Covid-19 : pourquoi Israël envisage un reconfinement en septembre.

Avec 6 habitants sur 10 complètement vaccinés, Israël ne peut pas compter sur l’immunité collective pour stopper la propagation du variant Delta. Si les admissions en soins critiques continuaient d’augmenter, des restrictions strictes pourraient être imposées à la rentrée.

Israelis wait to get a rapid COVID-19 antigenic test at Israel’s Magen David Adom medical service in Jerusalem on August 8, 2021. – Israel set up rapid coronavirus testing stations across the country, the Magen David Adom emergency service said, as the government tries to stave off another pandemic lockdown. (Photo by MENAHEM KAHANA / AFP)

Il était le pays qui suscitait l’admiration d’une bonne partie de la planète tout au long du premier semestre de l’année 2021. Avec une campagne de vaccination partie tambour battant, Israël était très vite parvenu à contenir la pandémie de Covid-19. Mi-avril, la circulation du virus était retombée à des niveaux très bas, avec moins de 200 cas positifs par jour. Et même moins de 30 de mi-mai à mi-juin. La courbe des décès quotidiens, elle, frôlait en cette fin de printemps la ligne 0.

Deux mois plus tard, le pays hébreu s’interroge pourtant sur la nécessité d’imposer un reconfinement en septembre, à l’occasion des fêtes religieuses juives. Le Premier ministre, Naftali Bennett, l’a confirmé aux membres de son gouvernement dimanche, rapporte le Times of Israël. « Nous essayons tout pour ne pas en venir à ça mais, si on se retrouve dans une situation où le système de santé est tendu au point que l’on craigne son effondrement, il n’y aura pas le choix », a averti le même jour Nachman Ash, le directeur général du ministère de la Santé. De même, il est « impossible de dire avec certitude » si l’année scolaire commencera comme prévu le 1er septembre, a-t-il indiqué.

Les non vaccinés « portent » la croissance des cas graves

Comment en est-on arrivé à cette situation ? Le très contagieux variant Delta est passé par là, entraînant une forte reprise de l’épidémie. Le nombre de cas quotidiens, en moyenne sur la semaine écoulée, vient de franchir la barre des 3 500. Rapporté à la population, Israël est repassé au-dessus de la France le 4 août. Et cela se répercute sur le système de soins. Le nombre d’admissions en soins critiques par semaine est passé, en un mois, de quasiment 0 à près de 400.

Covid-19 : le rebond de l’épidémie en Israël

 

Pourtant, plus de 6 Israéliens sur 10 sont totalement vaccinés, et même plus de 9 personnes âgées d’au moins 70 ans sur 10. Un taux très élevé, mais insuffisant pour contenir la progression du virus. Ceci ne signifie pas que les vaccins ne fonctionnent pas, bien au contraire. La preuve : en se concentrant sur la tranche d’âge des plus de 60 ans, on dénombre 87,9 patients dans un état grave pour 100 000 non vaccinés, 26,8 pour 100 000 partiellement vaccinés, et 15,6 pour 100 000 complètement vaccinés, d’après les données du ministère de la Santé. « Le vaccin a été efficace pour réduire la gravité de la maladie », a résumé John Borowski, directeur du système de santé en Israël. « Le vaccin protège bien contre le variant Delta pour ce qui est infections sévères, toutes les données le montrent en Israël et ailleurs », renchérit auprès du Parisien le Pr Michael Edelstein, professeur de santé publique à l’Université de Bar Ilan.

Covid-19 : les cas graves selon le statut vaccinal en Israël

Dimanche, Naftali Bennet a « appelé les jeunes qui n’ont pas été vaccinés du tout, et ils sont nombreux, à sortir aujourd’hui pour se faire vacciner ». Les populations arabes, souvent moins vaccinées, y sont aussi incitées. « Le gros risque en Israël, c’est que quand on parle de 80 ou 85 % de la population adulte vaccinée, cette distribution n’est pas uniforme. Il y a des endroits vaccinés à 100 % et d’autres à 50 %, voire moins », souligne Michael Edelstein.

Retour du « passeport vert »

Quant aux personnes âgées de plus de 60 ans, elles sont invitées à recevoir une troisième dose de vaccin. Sur ce sujet de la troisième injection aussi, Israël est le pionner au niveau mondial. Si les effets secondaires ne semblent pas plus importants qu’après la deuxième dose, d’après une première étude basée sur les réponses de 4 000 personnes, les éventuels effets bénéfiques sur l’immunité ne sont pas encore démontrés.

À court terme, des mesures ont déjà été prises pour freiner l’épidémie. Le « passeport vert », notamment, a fait son grand retour après avoir été supprimé fin mai. Depuis dimanche, les restaurants, les bars et les regroupements en espace clos ou à l’extérieur, quel que soit le nombre de personnes présentes, sont réservés aux seuls vaccinés. Les offices religieux réunissant moins de 50 participants ont cependant été retirés de la liste. Des sites de dépistage rapide ont aussi été installés à de nombreux endroits du pays.

Reste à savoir si cela suffira. Le taux de reproduction, « R », correspondant au nombre de personnes qu’un individu infecté va contaminer en moyenne, s’est stabilisé depuis 2 semaines autour de 1,3. Comme l’a indiqué le ministre de la Santé dimanche, « un confinement est un dernier recours, et tant qu’il y a une chance de l’éviter, nous ferons tout notre possible ». Tout cela pourrait aussi avoir un impact en termes de communication. Comme l’estime Michael Edelstein, « parler de confinement, c‘est prématuré mais c’est aussi un moyen d’encourager les gens à se faire vacciner ».
En Israël les masques, les gestes barrières, et surtout la distanciation, ne sont pas respectés de manière stricte. Dans certains restaurants les serveurs sont sans masque comme à Jérusalem. Les antivax restent nombreux, et la solution ne passera que par l’obligation généralisée de la vaccination. Cela demandera du courage politique, qu’un gouvernement faible n’aura pas.
En attendant Israël vit encore un été sans touriste ou presque, le soir les restaurant sont quasiment vide du moins à Tel-Aviv. C’est une ambiance étrange pour un mois d’août qui habituellement grouille de touristes et vivait 24/24h.
JFORUM et LE PARISIEN

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roger guedj

Enfin, regardons les courbes représentées dans cet article. Elles montrent clairement la nécessité de la vaccination (CF LA COURBE EN VERT) qui doit bien évidemment être accompagnée des gestes barrières et particulièrement du masque. On n’est pas dans la situation du tout ou rien mais dans la recherche des meilleures solutions pour contrer ce virus ou plutôt cette population virale qui n’oublions pas est un virus respiratoire c’est à dire l’un des pires virus. NON LA VACCINATION N’EST PAS UN ECHEC CUISANT, C’EST BIEN LE CONTRAIRE

Vigdor

La vaccination a été un succès phénoménal contre le Corona initial. Maintenant on a affaire à une autre épidémie, différente de la première, vaccin ou pas. On a vaincu la peste,pas encore le choléra. Mais la troisième injection avec le même vaccin reste un leurre,un geste désespéré,un bricolage à la va-vite avec ce qu’on a sous la main.

Galil308

Aujourd’hui, le vaccin Pfizer prévu pour la troisième dose serait un peu plus cher pour l’europe, mais revu et ré adapté aux variants, en particulier le delta..

Galil308

Et si c’était la démonstration d’une indispensable vaccination obligatoire..?
Et si c’était une évidence de conserver un maximum de gestes barrières..?

Yéochoua Sultan

C’est bien la preuve que toute cette vaccination expérimentale aura été un échec cuisant.