Ainsi l’auteure déclare-t-elle que les rabbins, à bien des égards, ne sont pas différents des officiants d’autres cultes qui se livrent à des abus et à du harcèlement sexuels. Ils ont tendance à exploiter leurs positions de pouvoir et d’autorité, ainsi que la possibilité de fournir des conseils pendant les moments de vulnérabilité, pour cibler et manipuler leurs victimes. Mais de nombreux rabbins maltraitants, comme l’a découvert Sztokman, ont quelque chose d’autre en commun qui les distingue de leurs homologues d’autres confessions.« Les Juifs ont tendance à vénérer les rabbins qui ont du charisme ce qui arrive souvent dans la culture juive, c’est que nous avons tendance à confondre le charisme, et surtout la capacité à performer, avec bienveillance et même confiance – et c’est un énorme problème. En effet, souhaitant réaliser au départ une étude qui aurait porté sur l’ensemble de la Communauté et ses différentes fonctions, finalement, il est apparu que chez les Rabbins se trouvaient le problème le plus aigu. Il y eut cet éminent rabbin, Rabbi Barry Freundel, de Washnigton DC qui avait secrètement filmé ses fidèles dans le bain rituel de la synagogue et a finalement passé six ans en prison. Sa biographie, disparue depuis, mentionnait qu’il avait été à la tête du comité des conversions du Conseil rabbinique d’Amérique et vice-président régional du Vaad, un conseil de rabbins. Il y eut aussi en début d’année l’horrible histoire de ‘Haïm Walder, celui qui devait aider les enfants et les brisait. Après l’audition de 84 victimes, Elena Sztokman a décidé d’écrire ce livre et de créer une maison d’édition dédiée à faire entendre les voix des victime, si inaudibles et si mal accueillies.
Et ici?
Rien à voir, bien sûr, mais circulez, merci. L’essentiel est que chacun reste à sa place et surtout de ne pas faire de Lachon Harah. Alors, si un circonciseur a pu, durant des années, agir en toute impunité alors que « tout le monde » – au moins ceux qui se targuent d’avoir des responsabilités – savait, puisqu’il lui était interdit de pratiquer dans certaines synagogues, l’essentiel n’est-il pas de ne pas avoir pris le risque de faire du Lachon Harah? Les victimes, les victimes, toujours les victimes, en plus c’était des femmes. Il a été mis en examen il y a déjà cinq ans et un jour, un procès serait prévu, peut-être lorsque ceux qui étaient aux responsabilités ne seront plus là? En attendant, les victimes sont des femmes. Quant aux problèmes de rabbins, de violences conjugales mais rien, pas l’ombre d’un chapeau à avaler. Ce ne sont que médisances et Lachon Harah. Et puis » c’est du privé ». Un mari épouvantable, violent, méprisant, humiliant, menaçant, incitant les enfants à rejeter, voire à frapper occasionnellement leur mère, cela n’a aucune importance, s’il fait bien son travail de Rabbin et surtout qu’il parle d’une voix posée du Chalom Baït, c’est à dire la paix du foyer, cela n’a aucune importance. Faîtes ce que je dis, mais pas ce que je fais, reste un adage toujours apprécié. L’essentiel est de faire taire ceux et celles qui veulent parler, n’oublions pas d’ailleurs que les procédures bâillons sont là pour ça, c’est bien connu. En attendant tout est bon pour écarter ceux et celles qui mettraient en cause l’absolue et totale respectabilité des porteurs de titres plus ou moins validés et légitimes. Bien sûr, le livre qui paraîtra en anglais ne sera pas traduit en français et ne fera l’objet d’aucune communication: il ne faudrait pas ouvrir la porte qui permettrait d’entendre des voix étouffées.
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