Haïti. Un gang kidnappe dix-sept missionnaires américains et leurs familles à Port-au-Prince

Dans un pays où les enlèvements sont de plus en plus fréquents, dix-sept missionnaires chrétiens américains ainsi que des membres de leurs familles ont été kidnappés par un gang, samedi 16 octobre, dans la capitale haïtienne.

Longtemps cantonnés aux bidonvilles, les gangs ont progressivement étendu leur contrôle en Haïti, contraignant les habitants de Port-au-Prince à adapter leur quotidien à cette réalité, de peur d’être la prochaine victime.

Dix-sept missionnaires chrétiens américains et des membres de leur famille, dont des enfants, ont été enlevés samedi par un gang à Port-au-Prince alors qu’ils quittaient un orphelinat, ont rapporté des responsables de la sécurité haïtienne.

Selon le New York Times, les ressortissants des États-Unis ont été enlevés dans un bus qui se rendait à l’aéroport pour déposer certains membres du groupe avant de poursuivre vers une autre destination en Haïti.

Le pays est en proie à des troubles politiques depuis plusieurs années, et les enlèvements sont de plus en plus fréquents. Dans la capitale, Port-au-Prince, la violence a fortement augmenté. Selon certaines estimations, les bandes armées contrôlent désormais près de la moitié de la ville.

Lundi, des gangs ont tiré sur un car scolaire, blessant au moins cinq personnes, dont des élèves, tandis qu’un autre bus public a également été détourné.

La sécurité s’est détériorée alors que la politique du pays s’est désintégrée, raconte le New York Times. Deux ans auparavant, des manifestants furieux de la corruption généralisée ont exigé l’éviction du président Jovenel Moïse, paralysant ainsi le pays. La crise a empêché les malades de se faire soigner dans les hôpitaux, les enfants d’aller à l’école, les travailleurs de se rendre aux rares emplois disponibles et l’électricité a même été coupée dans certaines parties du pays.

Quartiers abandonnés

Depuis lors, les gangs n’ont fait que s’affirmer davantage, kidnappant des enfants sur le chemin de l’école ou encore des pasteurs dans l’exercice de leurs fonctions.

L’agitation politique du pays s’est encore intensifiée après l’assassinat du président Jovenel Moïse à son domicile en juillet, un meurtre qui n’a toujours pas été élucidé.

L’enlèvement des missionnaires américains s’est produit au lendemain d’un vote du Conseil de sécurité des Nations unies, prolongeant de neuf mois sa mission sur l’île des Caraïbes. De nombreux Haïtiens ont demandé aux États-Unis d’envoyer des troupes sur le terrain pour stabiliser la situation, mais l’administration Biden s’est montrée réticente.

Certaines parties de la capitale haïtienne sont si dangereuses que de nombreux habitants ont fui, laissant des quartiers autrefois animés presque abandonnés.

Les gangs ont même kidnappé des vendeurs de rue. Et lorsqu’ils ne trouvent rien ou presque dans leur porte-monnaie, les ravisseurs exigent parfois qu’ils vendent des objets de leur maison, comme des radios ou des réfrigérateurs. Au début de l’année, une classe d’élèves s’est réunie pour collecter des fonds afin de payer la rançon d’un camarade de classe.

Ouest-France Publié le 17/10/2021 à 06h13

Longtemps cantonnés aux bidonvilles, les gangs ont progressivement étendu leur contrôle en Haïti, contraignant les habitants de Port-au-Prince à adapter leur quotidien à cette réalité, de peur d’être la prochaine victime. | CHANDAN KHANNA / AFP

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Filouthai

Voilà quel est le résultat d’un pays indépendant dirigé par les cousins (éloignes) d’Obama !