Israël-Palestine: une conférence pour la paix, mais après?
Le plus compliqué débutera au lendemain de l’accord
Réunir une conférence internationale, comme tente de l’organiser la France finalement cet été, pour régler le conflit entre les Palestiniens et les Israéliens ? Quelle bonne idée à première vue ! D’un côté, en effet, le statu quo actuel privant les Palestiniens de leur droit à un État souverain ne pourra pas durer éternellement. De l’autre côté, laissées à elles-mêmes dans un tête-à-tête, les deux parties prenantes ne s’entendront jamais à l’amiable. Comme dans les divorces, seul un tiers peut imposer une solution équitable.
C’est tellement évident qu’en 2004 déjà, le grand écrivain israélien Amos Oz publiait son appel Aidez-nous à divorcer ! Israël Palestine : deux États maintenant1.
Dans le scénario de cette bienveillante ingérence, que j’ai longtemps souhaitée, il y a malheureusement un petit quelque chose qui gêne, et qui explique l’impasse que les Européens ne comprennent pas. Ce petit quelque chose, c’est, comme d’habitude dans cette région du monde, le jour d’après.
Que se passera-t-il en effet au lendemain de la création d’un État palestinien au terme d’un accord qui comprendrait le droit à l’existence et à la souveraineté de l’État d’Israël ? Dès le lendemain, des élections interviendront en Palestine, qui porteront au pouvoir de nouveaux dirigeants. Et qu’est-ce qui garantit que les nouveaux dirigeants de ce nouvel État accepteront l’existence de leur voisin de palier, c’est-à-dire de l’État d’Israël ?
Qu’est-ce qui garantit que la population de ce nouvel État palestinien ne se donnera pas démocratiquement au Hamas, et que cet État palestinien créé par des bonnes volontés ne sera pas un nouveau Gaza, un État se comportant en État terroriste ?
Qu’est-ce qui nous prouve que les Palestiniens se contenteront d’un compromis territorial et que les Israéliens auront la paix, la paix maintenant, en échanges des territoires ? Qu’est-ce qui garantit que les Palestiniens ne chercheront pas à bouter l’État juif hors du sol de l’islam, et cela en recourant à la terreur, qui est le moyen habituel de la politique dans les pays arabes ?
Tous ceux qui reprochent à Israël d’être responsable de ce conflit croient, de bonne foi, que ce conflit porte sur le partage d’un territoire. Les Israéliens, eux, sont convaincus qu’une partie de leurs voisins arabes et musulmans ne veulent rien moins que leur disparition.
Dans l’éventualité où l’État palestinien se comporterait comme Gaza, puisque l’objectif proclamé du Hamas n’est pas la coexistence de deux États mais la disparition de l’État d’Israël, qu’est-ce que les pays de la conférence internationale ont prévu de faire ? Sont-ils prêts à soutenir l’État agressé ? Un tel engagement verbal ne suffirait sans doute pas à rassurer les Israéliens qui, en raison de leur mémoire juive et de leur mémoire israélienne, n’accepteront sans doute jamais que la défense de leurs vies ne dépende pas d’eux.
Mais ces mêmes Israéliens seraient peut-être tout de même un peu rassurés si les pays organisateurs de la conférence internationale s’engageaient solennellement à laisser l’État d’Israël entièrement libre de se défendre, en cas d’agression, sans lui tordre politiquement le bras dans le dos comme cela a été le cas jusqu’ici.
On ne peut pas imaginer engagement plus minimal. Mais cet engagement minimal changerait peut-être la donne. Alors, le Quai d’Orsay, chiche ?
André Sénik
est professeur agrégé de philosophie ; à la retraite, heureusement pour lui.
Publié le 17 mai 2016 / Monde
Mots-clés : Etat palestinien, Hamas, Israël, Jean-Marc Ayrault, paix, Palestine
Si un traité de paix avec les arabo musulmans prouve qu’ils ne lerepecteront jamais,l’exemple de l’Egypte en est le paradigme.Les Egyptiens de toutes tendances sociales et politiques refusent obstinement d’avoir des relations ne seraient ce qu’humaines avec les Israeliens et même les Juifs en general?Economiques ou politiques n’en parlons pas.Alors nous n’avons pas d’autre solution pour coexister avec ces « Palestiniens » qui se dechirent depuis toujours,que de les rapatrier dans leur pays d’origine,Syrie pour la plupart.C’est ce qui finira par être fait après la prochaine guerre qu’ils declencheront sur ordre de l’Iran et de la Turquie.Malgré les vociferations et les menaces occidentales.
Ils ont l’air heureux quand même !!
Qui a vu les pôvres palestiniens maltraités par Israël hier sur Arte ??
Chagnauleau ( j’écorche sûrement son nom..) a la solution !!
La France se substitue aux USA puisque Obama ne réagit plus … il faut virer Israël de Judée Samarie unilatéralement et ensuite associer les 2 belligérants aux discussions …. Quelle tête ce Chagnauleau !!!!
Ce pauvre universitaire est invité alors qu’il ne connait rien de l’Histoire !! un universitaire sans doute islamique ..d’Al Azhar !
Netanyahu, prudent, n’accepte un état palestinien que démilitarisé. Mais qui va garantir cette démilitarisation? Qui a empêché Hitler de remilitariser la Rhénanie quand il l’a voulu? Israel sait très bien qu’il ne peut compter que sur lui-même, autrement dit seul Israël peut contrôler la réalité de la démilitarisation et la maintenir…ce qui implique de poursuivre une présence militaire dans le nouvel état palestinien. Je souhaite aux négociateurs bien du plaisir!
Pour changer la donne, Netanyahu au besoin de la Jordanie et de l’Egypte, un peu comme le présentait Giora Eiland, il y a quelques années : que la Jordanie récupère une partie de Syrie-Sunnite pour s’agrandir vers le nord, assimile une partie actuellement contrôlée par Abbas dans une sorte de confédération « pacifiée » (contrôlée par une armée en paix et alliée sur le plan global : contre le Djihad et contre l’Iran). Et de même avec une partie de Gaza récupérée par un homme à poigne comme Dahlan, en évinçant le Hamas, que l’Egypte se sécurise vis-à-vis de Daesh Libye-Sinaï et fasse une sorte de confédération égypto-sinaïto-sud-palestinienne. Et là-dessus, Israël récupère tout ce qui est bloc d’implantation, Vallée du Jourdain, Couloir Philadelphi et tout ce qui est nécessaire à sa bonne implantation autour des lieux saints (Hévron, tombeaux de Joseph, Rachel, etc) et à sa bonne défense bien comprise (y compris Golan…). Et le problème est réglé : reste à combattre l’Iran et Daesh… Donc si on ne veut pas, c’est qu’on ne veut pas. Les Palestiniens restent un enjeu pour les pires ennemis d’Israël, mais plus pour l’Arabe de base.
C’est sûre que cela ne peut se faire sans l’implication de la Jordanie et de l’Egypte. Mais qu’on fait la Jordanie et l’Egypte dans l’histoire. L’Egypte n’a jamais voulu de gaza et la Jordanie a mis les terroristes dehors. Aussi, quand on voit que l’Egypte fait parti des affreux qui veulent revisiter l’histoire de Jérusalem, on ne peut que constater que de l’Europe au fin fond des pays arabo-musulmans, entre la peur du terrorisme et le double jeu de ces derniers, il vaut mieux rester dans le statut quo, préserver sa vie jusqu’à temps que ce chapitre du collabo-show qui était largement prévisible touche à sa fin, et je pense qu’il y en a pas pour long.