La décision de l’Union européenne d’étiqueter les produits israéliens en provenance de Judée-Samarie n’a surpris personne, même si on espère toujours que l’intelligence l’emporte sur la bêtise et l’ignorance.

Sur le plan économique, les échanges concernés ne représentent qu’1 à 5%  du commerce israélien avec l’Europe selon les années. Sur le plan politique cette décision ne fera pas avancer d’un pouce la négociation entre Israéliens et Palestiniens. Sur le plan social elle risque de causer du tort aux familles de milliers de Palestiniens employés dans des entreprises israéliennes à des conditions bien plus favorables que celles d’employeurs palestiniens. Et par ailleurs, il ne fait aucun doute que la créativité israélienne trouvera à nouveau des solutions pour permettre le développement de son économie, au bénéfice de tous ses habitants, en-deçà ou au-delà de la ligne verte.

Lorsque l’Union européenne invoque le droit international pour justifier sa décision, on ne sait s’il faut rire ou pleurer, car quand bien même on considère qu’une entreprise est créée sur un sol occupé, et rappelons-le la plupart des terres sur lesquelles nous résidons ont été occupées à un moment ou un autre, en quoi serait-il illégal pour une personne de travailler et de gagner sa vie à cet endroit ?

Les terres en question font l’objet d’un conflit ancien, et en étiquetant des produits on préjuge du résultat futur de la négociation, à savoir qu’un Juif n’aurait en aucune manière le droit de vivre et de travailler sur une terre dont la souveraineté ne serait pas juive.

La décision de l’Union européenne est la consécration de cet ostracisme bizarre d’un autre temps, le Judenrein, et qui rappelle des périodes noires de notre histoire. Mais il y a autre chose de bien plus inquiétant, qui est l’aveuglement de l’Europe sur ce qui se passe dans la réalité. Palestiniens et Israéliens vivent sur une même terre, par intérêt et non par amour, ils comprennent que les uns ne chasseront pas les autres et vice-versa. Les dirigeants israéliens et palestiniens n’ont pas encore trouvé la formule provisoire ou définitive qui permettra de traduire en termes politiques acceptables pour tous cette réalité, mais sur le terrain les Palestiniens savent que leur avenir passe par une étroite coopération économique avec Israël et qu’ils ont tout à gagner à s’inspirer du modèle israélien.

De leur côté les Israéliens savent que le meilleur moyen de rapprocher des partis ennemis est de développer ensemble des projets qui réussissent, et plusieurs sociétés israéliennes partagent déjà leur savoir-faire avec des entreprises palestiniennes.

Au lieu d’encourager ces initiatives, l’Union européenne, appareil bureaucratique, prend une décision technique sans aucune portée politique, qui entérine et favorise les tensions entre les partis. Est-ce là le rôle de paix que l’Europe entend jouer dans une région déjà à feu et à sang et où elle est incapable d’appliquer une stratégie politique et militaire claire ?

Pauvre France qui veut mettre sur la paille des milliers d’honnêtes travailleurs en Judée-Samarie, mais accueille en grande pompe le dirigeant de la dictature des ayatollahs qui appelle à la destruction d’Israël… Tartuffe est de retour, mais était-il vraiment parti ?

Michaël Bar-Zvi –  Chronique du 12 novembre 2015- Lamed be Hechvan 5776

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