Nouvelle-Zélande : Polémique autour d’une ligne d’assistance visant les soldats israéliens
Un débat houleux agite la Nouvelle-Zélande suite au lancement d’une hotline controversée par le réseau « Palestine Solidarity Network Aotearoa » (PSNA). Destinée à signaler la présence de soldats israéliens en visite dans le pays, cette initiative a suscité de vives réactions au sein de la classe politique et des communautés juives.
Une campagne jugée provocatrice
Dans sa newsletter, le PSNA a justifié la création de cette ligne d’assistance en déclarant que « les soldats israéliens ne devraient pas profiter de périodes de détente en Nouvelle-Zélande à la suite des actes commis contre les Palestiniens ». L’organisation appelle ses soutiens à « traquer ces individus pour leur faire comprendre qu’ils ne sont pas les bienvenus ».
John Minto, président national du PSNA, a déclaré que cette mesure visait à responsabiliser non seulement Israël, mais aussi le gouvernement néo-zélandais, accusé de complicité dans des « crimes de guerre ». Selon lui, la hotline enverrait un message fort à la communauté internationale et contribuerait à sauver des vies en Palestine.
Condamnations politiques et sociétales
Les critiques n’ont pas tardé à pleuvoir. Winston Peters, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a qualifié cette initiative de « comportement totalitaire extrême ». De son côté, Simon Court, député du parti ACT, a fustigé ce qu’il considère comme une forme flagrante d’antisémitisme, estimant que la campagne pourrait dégénérer en harcèlement de citoyens israéliens ordinaires, y compris ceux n’ayant qu’un lien indirect avec le service militaire.
Le commissaire en chef de la Commission des droits de l’homme, le Dr Stephen Rainbow, a souligné que, bien que l’initiative ne franchisse pas le seuil légal de discours illégal, elle pourrait causer des préjudices significatifs aux Juifs et Israéliens vivant ou voyageant en Nouvelle-Zélande. La Commission a reçu près de 90 plaintes concernant cette hotline.
Une initiative à connotation historique troublante
Pour le Conseil juif de Nouvelle-Zélande (NZJC), cette hotline est une incitation claire à la haine contre une nationalité. La porte-parole Juliet Moses a même établi un parallèle avec les pratiques de dénonciation en Europe sous le régime nazi. L’organisation autochtone de soutien à Israël, l’Ambassade autochtone de Jérusalem, a appelé à la vigilance face à ce qu’elle décrit comme une rhétorique de division et de haine.
Une réponse nuancée
Face aux critiques, John Minto a rejeté les accusations d’antisémitisme, soulignant que la campagne ciblait spécifiquement des soldats israéliens, qui peuvent appartenir à diverses communautés, y compris druze et arabe. Selon lui, l’objectif est de dénoncer les actes d’un État qu’il qualifie de « génocidaire et d’apartheid », et non de stigmatiser une religion ou une origine ethnique.
Une tension croissante
Alors que le PSNA appelle à suspendre les visas pour les soldats israéliens et prévoit des rassemblements pour soutenir cette mesure, les appels à la désactivation de la hotline se multiplient.
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