Irena Sendler: la « Juste du ghetto de Varsovie » (vidéo)

« La Juste du ghetto de Varsovie », Irena Sendler, ouvrière membre de la Résistance polonaise, fut arrêtée par les nazis pour avoir sauvé 2 500 enfants juifs du ghetto de Varsovie durant la Seconde Guerre mondiale…

La figure d’Oscar Schindler a été acclamée dans le monde entier grâce à Steven Spielberg qui s’en est inspiré pour faire le film aux sept oscars en 1993 et qui racontait la vie de cet industriel allemand qui a évité la mort dans les camps de concentration à 1000 juifs…  Irena Sendler est restée  une inconnue hors de la Pologne.

Elle a fait l’objet d’un téléfilm Hallmark , «Le cœur courageux d’Irena Sendler», avec Anna Paquin, en 2009. L’autre adaptation majeure de l’histoire de sa vie était la pièce de 1999 sur sa vie écrite par un groupe d’élèves du secondaire du Kansas. . La pièce a été mise en scène plus de 200 fois.

Irena Sendlerowa est née à Varsovie en 1910. Son père médecin soigne tous les malades qui se présentent à sa consultation hospitalière, qu’ils puissent le payer ou non. C’est dans cet état d’esprit qu’Irena choisira plus tard de venir en aide aux plus démunis. En Pologne, qui compte alors la communauté juive la plus importante d’Europe, l’antisémitisme est virulent. Etudiante, Irena participe à de nombreuses manifestations contre la discrimination à l’encontre des étudiants juifs. Ainsi elle s’oppose au système qui oblige les étudiants juifs à s’asseoir sur des bancs qui leur sont assignés. Cela lui vaut d’être suspendue de l’université pendant trois ans.

Quand les troupes allemandes occupent Varsovie, Irena, employée à la mairie de Varsovie, dans la section d’aide à l’enfance, rejoint un groupe clandestin qui vient en aide aux enfants abandonnés très nombreux à Varsovie. En novembre 1940, les nazis rassemblent la population juive dans le ghetto où les conditions de vie deviennent épouvantables : surpopulation, sous-alimentation, mortalité très élevée.

Comme les envahisseurs allemands craignaient une possible épidémie de typhus, ils permirent aux polonais de contrôler ces établissements.
Très vite elle se mit en contact avec les familles auxquelles elle proposait d’emmener leurs enfants hors du ghetto, mais elle ne pouvait leur garantir de réussir…
C’était un moment terrible, elle devait convaincre les parents de lui confier leurs enfants alors qu’ils lui demandaient : « pouvez vous me promettre que mon enfant vivra… ? »
La seule certitude était qu’ils mourraient s’ils y restaient.
Irena commença par les faire sortir en ambulance comme victime du typhus, mais très vite elle utilisa tout ce qui était à sa portée pour les faire sortir du ghetto : sacs d’ordures, boites à outils, emballages de marchandises, sacs de patates, cercueils…
Elle réussit à établir des fausses pièces d’identité. Iréna passa toute cette période de guerre à penser à la paix.
Elle ne voulait pas seulement maintenir ces enfants en vie, elle voulait aussi qu’un jour ces enfants puisse récupérer leur vraie identité, leur histoire personnelle, leur famille. Elle archiva tout et garda tout secret.

En 1942, commencent les déportations massives vers le camp d’extermination de Treblinka. Irena obtient l’autorisation d’entrer et de sortir du Ghetto où les enfants connaissent un sort tragique. Le 5 août 42, elle assiste impuissante à la déportation – organisée par les SS – des enfants de l’orphelinat où elle avait travaillé avec le docteur Korczak qui refusera de quitter ces enfants.

Avec la Résistance polonaise, Irena Sendlerowa, sous le pseudo de Jolanta, s’emploie à faire sortir clandestinement des enfants du ghetto. D’abord par une brèche aménagée dans un mur, puis en les cachant dans des camions de pompiers ou dans des bennes à ordures. Après leur avoir fourni de faux certificats de naissance, avec des prénoms chrétiens, elle organise le départ de ces enfants vers des institutions ou vers des familles qui ont le courage de les accueillir.

Irena use de stratagèmes de plus en plus audacieux. Plus jeune, elle avait reçu une formation en plomberie et serrurerie : sous prétexte de travaux à effectuer, accompagnée de son chien, elle pénètre en voiture dans le ghetto munie d’une caisse à outils et de sacs à gravats.

Quand elle ressort du ghetto, la caisse à outils renferme un bébé, et dans un des sacs est caché un enfant plus grand. Son chien, qu’elle a dressé à aboyer si quelqu’un s’approche du véhicule, dissuade les soldats allemands de procéder à une fouille et couvre aussi les éventuels pleurs des bébés.

Mais le 23 novembre 43, Irena est arrêtée par la Gestapo et soumise à la torture ; ses bourreaux lui brisent bras et jambes, sans qu’elle livre un seul nom ! Elle est condamnée à mort, mais la Résistance polonaise réussit à la faire évader. Pendant l’insurrection de Varsovie, elle travaille comme infirmière dans un hôpital clandestin jusqu’à ce que, le 17 janvier 1945, l’Armée rouge entre dans la ville.

Quand la guerre prend fin, Irena déterre une jarre qu’elle avait enfouie dans son jardin et en extrait les papiers sur lesquels elle avait inscrit au fur et à mesure les noms des 2500 enfants qu’elle avait fait sortir du Ghetto, dont beaucoup seront retrouvés par le Comité juif de Pologne. Elle vient alors en aide aux orphelins et crée des maisons de retraite. Elle ne parle à personne de ce qu’elle a fait, estimant normal d’avoir agi ainsi, regrettant même d’avoir fait trop peu !

Pour avoir été fidèle au gouvernement polonais en exil, Irena est emprisonnée de 1948 à 1949 et interrogée brutalement par la police secrète communiste. En 1965, elle est reconnue « Juste parmi les nations », mais en Pologne, son rôle durant la seconde guerre mondiale restera sous-estimé jusqu’à la chute du régime communiste.

Ce n’est qu’en 2003 – 77 ans après la fin de la guerre – qu’Irena Sendler est élevée au rang d’Héroïne nationale. En 2007, elle a été proposée pour  » le prix Nobel de la Paix « , mais n’a pas été retenue.

C’est Al Gore qui fut primé pour son film sur le réchauffement de la planète. Elle meurt le 12 mai 2008 à l’âge vénérable de 98 ans, après avoir appelé, je la cite «  Tous les êtres de bonne volonté à l’amour, la tolérance et la paix, pas seulement en temps de guerre, mais aussi en temps de paix. »

Le Parlement polonais a déclaré l’année 2018 : « Année Irena Sendler »

Par Jforum

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marc

Une Femme remarquable
Qu’elle repose en paix