La pierre qui tue

Par Michèle Mazel

Une pierre. Un gros caillou.  Pas bien méchant. Un vague relent de « La guerre des boutons » et des bagarres de gamins dans la campagne française d’avant-guerre. La grande. Celle de 14-18 où Louis Pergaud son auteur est mort au combat. Avant d’inventer le cerf-volant incendiaire, voire explosif, les Palestiniens s’étaient essayés au lance-pierre. Ils en vite découvert les vertus. Aucune préparation nécessaire et quant aux munitions il n’y a qu’à se baisser pour les ramasser. Une fois la pierre lancée, qu’elle ait ou non atteint son but, le tireur se fond dans la nuit. Que risque-t-il ? D’ailleurs à l’étranger on peine à condamner. Un adolescent a jeté une pierre contre une voiture ? La belle affaire ! La pierre est l’arme de celui qui n’a pas d’arme, non ? Comme le David israélien contre Goliath. D’ailleurs l’Autorité palestinienne a vite compris le potentiel et multiplie les affiches représentant de jeunes garçons, Kefiyeh en tête et lance pierre à la main, visant crânement « l’ennemi. » Aujourd’hui c’est au tour des émeutiers de Gaza de reprendre la pose, lance-pierre en main, face aux soldats de Tsahal.

En Israël et en Judée Samarie les jets de pierre sont quotidiens. Tous n’atteignent pas leur cible heureusement. Il y en a assez pourtant qui – chance ou adresse – viennent frapper de plein fouet le véhicule.  A partir de là, tous les scénarios sont possibles. L’incident peut se terminer par une vitre brisée et plus de peur que de mal. Un passager peut être atteint plus ou moins grièvement. Parfois c’est le conducteur qui, touché, fait une embardée et envoie tout le monde dans le fossé ou pire, percute un arbre.  Chaque année des dizaines et des dizaines de civils israéliens sont blessés, certains fatalement. Ainsi en 1983 la jeune Esther Ohana, en route pour essayer sa robe de mariage, grièvement blessée, meurt deux semaines plus tard sans avoir repris connaissance. En 1993, Chava Wechsberg, une gamine de onze ans, est tuée sur le coup. En 2001, touché à la tête, le petit Yehuda Shoham, cinq mois, sanglé dans son siège de bébé à l’arrière, est lui aussi tué sur le coup. Yonatan Palmer n’avait pas un an quand il a été tué avec son père Yonatan en 2011. En 2013 on recensera 1,195 jets de pierre contre des véhicules israéliens. En mars de cette même année une bande de cinq « jeunes » palestiniens a pris pour cible la voiture de   la famille Biton. La maman, Adva, et deux de ses fillettes, Avigail et Naama ont été blessées ; Adèle, la troisième, trois ans, touchée à la tête, a mis un an à mourir. Les meurtriers eux, ont été retrouvés ; jugés par un tribunal militaire israélien ils n’ont été condamnés qu’à quinze ans de prison.  On l’a dit, les médias occidentaux passent sous silence ces drames, se contentant le plus souvent de rapporter laconiquement qu’un Israélien a été tué lors d’un « incident en Cisjordanie Occupée.»  Il y a parfois des exceptions. Ainsi Nicholas Mladenov, coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen Orient, vient de condamner avec la plus grande fermeté l’attaque perpétrée vendredi soir contre un véhicule non loin de l’implantation de Rehelim, attaque qui a causé la mort de la femme du conducteur. Il est vrai que cette fois la victime est palestinienne et ce sont des résidents juifs des implantations qui sont soupçonnés d’avoir jeté les pierres.

Par ©Michèle Mazel

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Pelegrino

Mon cher Elie , je ne crois pas , un Juif aime la vie , vous serez incapable d’appuyer sur le bouton.

Bonaparte

Ce cul -de- jatte finira comme cheikh Ahmed Yassine ou alors à la vue de Tsahal retournera dans son gourbi en sautant comme un crapaud .

Élie de Paris

Cette photo n’est pas là pour illustrer le lance pierre. C’est elle qui a été elue meilleur photo de reporter de guerre par le « Comité de la meilleure photo encourageant la haine pour exterminer les Youdis d’Israïl », d’où son premier prix.
On aurait pu récompenser le photographe du môme à casquette et culotte courte levant les mains devant les soldats allemands, en noir et blanc… Finalement, nous sommes toujours les mêmes à être menacés.
Une pensée me taraude.
Si c’en était fait de nous..?
et que, seul, je demeurais sur une base perdue, là-bas, devant un bouton rouge, étant le seul et dernier ayant l’option d’appuyer, et sachant que la planète, peut-être, s’ouvrirait comme une noix après les megamissiles nucléaires à reaction en chaîne non stopable partis depuis les sous-marins et autres trucs de starwars,… le ferais-je ?
Si le Juif est le fondement du monde, il est aussi capable, en représailles, de le saper, non ?
Je verrai bien…

Ixiane

mais oui, ce serait une bonne action de ne pas laisser le Monde aux barbares !!!