Une enquête est ouverte après la diffusion d’une BD jugée raciste et antisémite dans une brigade de CRS de la banlieue de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Les mêmes CRS qui se sont récemment mis en « grève » pour dénoncer leurs conditions de travail dans le cadre de l’application du plan Vigipirate.
Une enquête a été ouverte mercredi par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) après la diffusion, dans les locaux d’une compagnie de CRS, d’une bande dessinée, réalisée par un officier, jugée raciste, antisémite et déloyale envers ses collègues, a-t-on appris de source policière.
La bande dessinée, dont une planche a été révélée par le site internet du Point, comportait des illustrations tendancieuses concernant les musulmans, les juifs et la base CRS, ont affirmé plusieurs policiers, sous couvert d’anonymat.
Elle était affichée dans les locaux de la CRS 39 de Jarville (Meurthe-et-Moselle), dans la banlieue de Nancy, qui compte 135 hommes, largement sollicités depuis les attentats de Paris de janvier pour assurer la sécurité partout sur le territoire.
Un commandant coiffé d’une kippa ou des policiers particulièrement paresseux y étaient notamment représentés.
Une BD qui a « choqué » des collèges, selon un syndicaliste
« Cette bande dessinée a été affichée dans les locaux en février. A l’époque, nous avions saisi la hiérarchie parce que nous considérions qu’elle manquait au devoir de probité, de réserve et de loyauté », a indiqué un responsable syndical SGP Police – FO, Jérémy Thomas. « Des collègues ont été choqués. Chez nous, il y a toutes les religions, toutes les tendances politiques. Ca n’est pas le rôle d’un officier de faire cela, d’autant qu’il s’en est vanté en l’affichant… » a poursuivi M. Thomas.
Selon ce dernier, l’auteur présumé est un officier âgé d’une quarantaine d’années. « Si ç’avait été un gardien de la paix qui avait fait ça, ça n’aurait pas fait rire et il aurait comparu rapidement en conseil de discipline », a-t-il estimé.
L’IGPN, la « police des polices », a été officiellement saisie, a indiqué la Direction générale de police nationale.
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