La Syrie accuse l’Amérique de frappes contre sa base T2©

Les médias étatiques syriens et une unité des médias militaires dirigée par le groupe libanais du Hezbollah ont déclaré jeudi que la coalition menée par les Etats-Unis visait les positions de l’armée syrienne dans le désert syrien, mais les responsables militaires américains ont nié toute connaissance de ces frappes.

« Certains de nos sites militaires entre Albu Kamal et Hamimia ont été exposés aujourd’hui à l’aube à une agression lancée par des avions de la coalition américaine », a rapporté l’agence de presse officielle SANA, citant une source militaire.

L’unité des médias dirigée par le Hezbollah, un allié militaire de Damas, a déclaré que les frappes ont eu lieu près de T2, une installation énergétique située près de la frontière avec l’Irak et à environ 100 km à l’ouest de l’Euphrate, où les forces aériennes de la coalition appuient une offensive des forces démocratiques syriennes contre l’État islamique.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme a déclaré qu’au moins 12 combattants pro-régime ont été tués durant la frappe.

Un responsable militaire américain a nié toute connaissance de ces frappes.

« Nous ne disposons d’aucun rapport opérationnel sur une attaque dirigée par les Etats-Unis contre des cibles ou des forces du régime syrien », a déclaré à Reuters le capitaine Bill Urban, un porte-parole du commandement central américain.

Un porte-parole du Pentagone, le Major des Marine Adrian Rankine-Galloway, a déclaré : « Nous n’avons aucune information qui étaieraient ces reportages. »

Un observateur de guerre, l’Observatoire syrien des droits de l’homme, a rapporté jeudi deux vagues d’attaques de missiles menées par les Etats-Unis. Il a indiqué que les zones ciblées étaient contrôlées par Daesh à l’est de l’Euphrate.

Les médias d’Etat syriens n’ont pas immédiatement signalé ces frappes.

Si elles sont confirmées, les attaques seraient les premières réalisées par les Etats-Unis contre les positions de l’armée syrienne depuis avril, lorsque les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont bombardé les installations gouvernementales en représailles à une attaque présumée aux armes chimiques faite par le gouvernement syrien contre la Douma.

La Syrie orientale était principalement détenue par l’État islamique jusqu’à l’année dernière, lorsque deux campagnes rivales, l’une par l’armée syrienne soutenue par la Russie, l’Iran et le Hezbollah, l’autre par des milices kurdes et arabes soutenues par la coalition américaine, ont repris l’essentiel de ces territoires.

La communication entre la Russie et les États-Unis a permis d’éviter la plupart des conflits entre eux. Cependant, la coalition a frappé les forces pro-gouvernementales syriennes qui, selon elle, tentaient d’attaquer les positions de la coalition, tenues par les forces démocratiques syriennes.

L’armée américaine opérant en dehors de la coalition, maintient également une base à Tanf, dans le désert syrien près des frontières avec l’Irak et la Jordanie, et l’année dernière, les forces pro-gouvernementales se sont dirigées vers elle, pour tenter de les intimider.