Jean-Marie Le Pen ou l’art de se poser en martyr sans cesse. Jean Marie Le Pen évoque sa convocation devant le bureau exécutif du Front national, ce jeudi après-midi, il en parle comme d’un peloton d’exécution. Et ce n’est pas la première fois qu’il se présente en victime politique de son propre clan. « On envoie les soldats pour m’exécuter. » Le Menhir passe la vitesse supérieure dans les colonnes de Var-Matin ce jeudi matin. Sémantiquement parlant. Peu avant de passer devant des « juges » qu’il récuse à Nanterre, le cofondateur du Front national imagine déjà sa mise à mort. Une métaphore filée depuis des mois par lui, mais pas seulement.
Le patriarche de 87 ans a été convoqué par sa fille fin juillet pour répondre à 15 griefs devant la plus haute autorité du parti, notamment pour ses propos réitérés sur les chambres à gaz en avril. Il avait ensuite multiplié les provocations. « J’ai honte que la présidente du FN porte mon nom », avait-il lancé, critiquant aussi le vice-président du FN Florian Philippot qui « place ses mignons partout », mais aussi sa petite-fille Marion Maréchal-Le Pen qui « n’a ni l’expérience ni le gabarit pour diriger la PACA ».
« Jean-Marie n’est jamais aussi motivé que lorsqu’il a un combat à mener », commentait le pasteur protestant Jean-Pierre Blanchard, un de ses amis interrogé par Le Point en juillet, alors que la bataille politico-juridique battait son plein dans le clan Le Pen. Un combat à mort justement? « Il ne s’arrêtera jamais, il veut mourir sur scène. » Un autre proche ajoutait même qu’il rêvait d’un nouveau statut pour remplacer celui de président d’honneur du FN. Celui de « martyr politique ».