. Nasrallah dans le quartier général souterrain du Hezbollah.
En mai, l’administration Biden a annoncé qu’elle avait suspendu une livraison de bombes de 2 000 livres à Israël en raison de préoccupations concernant la sécurité des civils à Gaza.
La vidéo, publiée samedi sur la chaîne officielle Telegram de l’armée israélienne avec la légende « Des avions de chasse de l’armée de l’air israélienne impliqués dans l’élimination de Hassan Nasrallah et du quartier général central du Hezbollah au Liban », montre au moins huit avions d’affilée armés de bombes de 900 kg. Certains sont trop loin pour identifier clairement le modèle exact, mais les avions les plus proches sont vus armés de bombes BLU-109. Ce modèle de bombe est également identifiable lorsque la vidéo montre deux avions en train de décoller, l’un d’eux transportant six de ces munitions. La vidéo montre ensuite un avion revenant au crépuscule à la base aérienne israélienne sans aucune bombe.
Bien que la vidéo ne montre pas les avions larguant les bombes, M. Ball a déclaré que les vidéos montrant les explosions dans les banlieues sud de Beyrouth, densément peuplées, ainsi que les dégâts causés, concordent avec les bombes de 900 kilos transportées par les avions israéliens dans la vidéo. Une analyse par le New York Times de vidéos, de photos et d’images satellites vérifiées a montré que l’attaque a détruit au moins quatre immeubles d’appartements d’au moins sept étages chacun.
Deux hauts responsables de la défense israélienne ont déclaré au Times que plus de 80 bombes avaient été larguées sur une période de plusieurs minutes pour tuer M. Nasrallah, mais n’ont pas confirmé le type de munitions utilisées. L’armée israélienne n’a pas répondu aux questions du Times sur les bombes vues dans cette vidéo ou utilisées lors de l’attaque contre M. Nasrallah. Les responsables du gouvernement américain ont renvoyé les questions sur les munitions à l’armée israélienne.
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Six bombes de 2 tonnes chacune
Juste après l’enterrement, Hassan Nasrallah arrive à son quartier général en compagnie, dans la même voiture, du commandant iranien du régiment Al Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution islamique d’Iran. Les Israéliens, qui opèrent une surveillance aérienne 24 heures sur 24, sont sûrs de leur coup.
Douze autres commandants participent à cette réunion d’urgence en présence d’Hassan Nasrallah. Les services israéliens ont attendu que tous se trouvent dans la salle où la milice chiite planifie ses opérations militaires, dans les sous-sols ultra-sécurisés de son QG, pour donner l’ordre de bombarder. En tout, les pilotes de Tsahal ont lâché six bombes de 2 tonnes chacune.
« C’est la plus grande attaque qu’on ait connue depuis 2006 », nous confie la même source sécuritaire. L’explosion a été entendue jusque dans le centre-ville de Beyrouth, tandis qu’un épais nuage se dessinait au-dessus du QG du Hezbollah. Des bâtiments qui le constituent, il ne reste que des gravats au milieu d’un cratère géant, de 30 m de profondeur. Deux autres immeubles voisins ont également été soufflés.
Les personnes en charge de suivre et relayer les instructions du leader chiite ont perdu tout contact avec lui juste après le bombardement : « Personne n’arrivait à le localiser, ni à communiquer avec ceux qui l’accompagnaient », rapporte une source proche du Hezbollah.
Alors que « le contact est perdu » avec Hassan Nasrallah, les Américains concluent aussitôt à son décès et déclarent ne pas avoir été informés de l’attaque. Dans le même temps l’armée libanaise bouclait la zone de l’ambassade américaine à Awkar, dans la banlieue nord de Beyrouth, et renforçait ses effectifs sur place.
Ce n’est que le lendemain que le mouvement chiite confirmera la mort de son leader, tandis qu’un autre incident survient dans la matinée à l’aéroport international de Beyrouth (AIB). Alors qu’un appareil civil iranien entame sa descente, un avion de guerre israélien contacte la tour de contrôle et lui intime l’ordre d’interdire l’atterrissage, menaçant de bombarder les pistes dans le cas contraire. Le ministre sortant des Transports, Ali Hamiyé, affilié au Hezbollah, va alors immédiatement ordonner d’empêcher l’avion iranien de se poser.
Depuis l’élimination par Israël du leader chiite Hassan Nasrallah, et la décapitation de tout son commandement, c’est silence radio du côté de son organisation. Un silence retentissant, au contraire d’Israël qui fait entendre le bruit fracassant de ses missiles pilonnant la banlieue sud de Beyrouth depuis 24 heures.
JForum.fr et le Parisien
Israël a gagné plusieurs batailles, et il convient de ressentir de la fierté devant ces réalisations, mais ce n’est pas gagner la guerre. Heureusement, les Juifs ne se sont pas laissés griser par ces succès, et continuent à frapper le hezbollah, jusqu’à sa destruction totale, afin de tarir les tirs de missiles et permettre aux populations du nord de revenir vivre en Galilée en toute sécurité. Il semble qu’il y ait déjà des incursions terrestres de l’armée, au Sud-Liban.
J’ai passé une excellente fin de chabat…..