Les dirigeants des partis politiques participaient Jeudi à un débat électoral télévisé sur la deuxième chaîne, sans le chef du Likoud, Binyamin Netanyahou, ni le chef du Camp sioniste, Yitzhak Herzog, au cours duquel ils ont réitéré leurs positions, sans grandes surprises.

Le débat s’est ouvert avec une déclaration forte d’Avigdor Liberman (Israël Beitenou): « L’Etat doit redevenir un Etat qui fait peur à ses ennemis. Faire davantage et parler moins ».

M. Liberman a par la suite rappelé ses positions quant aux Arabes israéliens, qu’il a qualifiés de « cinquième colonne ». Le chef de la Liste arabe, Ayman Oudeh, a rétorqué que M. Liberman attaque les Arabes israéliens pour détourner l’attention des accusations de corruption dans son parti. M. Oudeh a refusé de dire si sa liste allait se rallier ou non une coalition menée par le Camp sioniste.

Dans un autre duel prévisible, la chef du parti de gauche Meretz, Zeheva Gal-On, qui avait plus tôt qualifié ses rivaux de « peureux » car aucun d’eux n’a pris l’engagement de ne pas rejoindre un éventuel gouvernement dirigé par M. Netanhyaou, a fait face au chef du parti sioniste religieux, Naftali Bennett au sujet du conflit israélo-palestinien. Mme Gal-On, en faveur de la solution des deux États, a accusé M. Bennett de proposer un « apartheid », alors que Bennett a affirmé qu’un État palestinien allait engendrer une « grave crise économique ».

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La questions des monopoles a également été abordée en début de débat, deux chefs en faisant mention dans leur commentaire d’introduction. Pour Yaïr Lapid (Yesh Atid), la question de ces élections est « à qui appartient l’Etat? Au peuple ou aux politiciens, aux corrompus, aux monopoles? ». M. Bennett a poursuivi dans le même sens, affirmant n’être « engagé envers aucun cartel, uniquement envers le peuple ».

Dans la tradition sociale de son parti, orthodoxe séfarade, Arié Dery (Shas) a rappelé qu’ »on ne parle que de la classe moyenne et on oublie les 2 millions de pauvres ». Son ancien collègue et aujourd’hui chef de Yahad, Élie Yichaï, a de son côté souligné que « le peuple veut voir moins de dissensions et plus d’actes et d’unité. Le problème d’Israël est la haine entre les parties du peuple ».

Le chef de la Liste arabe, a dit que malgré les nombreux problèmes dans le pays comme le racisme et la pauvreté, son parti propose « de l’espoir, de la justice sociale, la paix, un grand changement ».

En marge des déclarations, ce qui aura retenu l’attention des téléspectateurs, ce sont les « clashs » récurrents qui ont ponctué ce débat houleux. Les plus virulents ont opposé le leader de la liste arabe unie et le leader d’Israel Beiténou. Alors qu’Oudeh rappelait que les Arabes israéliens constituaient 20% de la population du pays, Lieberman a lancé: « Plus pour longtemps. Vous n’êtes pas les bienvenus ici ». Une phrase que la leader de Meretz à qualifiée d’ »odieuse ».

Bennett, pour sa part, a été particulièrement virulent à l’encontre de Lieberman, accusé d’opportunisme: « Lieberman est-il de droite ou de gauche? Cela dépend des jours. Dimanche il est contre un Etat palestinien et lundi il est pour. Mardi il est pour la peine de mort pour les terroristes et mercredi ses ministres votent en faveur de la libération de terroristes ».

Lapid et Déry ont également fourni quelques moments  »hauts en couleur ». Ainsi, alors que l’ex-ministre des Finances déclarait que son parti allait « réhabiliter » les orthodoxes, Déry a perdu son sang-froid et l’a accusé de condescendance:  « Vous me prenez de haut parce que je m’appelle Makhlouf et que je suis né à Mekhnès, au Maroc », a-t-il affirmé, surfant sur le fameux dossier de la discrimination des Juifs orientaux, venus des pays du Maghreb. Une accusation que Déry a réitéré plus tard, face à Naftali Bennett, qui a répliqué: « Je n’arrive pas à croire qu’en 2015, nous en soyons encore à parler en termes de séfarades et ashkénazes, orientaux et occidentaux ».

En résumé: un débat haut en couleurs, centré sur les problèmes sociaux. Un quasi consensus quant à l’absence de partenaire côté palestinien pour une paix durable et la nécessité de se concentrer sur le problème qui préoccupe le plus les Israéliens, à savoir le coût de la vie. Un dossier nucléaire iranien totalement laissé de côté. Et deux grands absents: les deux candidats au poste de Premier ministre, Binyamin Netanyahou et Itshak Herzog.

E.L et L.D. IsraPresse

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