Après le temps du morcellement, celui de l’union est-il déjà en train de revenir? Pour la première fois depuis la création du parti orthodoxe séfarade Shass, en 1982, une liste orthodoxe unifiée est en pourparlers entre les deux partis orthodoxes ashkénazes et Shass.
Cette union a été surtout souhaitée par Arié Dery, président de Shass, dont le parti risque de ne pas atteindre le seuil d’éligibilité et disparaître ainsi de la Knesset.
De mauvaise grâce, Arié Dery a pour cela dû consentir à lever son veto au retour d’Elie Ishaï au sein d’une telle constellation.
L’ancien ministre, qui entre temps a créé le parti sioniste-orthodoxe de droite Yahad, a rencontré dernièrement des représentants de Deguel Hatorah et a confirmé son accord pour rejoindre une telle liste.
Il aurait obtenu d’être placé en quatrième position sur la liste, juste derrière Arié Dery, un candidat de Deguel Hatorah (Lituaniens) et un candidat d’Agoudat Israël (Hassidim).
Des sondages internes indiqueraient qu’une telle liste d’union pourrait obtenir entre 15 et 16 sièges, soit bien plus que le total des partis qui la composent, au vu des sondages actuels.
Une telle union, si elle se confirmait, constituerait aussi une excellente nouvelle pour Binyamin Netanyahou, pour au moins deux raisons: d’abord elle permettrait une entrée dans la coalition en un seul bloc de tous les partis orthodoxes, Arié Dery ayant déjà annoncé qu’il recommanderait au président de l’Etat de désigner Binyamin Netanyahou pour former le prochain gouvernement, si le Likoud arrive en tête.
Deuxièmement, l’arrivée éventuelle d’Elie Ishaï au sein de ce bloc permettrait de réduire le gaspillage des voix de droite et contrebalancerait les positions parfois “gauchisantes” de certains députés orthodoxes sur les sujets touchant à la Judée-Samarie et au conflit israélo-palestinien.
Une question reste cependant en suspens: comment un tel bloc qui dépend de rabbanim aux opinions parfois très divergentes sur des questions cruciales pourra-t-il durer dans le temps?
Et question subsidiaire: les frères (très) ennemis Arié Dery et Elie Ishaï seront-ils capables de cohabiter à nouveau sous le même toit politique?
Photo Flash 90
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