Ils sont environ 3 500 chrétiens, originaires de la bande frontalière, à vivre encore en Israël. Ils étaient partis en mai 2000, avec le retrait des troupes de l’État hébreu du Liban-Sud.

« Ils ont le droit de rentrer » est un mouvement de jeunes qui œuvrent pour le retour des Libanais partis en Israël en mai 2000.

« Nous avons formé actuellement un noyau d’une quinzaine de personnes de divers villages chrétiens de la bande frontalière, notamment de Aïn Ebel, Debel, Kawzah, Rmeich et Kleyaa », raconte Bachir Diab, qui est lui-même originaire de Aïn Ebel. Tout a commencé il y a cinq ans, quand un groupe d’amis a commencé à organiser les 25 mai, date du retrait israélien, une messe à Aïn Ebel, à l’intention des Libanais qui sont toujours en Israël. Les habitants des villages chrétiens voisins étaient également invités à l’office religieux. Il convient de noter que ceux qui se trouvent en Israël n’appartiennent pas uniquement à la communauté chrétienne ; il reste encore de nombreux chiites ainsi que des druzes de l’autre côte de la frontière. Une dizaine de milliers de personnes avaient quitté le Liban-Sud pour Israël avec le retrait de mai 2000, soit pour avoir été membre de l’Armé du Liban-Sud, la milice supplétive de l’armée israélienne durant l’occupation, soit pour avoir travaillé en Israël. La frontière à l’époque était ouverte. Les Libanais qui devaient subir d’importantes interventions chirurgicales, par exemple, se rendaient dans des hôpitaux israéliens et les femmes accouchaient à Haïfa. C’est le village d’origine de leurs parents qui était inscrit, dans ce cas, sur leur extrait d’état civil.

Enfants et femmes…

Notons également que plusieurs milliers des Libanais exilés ne vivent plus en Israël, mais ne sont pas pour autant rentrés au Liban. La majorité des chiites sont partis en Allemagne, pays où la communauté a une importante diaspora. Les druzes sont partis en Amérique latine et au Canada, alors que les chrétiens ont émigré en Amérique latine, au Canada, aux États-Unis, en Australie et en Suède.
Pierre Hasrouni, membre du mouvement « Ils ont le droit de rentrer », explique, dans ce cadre, que « de nombreux chrétiens de la bande frontalière espéraient quitter Israël pour émigrer en Occident. Cela n’a pas été possible pour tous. Pour l’Australie, par exemple, il fallait avoir de la famille directe, c’est-à-dire un parent ou un enfant, pour pouvoir partir. De nombreuses personnes ont tenté de partir vers un pays où elles avaient de la famille, alors que d’autres ont été bloquées en Israël sans jamais pouvoir rentrer au Liban ».
Il existe d’autres dossiers que celui des personnes ayant fuit le Liban pour Israël en mai 2000. Il est impossible d’inscrire les enfants libanais nés derrière la frontière et qui sont toujours avec leurs parents en Israël. Une formule a été trouvée pour ceux qui sont rentrés.

Il y a aussi la question des femmes qui ont épousé – quand le la frontière était ouverte entre Israël et le Liban de 1978 à 2000, soit 22 ans – des hommes de leur communauté, mais de nationalité israélienne, des Palestiniens naturalisés que le gouvernement israélien appelle « les Arabes d’Israël ». Ces femmes-là ne sont pas revenues au Liban depuis 2000 alors qu’elles habitent la Galilée et visitaient régulièrement leur famille avant le retrait israélien. Leur nombre s’élève à plusieurs centaines voire à un millier entre chrétiennes et druzes. De nombreuses chrétiennes ont épousé des Israéliens arabes de la communauté maronite originaires de ce qu’on désigne au Liban par « les sept villages ». Ce sont des localités initialement libanaises et habitées toutes par des maronites que le pays a perdues en 1920 avec la création du Grand Liban. « Personne ne parle de ces femmes-là. Beaucoup les ont oubliées. Avec le décès de leurs parents plus personne ne les évoquera. Elles sont en Israël depuis bien longtemps », note Pierre Hasrouni. Bachir Diab souligne en conclusion que le rassemblement « Ils ont le droit de rentrer » consulte actuellement des avocats afin de présenter un projet d’amnistie à divers leaders politiques dans l’espoir de les sensibiliser au dossier des Libanais en Israël et pouvoir ainsi changer les choses.

OLJ

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