DEUX POINTS FORTS DANS LA CÉLÉBRATION DE HANOUCCA

LA NOTION DE MIRACLE

Après l’allumage de la première flamme de Hanoucca nous remercions l’Eternel pour le miracle que nous célébrons. Nahmanide (Rabbi Moché Ben Nahmane, 1194-1270) établit une distinction entre «  le miracle caché » et « le miracle révélé ».

Dans le premier cas aucune loi de la nature ne se trouve modifiée, c’est un enchaînement de circonstances provoqué par la Providence, c’est le cas du miracle de Pourim, D. lui-même n’est pas cité mais il guide les êtres et le déroulement de l’action jusqu’au salut final.

Dans le second cas au contraire cela entraîne un bouleversement des lois de la nature, c’est le cas de Hanoucca où une fiole d’huile destinée à s’épuiser en un jour a brûlé huit jours. Mais sachant que dans les deux cas le miracle émane de D. qui anticipe et nous délivre on ne fait pas de différence dans l’énoncé des bénédictions qui lui sont adressées en gratitude.

LE MA’OZ TSOUR 

Ce poème liturgique signé Mordéhaï par un auteur inconnu a pu être composé au milieu du treizième siècle. Curieusement, il s’est répandu uniquement dans les communautés Achkénazes jusqu’à l’époque moderne où les juifs séfarades sont rentrés en contact plus direct avec le monde occidental. Pour leur part les Séfardim récitaient à la place le psaume 30 (mizmor chir H’anouccat habayt).

Le Ma’oz Tsour comprend six strophes dont la sixième a été rajoutée probablement à une époque tardive. L’auteur raconte en s’appuyant sur divers épisodes bibliques où D. a délivré Israël de ceux qui voulaient nous détruire.

La première strophe nous projette dans les temps futurs où le troisième Temple sera inauguré par des chants et des psaumes. C’est le H’anoucca, inauguration des temps messianiques. Puis sont évoqués : la servitude d’Egypte ( 2ème strophe), la cruauté de Babylone (3ème strophe), les desseins criminels d’Aman (4ième strophe), la tyrannie d’Antiochus Epiphane (5ème strophe), la sixième strophe parle discrètement de l’exil actuel au sein de la chrétienté, nommé « règne d’Edom ».

D’après des Commentaires du Rabbin CLAUDE BRAHAMI

 

Quelle est la différence entre les bougies de Shabbat, la bougie de la Havdala et les bougies de Hanoucca?

Voilà la réponse du Rabbin Sacks :

« Il existe trois commandements d’allumer des bougies dans la religion juive : les bougies de Shabbat, la bougie de la Havdalah et les bougies de Hanoucca.

La différence entre elles est la suivante : Les bougies de Shabbat représentent le Shalom Bayit, la paix dans le foyer, elles sont allumées à l’intérieur de la maison et incarnent la lumière « intérieure » du Judaïsme. Elles symbolisent aussi le caractère sacré du mariage, la sainteté de la maison.

Les bougies de Hanoucca étaient allumées à l’extérieur auparavant, on les allumait toujours devant la porte d’entrée d’une maison. C’est la peur d’être persécutés qui a finalement poussé les gens à allumer leur hanoukiah à l’intérieur de chez eux. Il n’y a pas si longtemps, le Rabbin Loubavitch a finalement introduit la coutume d’allumer des hanoukiah géantes dans des lieux publics, afin de raviver cet esprit original et authentique de l’époque.

Les bougies de Hanoucca représentent la lumière que le Judaïsme apporte au monde extérieur, lorsque nous n’avons pas peur d’exprimer notre identité en public, de nous affirmer, de vivre selon nos principes et de nous battre, si nécessaire, pour notre liberté.

La bougie de la Havdalah est elle constituée de plusieurs mèches entremêlées. Elle représente la fusion des deux : la lumière intérieure de Shabbat, associée à la lumière extérieure que nous créons durant les 6 jours de la semaine, lorsque nous sortons et vivons notre foi en public dans le monde extérieur.

Quand nous vivons en tant que juifs en privé, dans l’intimité de notre maison, nous remplissons notre intérieur avec la lumière de la shekinah (demeure).
Quand nous vivons en tant que juifs en public, nous apportons la lumière de l’espoir aux autres.
Lorsque nous vivons les deux à la fois, c’est là que nous illuminons réellement le monde.

Il y a toujours eu deux manières de vivre dans un monde parfois sombre et triste : nous pouvons vivre dans l’obscurité ou au contraire, nous pouvons allumer une bougie car « la plus petite lumière peut repousser beaucoup d’obscurité ».

 

Adapté par Jforum

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