Eisenkot pour un emploi « intelligent » de la force à Gaza

Le chef d’état-major sortant de Tsahal, Gadi Eisenkot, a appelé dimanche à la prudence face aux violences dans la bande de Gaza, déclarant qu’une décision sur le lancement d’une opération militaire israélienne à grande échelle dans l’enclave côtière devrait être prise sur la base de « décisions éclairées ». Dans le même temps, les groupes terroristes à Gaza ont promis dimanche de venger la mort de quatre manifestants palestiniens tués lors d’affrontements du week-end avec Tsahal, craignant une nouvelle escalade de la frontière sud.

Vendredi, quatre manifestants palestiniens, dont un adolescent, ont été abattus par les troupes de Tsahal lors des manifestations de la marche pour le retour le long de la barrière de sécurité, poussant les factions de Gaza à publier une déclaration menaçant de répondre à «La stupidité d’Israël et à ses crimes contre notre peuple. ”

Eizenkot a déclaré qu’Israël disposait d’un éventail d’options pour traiter avec Gaza.

«La question est de savoir s’il faut lancer une opération militaire majeure ou choisir une option différente… Pour l’instant, nous avons décidé de choisir une option différente qui nous apporterait les meilleurs résultats. Nous n’avons pas peur de recourir à la force, mais il faut le faire intelligemment », a déclaré le chef de cabinet.

« Le recours à la force à Gaza soulèvera par la suite des questions sur les possibilités de la réhabiliter », a poursuivi Eisenkot. « Bien que la bande soit dirigée par une organisation terroriste à l’idéologie meurtrière qui cherche à détruire Israël, elle est responsable de la vie de deux millions de personnes dans la bande. »

Le mois dernier, s’est maintenu un calme relatif à la frontière entre Gaza et Israël et le Hamas ont observé un cessez-le-feu négocié en Egypte et sous l’égide de l’ONU, à la suite du plus important cycle de combats opposant les deux parties depuis 2014, dans le cadre de l’opération Bordure Protectrice.

«Le Hamas est relativement découragé et en situation en détresse à cause d’une série de décisions prises par l’Autorité palestinienne, qui les a reléguées au second plan. Cela les a amenés à organiser les manifestations à la frontière dans le but d’alléger le blocus, d’acquérir une légitimité internationale et d’inciter à la violence en Judée-Samarie, ce qu’ils n’ont pas réussi à réaliser » [ou seulement partiellement], a déclaré Eisenkot.

Le chef de Tsahal a également réprimé les critiques adressées à son encontre par les deux anciens ministre de la Défense, Avigdor Lieberman et Naftali Bennett, ministre de l’Éducation, pour avoir autorisé le transfert d’une aide qatarie de 90 millions de dollars  destinée aux fonctionnaires du Hamas et à la sécurité sociale, malgré l’instabilité de la situation sécuritaire la frontière.

« Je suis conscient que nous n’avons pas été en mesure de fournir un bon sentiment de sécurité aux résidents des communautés frontalières de Gaza, au cours des trois dernières années en raison des méthodes de combat primitives développées par l’ennemi », a-t-il déclaré.

Eisenkot a également ajouté que, même s’il n’était pas d’accord avec l’idée qu’Israël avait perdu sa force de dissuasion, il admettait que la situation à Gaza reste « complexe ».

« On ne peut pas dissuader les États et les organisations de poursuivre leur expansion conventionnelle … Nous faisons beaucoup pour empêcher la contrebande d’armes de pointe dans la bande de Gaza », a-t-il déclaré.