Covid-19 : efficacité, effets secondaires, cible… ce qu’il faut savoir sur le vaccin AstraZeneca
Désormais autorisé pour les 65-75 ans avec comorbidités et bientôt disponible en pharmacie, AstraZeneca était jusque-là pénalisé par un manque de données concernant son efficacité chez les personnes âgées.
Avec près de 5 millions de doses attendues en mars, d‘après le dernier calendrier des livraisons communiqué par le ministère de la Santé, il est celui sur lequel compte le plus la France ces prochaines semaines. AstraZeneca est l’un des trois vaccins contre le Covid-19 actuellement utilisés, en attendant le feu vert de l’Agence européenne des médicaments pour Johnson & Johnson.
Ce produit sera désormais disponible pour les 65-75 ans avec comorbidités en plus des soignants et des 50-64 ans, suivant les dernières recommandations de la Haute autorité de santé (HAS) qui s’appuie sur de nouvelles données. Voici tout ce qu’il faut savoir sur ce vaccin, que l’on peut se faire injecter en cabinet médical et bientôt en pharmacie.
Comment fonctionne-t-il ?
Le vaccin AstraZeneca, mis au point avec l’université britannique Oxford, est un vaccin à adénovirus recombinant, et pas à ARNm comme Pfizer/BioNTech et Moderna. Son principe repose sur l’injection d’un virus inoffensif pour l’homme, ce qui entraîne la fabrication par l’organisme de la protéine S du SARS-CoV-2. La réponse immunitaire se déclenche automatiquement, permettant d’apporter une protection en cas d’infection par le « vrai » coronavirus. Il doit être administré à deux reprises et le délai entre les doses doit être compris entre 4 et 12 semaines, mais la HAS recommande de viser entre 9 et 12 semaines.
Quelle est son efficacité ?
Les premières études prises en compte par les autorités sanitaires concluaient à une efficacité comprise entre 62 et 70 % contre les formes symptomatiques de la maladie. Cette fourchette était jugée « satisfaisante » par la HAS, qui l’a validé le 2 février dernier. « On accepte d’être vacciné contre la grippe alors que certaines années l’efficacité n’est que de 40 % », nous indiquait récemment l’immunologue Stéphane Paul, membre du comité Vaccin Covid.
Dans un premier temps, on ne disposait pas de véritables données concernant son efficacité chez les personnes âgées. C’est pour cela que la HAS ne l’avait recommandé que pour les moins de 65 ans. Mais une étude écossaise, parue en pre-print (c’est-à-dire pas encore relue par les pairs) fin février, apporte des « résultats très encourageants ». Plus d’un million d’habitants ont été étudiés « en vie réelle ». Le nombre d’hospitalisations et donc de formes graves a diminué de 94 % quatre semaines après la première injection chez toutes les classes d’âges. AstraZeneca et Pfizer confondus, il a baissé de 81 % chez les plus de 80 ans. Or la grande majorité de ces personnes âgées avait reçu le premier des deux vaccins.
Qui peut se faire vacciner avec AstraZeneca ?
Lors de son arrivée en France le 6 février, AstraZeneca avait été destiné à tous les soignants. Seuls ceux âgés d’au moins 50 ans ou présentant des comorbidités pouvaient auparavant profiter de Pfizer ou de Moderna. Il a ensuite été peu à peu élargi à d’autres catégories de population. Les 50-64 ans avec comorbidités, d’abord. Puis désormais les 65-75 ans avec comorbidités, a annoncé Olivier Véran lundi soir sur France 2. Le ministre de la Santé a, en quelque sorte, volé la vedette à la HAS. Dans son avis rendu public ce mardi matin, celle-ci recommande d’élargir son accès aux plus de 65 ans.
Au 1er mars, près de 280 000 personnes avaient reçu une première dose de vaccin AstraZeneca, dont près de la moitié durant les quatre derniers jours. Les injections peuvent être réalisées dans les cabinets médicaux depuis jeudi 25 février. Les pharmaciens entreront à leur tour très bientôt dans le circuit. Leur arrivée était initialement programmée pour mi-mars, mais elle pourrait être avancée en raison d’un manque de médecins volontaires pour vacciner.
Quels sont les effets secondaires ?
Outre les interrogations sur son efficacité, AstraZeneca est également pointé du doigt pour les effets indésirables qu’il génère. De nombreuses personnes vaccinées ont raconté avoir souffert de maux de tête très puissants ou de fièvre après avoir reçu la première injection.
Au 18 février, alors que 93 000 personnes avaient reçu une première injection, le dernier point de pharmacovigilance fait état de 971 cas d’effets indésirables analysés, dont 329 jugés « graves ». La grande majorité des personnes touchées sont des jeunes soignants. Ces effets secondaires sont principalement « des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées) », écrit l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Ils « impactent toujours l’activité des services de soin », lit-on aussi dans ce document daté du vendredi 26 février. Des hôpitaux ont d’ailleurs dû s’adapter, en échelonnant davantage les injections afin qu’une partie d’une même équipe de soignants ne risque pas de se retrouver en arrêt le même jour
Les autorités insistent sur le fait que ces effets indésirables, évidemment désagréables, ne sont pas graves au point de remettre en cause le rapport bénéfice/risque du vaccin. Le président du Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale, Alain Fischer, recommande par ailleurs de prendre un comprimé de paracétamol avec l’injection si on le souhaite.
Vaccin AstraZeneca : seulement 25% des doses livrées ont été utilisées
Face à la réticence des professionnels de santé et de l’opinion, le ministère de la Santé espère que l’avis de la HAS, qui confirme l’efficacité du vaccin britannique sur les plus de 65 ans, permettra d’accroître son utilisation.
Qui veut du vaccin AstraZeneca ? Boudé par les professionnels de santé, premiers concernés début février par la vaccination avec ce produit, le vaccin britannique peine à convaincre les Français. Seulement 25% des doses du vaccin britannique ont été utilisées, selon les chiffres établis à dimanche soir par le ministère de la Santé. Les trois quarts d’entre eux restent en stock … alors que la vaccination peine à décoller.
En cause : une faible utilisation des stocks par les professionnels de santé ciblés au départ, et une vaccination en ville qui peine à décoller.
L’AstraZeneca doit trouver « toute sa place dans la stratégie vaccinale »
« Il nous reste 75% des stocks qui n’ont pas fait l’objet d’injection. Maintenant qu’on a de bonnes nouvelles sur AstraZeneca, il faut que ce vaccin trouve toute sa place dans la stratégie vaccinale. Il faut augmenter très fortement la consommation d’AstraZeneca », plaide le ministère de la Santé, qui mise sur le nouvel avis de la Haute Autorité de Santé pour changer l’image de ce vaccin dans l’opinion.
La HAS recommande à présent l’utilisation de ce vaccin, même au-delà de 65 ans, alors qu’elle avait restreint auparavant son usage pour les plus âgés. Elle fonde son avis sur une étude à large échelle menée en Ecosse, qui montre que le vaccin est plus efficace en vie réelle que ce qu’avaient montré les essais cliniques, et ce, même chez les plus âgés.
JForum – Sources diverses.
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Faisons un p’tit rappel. Les vaccins Pfizer et Moderna ne sont pas des vaccins mais de la Thérapie génique. Et des » vaccins » qui étaient pratiquement prêts avant l’arrivée du Covid, il y a de quoi se poser quelques questions!
J’ai reçu les deux doses de Pfizer, aucun effet secondaire..
Tout est dit dans ce bel article. Astra Zeneca est un peu moins efficace que les vaccins à ARN, mais on n’a pas en France le choix des options. Il est très utile et prend, en effet, toute sa place dans le combat contre le virus. Cordialement