Le général iranien Qassem Souleimani, commandant de la force d’élite Al-Qods, a suscité l’émoi de parlementaires sunnites irakiens en se rendant auprès des milices chiites qui participent à l’offensive lancée par Bagdad pour reprendre la ville de Fallouja.

Trois députés sunnites de la province d’Anbar, où se trouve Fallouja, ont déclaré à Reuters que sa visite risquait d’attiser les tensions religieuses. En se déplaçant sur ce front, Souleimani a également nourri les doutes sur les intentions réelles du gouvernement irakien, ont-ils ajouté.

Fallouja, située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Bagdad, est contrôlée par les jihadistes sunnites de l’Etat islamique depuis janvier 2014. Mais la ville est de longue date un foyer de tensions entre la communauté sunnite et la majorité chiite d’Irak. Après la chute de Saddam Hussein, en 2003, elle est devenue un bastion de l’insurrection sunnite contre les forces américaines puis le pouvoir majoritairement chiite d’Irak.

La venue du général Souleimani sur le front de Fallouja n’a pas été confirmée par le gouvernement irakien. Mais ces derniers jours, des médias iraniens ont publié des photographies le montrant dans ce secteur, rencontrant des dirigeants de l’alliance des milices chiites Hached al-Chaabi.

« La présence de Souleimani est suspecte et constitue un motif d’inquiétude: il n’est absolument pas le bienvenu dans cette région », a déclaré le député sunnite Salim Mouttar al Issawi. Un autre élu de Fallouja, Liqaa Wardi, s’est inquiété que « la présence d’un tel responsable des Gardiens de la révolution (iranienne) n’ait des implications sectaires ».

Dans un communiqué publié vendredi, l’Association des dignitaires musulmans d’Irak, une organisation sunnite radicale formée après la chute de Saddam Hussein, a dénoncé la participation de milices chiites à la contre-offensive lancée en début de semaine à Fallouja. « Ces milices ne sont pas venues pour libérer des territoires, ainsi qu’elles l’affirment, mais pour poursuivre des objectifs sectaires sous la direction de l’Iran », peut-on lire.

Qassem Souleimani est le commandant de la force Al-Qods, la force spéciale chargée des opérations extérieures des pasdaran, les Gardiens de la révolution islamique. Il reçoit ses ordres directement du guide suprême de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei.

Dans nombre de capitales arabes sunnites, qu’inquiète l’influence croissante de Téhéran en Irak, en Syrie, au Liban ou au Yémen, il incarne les aspirations à un nouvel Empire perse et représente le bras armé d’une confrontation engagée entre la principale puissance chiite et les pays de l’islam sunnite.

Interrogé par la chaîne de télévision russe RT, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Jubeir, a déclaré que sa présence en Irak était « très négative ».

OLJ/Reuters
29/05/2016

 

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