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« Il n’y a ni ‘science’ ni ‘savants de l’islam’ « 

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L’islamisme œuvre par le biais de la sidération. Celle-ci se fonde essentiellement sur l’anathème et l’utilisation des termes « science » et « savants » appliquées à la religion et aux prédicateurs, constate Naëm Bestandji, essayiste et auteur de « Le linceul du féminisme-Caresser l’islamisme dans le sens du voile » (Seramis). Une stratégie qui permet à ses thuriféraires de diffuser efficacement mensonges et approximations.

La religion musulmane traverse aujourd’hui une longue période obscurantiste. Depuis plusieurs décennies, l’islamisme domine la théologie islamique. La raison n’en est pas une meilleure pertinence de son interprétation religieuse mais la puissance de son fanatisme et l’efficacité de la diffusion de son message. Cela se traduit par la violence et/ou une prédication forcenée qui fait usage de tous les outils de communication existants. Pour ce faire, l’islamisme investit la politique, le social, l’éducation, l’entreprise, l’économie et la culture.

Ce rouleau compresseur propagandiste compense largement sa faiblesse théologique. Un des aspects de sa propagande est la sémantique. À l’extérieur, dans le cadre de sa stratégie victimaire, le terme « islamophobie » en est le cœur. Ce terme, ou ses synonymes comme « insulte à l’islam » ou « blasphème », est aussi utilisé à l’intérieur contre les musulmans progressistes.

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Plutôt que de les affronter intellectuellement, et de prendre le risque de dévoiler la légèreté théologique de l’islamisme, les extrémistes musulmans préfèrent les disqualifier à coups d’accusations telles que « offense à l’islam » (« islamophobie »), « musulmans sans l’islam », « musulmans au service de l’Occident », etc. Une de leurs plus belles victoires est d’avoir réussi à faire passer l’idée que le sexisme du voile est un « symbole religieux musulman », alors que les musulmans progressistes considèrent le voile comme un héritage culturel sexiste et patriarcal.

LABORATOIRE

L’utilisation par les islamistes des termes « science » et « savants » a donc pour but d’apporter une crédibilité là où leur raisonnement en est dénué. La « science » dont il est question est leur interprétation de la Révélation. Les intégristes considèrent que la simple répétition d’avis transmis depuis des siècles en fait des éléments avérés. La crédibilité de leurs affirmations ne réside pas dans une démonstration scientifique. Leur crédibilité dépend de la réputation des transmetteurs, ceux qu’ils nomment les « savants ». Ce terme est préféré à « théologiens » car, d’abord, tous leurs « savants » ne sont pas théologiens. Mais surtout, ce terme est là encore utilisé pour apporter une légitimité scientifique.

En effet, toujours selon le dictionnaire (Larousse), un savant est celui « qui a des connaissances étendues dans divers domaines ou dans une discipline particulière ». Cela peut donc être n’importe quel individu qui possède un savoir, une bonne culture générale ou de bonnes connaissances dans un domaine particulier. Cela ne fait pas de lui un scientifique. Or, dans l’esprit de beaucoup, « savant » lui est synonyme. Dans l’imaginaire collectif, le savant est celui qui manipule divers produits chimiques dans son laboratoire. Les islamistes jouent de cette confusion pour faire du « savant » un « scientifique ». Le second inclut le premier, mais pas forcément l’inverse. Un « savant musulman » possède donc des connaissances sur sa religion, peut emprunter certains éléments aux sciences, mais il n’est pas un scientifique. Les islamistes n’ont aucune démarche scientifique. Par leur fanatisme, ils considèrent leurs hypothèses comme des preuves et le martèlement de leurs croyances comme une science.

« LA BOÎTE DANS UN PLACARD »

Un autre intérêt est de rendre leurs propos plus crédibles que ceux des autres religions. À de très rares exceptions près, ultra-minoritaires et qui n’ont aucune influence sur les fidèles, le christianisme et le judaïsme n’avancent pas de « science » ni de « savants » mais une théologie et des théologiens. Enfin, l’intérêt est aussi de concurrencer, voire de décrédibiliser, l’enseignement laïc qui contredirait les discours islamistes comme la théorie de l’évolution, la lutte contre l’inégalité des sexes ou la distinction entre croyance et savoir.

Ainsi, dans leurs livres, lors de leurs conférences, sur tous leurs plateaux télévisés et tous les réseaux sociaux, les islamistes ne parlent jamais ou si peu de « théologie » et de « théologiens ». Ils martèlent leurs « sciences islamiques » et leurs « savants », quels que soient le pays et la langue. En France par exemple, le site Dourous.net du néosalafiste Nader Abou Anas a pour slogan « Dourous.net : une étincelle de sciences sur le Net ». Le prédicateur répète inlassablement se référer aux « sciences islamiques », sans que nous puissions trouver la moindre étincelle scientifique. Par contre, cela lui permet de justifier par exemple l’obligation du port du voile car la femme serait un objet sexuel tentateur par nature.

Comme tous les prédicateurs islamistes, il compare parfois la femme à un objet précieux, supposé être moins dégradant pour mieux convaincre les concernées : la femme serait une perle qui ne doit pas être exposée mais « protégée » dans une boîte (le voile), « la boîte dans un placard, à clé c’est fermé, la clé dans un endroit bien discret dans la maison ».

DES SCIENCES ISLAMIQUES ?

Sa « science » lui permet alors d’apporter un argument massue pour convaincre les musulmanes de faire le « libre choix » du port du voile : « Refuser le voile, c’est pire que d’avoir le cancer ou le sida ». Il n’innove pas. Il ne fait que rappeler la raison d’être du voile, répétée par tous ses prescripteurs à travers le monde. Pour être crédibles, tous affirment ne pas donner un avis personnel mais transmettre la parole de Dieu grâce aux « sciences islamiques ». Un autre exemple est Rachid Eljay. Il se proclame « professeur Rachid Eljay » sur sa chaîne YouTube. Il avait fait polémique en son temps en affirmant à des enfants que ceux qui écoutent de la musique « seront transformés en singes et en porcs ». Lui aussi revendique les « sciences islamiques » pour crédibiliser son discours. Récemment, toujours en s’appuyant sur sa « science », il a présenté la raison de l’existence des étoiles filantes : elles seraient des météorites lancées par Dieu pour chasser les djinns (créatures maléfiques surnaturelles) qui interceptent des messages divins destinés aux anges.

Les « sciences islamiques » ont aussi pour objectif de dicter les comportements des musulmans dans tous les aspects de la vie, jusqu’au moindre détail, parfois à la manière d’une secte. Le prédicateur salafiste Hamid par exemple, revendique lui aussi transmettre les « sciences islamiques ». À travers cela, il disserte en vidéo sur l’obligation ou non de se raser les poils de l’anus. Encore une fois, son raisonnement n’a rien de scientifique. Il ne raisonne d’ailleurs pas. Comme toujours, et comme c’est le cas avec tous les transmetteurs de ces « sciences », il ne fait que citer divers « savants » et écoles juridiques dont les avis remontent souvent à plusieurs siècles. Ces prédicateurs extrémistes ne sont pas accessoires ni uniques. Héritiers des « savants » arabophones qui les ont précédés, ils sont nombreux et chacun compte plusieurs centaines de milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux. Leurs conférences et vidéos sont vues par autant de personnes, parfois par des millions. Leur succès est notamment rendu possible par la crédibilisation de leurs discours radicaux grâce à l’usurpation de la science et au détournement de la notion de « savants ».

Par Naëm Bestandji

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o.icaros

Je me demande pourquoi en France on accède à leurs prétentions et qu’on donne le nom de savant à n’importe quel âne. Parle-t-on des savants du christianisme, du judaïsme, du protestantisme etc., la liste n’est pas exhaustive. Il n’y a que les commentateurs du coran qui ont le titre de savant. Franchement, s’ils étaient de vrais savants, ils désacraliseraient le coran vu son contenu qui n’est pas intemporel mais décalé dans le temps. La preuve. On nous dit toujours qu’il faut con-tex-tu-a-li-ser, ce qu’on ne dit pas pour les autres religions. Ca relève du bon sens. C’est quoi un savant de l’islam? Soit il s’agit d’un théologien, ou un islamologue, soit une s’agit d’un exégète. Si on veut trouver un équilibre avec les musulmans, il faudrait déjà commencer par le début et cesser d’appeler leurs exégètes des savants mais des islamologues.

Schlemihl

Personne n’est obligé d’accepter un mensonge. Il existe une religion musulmane, des savants théologiens ou légistes musulmans, des scientifiques musulmans. Il n’existe ni science musulmane ni science chrétienne ni science juive ni science aryenne ni science prolétarienne ni science africaine, il y a ce qui est la science, et ce qui l’ imite frauduleusement.

Au dix neuvième siècle, une science, la linguistique, a été singée pour faire admettre une fausse science, l’anthropologie raciale. Plus tard on a eu la physique aryenne des nazis, la science prolétarienne en Union soviétique ( ce qui a donné le lyssenkisme entre autres âneries, et l’assassinat d’ un vrai scientifique, Vavilov ). Les Verts singent l’ écologie, la vraie, qui est une science sérieuse. Et maintenant on veut nous imposer une science musulmane. Non ! la science, la vraie science, n’est au service de personne, elle peut être pratiquée par toute personne s’intéressant à la vérité, sans distinction de religion race nationalité classe sociale, et quand des théories sont contestées, ce qui règle la question, c’est la vérification et non des menaces.

JOHAN HOHN

Whaouuuu