Les Jihadistes de Gaza disent qu’ils ne fermeront pas les yeux sur les dernières frappes israéliennes
Selon un rapport publié sur un site d’informations palestinien, un commandant militaire dans l’enclave affirme que les factions jugent inacceptable qu’Israël ait gelé toutes les négociations sur un éventuel accord de cessez-le-feu et que Gaza « soit otage des élections israéliennes ».
Au cours du week-end, des échanges de coups entre Israël et le Hamas ont mis fin à une accalmie d’un mois de violence à la frontière instable de Gaza. Des jihadistes palestiniens ont lancé des tirs de roquettes sur les communautés israéliennes situées le long de l’enclave vendredi soir. Une maison de la ville de Sderot a été touchée de plein fouet. L’armée israélienne a répliqué tôt samedi matin par une série de frappes aériennes sur des sites de terroristes, entraînant la mort d’Ahmed al Shehri, vraisemblablement membre de la dissidence pro-Hamas du Fatah à Gaza, âgé de 27 ans, blessé par des éclats d’obus.
Nael Abu Odeh, un commandant militaire dans la bande de Gaza, affirme que les groupes terroristes ont transmis à la délégation égyptienne un accord de cessez-le-feu à long terme entre Israël et le Hamas. Il est inacceptable qu’Israël suspende les négociations entre les deux parties parce que l’Etat hébreu ne dispose pas d’un gouvernement stable.
Selon le reportage, Israël a indiqué qu’il souhaitait poursuivre les négociations de cessez-le-feu à long terme, mais seulement après la formation d’une nouvelle coalition gouvernementale : « A Gaza, il était clair pour nous que nous ne resterions pas prisonniers des élections israéliennes ».
Bien qu’il ne soit pas évident de savoir si le Palestinien tué lors de l’attaque de Tsahal appartenait à l’armée du Hamas, le groupe terroriste a également publié samedi une déclaration dans laquelle il menaçait de répondre aux « crimes commis par Israël et à son agression contre notre peuple et sa résistance courageuse ».
« Il s’agit d’une escalade dangereuse qui viole les droits des civils innocents », a déclaré le groupe terroriste. « Israël supportera les conséquences de ses actes ».
« Les tirs de roquettes qui s’écartent du consensus national ont un effet inverse (à celui attendu) », écrit-il sur ses réseaux sociaux, évoquant le fait qu’une autre faction palestinienne était responsable du lancement des projectiles sur Israël.
Bien qu’Al-Madhoun se soit abstenu de nommer le coupable présumé, il est juste de dire que seul un groupe terroriste disposant d’une force militaire suffisante aurait pu tirer 10 roquettes en l’espace de quelques minutes.
Samedi matin, tous les messages sur le compte Twitter d’Al-Madhoun ont mystérieusement disparu (de même que sur les réseaux de tous ses partisans). Cela signifie-t-il que le Hamas a pensé que la décision de l’analyste politique de rendre cette information publique avait été prise au détriment des intérêts de l’organisation? Très probablement.
D’une part, la publication sur les réseaux sociaux d’Al-Madhoun pourrait très facilement être interprétée comme un doigt virtuel pointé sur le Jihad islamique soutenu par l’Iran – la deuxième plus grande faction militaire de l’enclave côtière – qui aurait pu énerver le Hamas.
D’autre part, la disparition du tweet pourrait indiquer que le Hamas est responsable des tirs de roquettes. Tout le monde connaît déjà le chef du Hamas à Gaza, les tours de passe-passe de Yahya Sinwar, qui agit comme un chef de la mafia. Il aurait facilement pu ordonner d’attaquer Israël afin d’exprimer son mécontentement devant la manière dont se déroulaient les négociations en vue de l’accord de cessez-le-feu.
Il est également possible que le commandant de l’aile militaire du Jihad islamique, Baha Abu Al Ata, ait décidé, pour une raison quelconque, de faire une exhibition de muscles sur le plan militaire.
Il est également possible que des éléments radicaux du Hamas et du Jihad islamique décident de saboter le calme relatif sur la frontière instable pour exprimer leur désaccord avec la façon dont les deux plus grandes factions de la bande de Gaza se comportent (trop mollement à leur goût) contre les Israéliens.
Il est important de comprendre que la bande de Gaza est très chaotique et qu’aucune faction n’a la souveraineté absolue sur ce morceau de terre, avec beaucoup d’éléments différents tirant les ficelles dans des directions différentes.
Par conséquent, tout ce qui se passe à Gaza n’a pas toujours une explication claire et évidente.
Associated Press a contribué à ce reportage