La Une du 19 mai 1948
Dans Le Point, le travestissement d’une résolution de l’ONU pour justifier le « droit au retour » des Palestiniens
La description de la résolution 194 de l’ONU faite par Armin Arefi dans Le Point ne reflète absolument pas la teneur de son texte original.
Dans un article sur la conférence de Bahreïn autour du « plan Trump sur le Proche-Orient », Armin Arefi explique qu’en réduisant l’aide versée à l’UNRWA aux « réfugiés palestiniens », « l’administration Trump entend revenir sur la définition de leur statut et donc, leur potentiel « droit au retour » ».
A l’appui de cette analyse, le journaliste du Point – qui, il est vrai, n’est pas le premier à le faire – transforme complètement la teneur le la résolution 194 passée par l’ONU en 1948.
Voici les mots choisis par Armin Arefi pour laisser entendre que le « droit au retour » palestinien est garanti par l’ONU.
Une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU en 1948 autorise les réfugiés palestiniens et leurs descendants à retourner sur les terres dont ils ont été expulsés en 1948 lors de la première guerre israélo-arabe.
Tout lecteur non informé qui parcourt ces lignes ne peut que penser qu’Israël est en violation des règles internationales en refusant le « retour des réfugiés palestiniens ».
Sauf que ce paragraphe est un véritable travestissement du texte de l’ONU.
La résolution 194 dont il est question a été votée le 11 décembre 1948, à l’approche de la fin de la guerre déclenchée par les pays arabes voisins d’Israël. L’ONU avait proposé en 1947 un plan de partage de la Palestine sous mandat britannique en deux Etats, l’un juif et l’autre arabe.
Les Juifs acceptèrent le plan, ce qui aboutit à la création de l’Etat d’Israël ; les Arabes le refusèrent et attaquèrent Israël dès le lendemain de son indépendance en 1948. La « première guerre israélo-arabe » fut en ce sens plutôt « arabo-israélienne », puisque ce sont les pays arabes voisins qui la déclenchèrent.
La résolution 194 comportait 15 articles établissant une « commission de conciliation sur la Palestine » et portant sur des points à résoudre à l’issue de la guerre, tels que par exemple l’accès aux lieux saints ou le contrôle de Jérusalem par l’ONU.
Les juifs expulsés des pays arabes pourront-ils bénéficier du droit au retour, aussi ?
J’en connais encore plein qui ont gardé les clés de leur appartement, de leur usine, de leur magasin.
Pouvez-vous m’expliquer comment se fait-il qu’une guerre arabo-israélienne ou israélo-arabe devienne après 1967 israélo-palestinienne ?
A l’image de la presse française mais également de la politique extérieure de la France comme en témoigne le rapport de quelques députés français lors d’une commission d’enquête à Gaza et ‘Cisjordanie’ choqués par ce qu’ils ont vou voir et n’ayant pas vu ce qu’ils ne voulaient ne pas voir.
Texte original de la résolution 194:
» L’Assemblée Générale.
Ayant examiné de nouveau la situation en Palestine,
[…]
11. Décide qu’il y’a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent, de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins, »
La fin de la phrase semble avoir échappé aux Arabes et à leurs amis.