Depuis le début des années 2000, 1.500 milliards de mètres cubes de gaz ont été découverts au large des côtes d'Israël. Idem au large de Gaza avec un gisement de 30 à 40 milliards de mètres cubes. La Crète en Grèce, elle, dort sur une réserve de 4.000 milliards de mètres cubes.

Il s'agit, cette fois, de 800 milliards de mètres cubes. "Selon les données sur la géophysique et sur les puits disponibles, le gisement pourrait représenter un potentiel de 850 milliards de mètres cubes de gaz", a déclaré Eni dans un communiqué. Le groupe a précisé que le puits se situait à une profondeur de 1.450 mètres, au large de la côte égyptienne près de Zohr, et couvrait une zone d'environ 100 kilomètres carré.

La découverte du gisement de gaz égyptien ébranle les plans d’Israël

Le gisement découvert en Egypte pourrait représenter un potentiel de 850 milliards de mètres cubes

Le géant italien de l’énergie ENI a annoncé dimanche la découverte du « plus grand » gisement offshore de gaz dans les eaux de l’Egypte. Bien que la quantité précise de gaz ne soit pas encore connue, sa découverte va bouleverser radicalement le marché du gaz naturel de Méditerranée, et aura un impact particulier pour Israël et ses partenaires commerciaux rapportent les médias israéliens lundi.

Dans un premier temps, cette découverte pourrait nuire aux chances de développement du champ Leviathan en Israël, qui était censé avoir pour client majeur l’Egypte. Le Léviathan est le plus grand champ gazier de Méditerranée, dont l’exploitation à 130 km des côtes de Haïfa devrait commencer quand les réserves du champ de Tamar commenceront à se tarir.

Les associés du Leviathan espéraient signer un accord de 15 ans pour exporter du gaz vers l’installation de British Gas située dans le nord de l’Egypte, qui, faute de gaz local, a été fermée pendant une longue période.

Les partenaires du gisement de gaz de Tamar situé à 80km de Haifa en Israël, quant à eux, espéraient également exporter environ un quart de leur gaz vers une autre usine d’Egypte, détenue par Fenosa Gas, dans laquelle Eni détient 40% du gaz.

Pour conclure cette affaire, d’une valeur estimée à 15 milliards de dollars, le cabinet a approuvé bon nombre d’avantages controversés, y compris un permis pour exporter le gaz, qui était la clé du compromis entre le gouvernement et les partenaires, Delek Group et Noble Energy.

Le gouvernement a déclaré que l’approbation du plan devait être accélérée pour des raisons économiques et géopolitiques. Le cabinet de sécurité avait approuvé le compromis basé sur la détermination du ministère des Affaires étrangères à affirmer qu’Israël avait besoin d’exporter du gaz en Egypte pour maintenir ses intérêts dans la région.

ENI découvre un immense gisement de gaz offshore dans les eaux égyptiennes

AFPAFP« Un employé du gisement de gaz israélien de Tamar, en Méditerranée, le 30 juillet 2015 »

Le gisement pourrait représenter un potentiel de 850 milliards de mètres cubes, sur « un secteur de 100 kilomètres carrés », assure la compagnie dans un communiqué, parlant de « champ de gaz super-géant ».

Le ministère égyptien du Pétrole a confirmé la découverte, faite à 1.450 mètres de profondeur, précisant que « les opérations de développement » devraient durer quatre ans.

Le directeur général d’ENI, Claudio Descalzi, « s’est rendu au Caire pour informer le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de ce succès important, et discuter de la découverte avec le Premier ministre Ibrahim Mahlab », selon le communiqué de la compagnie.

Il devait aussi rencontrer le ministre du Pétrole Sherif Ismail.

« Il s’agit de la plus grande découverte de gaz jamais faite en Egypte et en mer Méditerranée », se félicite le groupe phare italien, assurant que cette découverte pourrait également « devenir l’une des plus grandes réserves de gaz naturel au monde ».

Le communiqué d’ENI précise que cette découverte, « après son développement total », va aider à couvrir « les besoins en gaz naturel de l’Egypte durant des décennies ».

Le président du Conseil italien Matteo Renzi a téléphoné au président al-Sissi, pour « discuter ensemble de l’impact de cette découverte sur la stabilité énergétique de la Méditerranée et sur les perspectives de développement de la région », a indiqué le palais Chigi.

« Compliments à l’ENI pour cet extraordinaire résultat d’un travail de recherche qui s’insère dans le cadre des rapports entre l’Italie et l’Egypte, dans une optique de partenariat stratégique qui concerne plus généralement tout le continent africain », a ajouté M. Renzi, dans un message de félicitations à M. Descalzi.

Cette découverte a été effectuée dans la zone d’exploration « Zohr », exploitée par l’ENI qui en détient la licence d’exploitation à 100%, à la suite d’un appel d’offre que la compagnie avait remporté en janvier 2014.

L’ENI va délimiter au plus vite le gisement pour assurer son développement rapide en utilisant au mieux les infrastructures déjà existantes, en mer et à terre.

M. Descalzi a estimé que « cette découverte historique sera en mesure de transformer le scénario énergétique d’un pays entier qui nous accueille depuis 60 ans » (depuis 1954).

ENI est le principal producteur d’hydrocarburants du pays avec une production de 200.000 barils d’équivalent pétrole par jour.

M. Renzi se félicite d' »être l’ami » du président egyptien. Le plus grand pays du monde arabe a un intérêt stratégique et économique très important pour l’Italie, alors que la Libye voisine, où l’Italie a beaucoup investi, a sombré dans le chaos et connait une montée de l’islamisme djihadiste, inquiétante pour l’Egypte.

Elections législatives avant la fin de l’année

wikipediawikipedia« Al sissi »

L’Egypte organisera des élections législatives d’octobre à décembre, plus de deux ans après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi par l’ex-chef de l’armée et actuel chef de l’Etat Abdel Fattah al-Sissi, qui réprime depuis toute opposition.

Les observateurs indépendants estiment que ce scrutin, annoncé dimanche et qui aura lieu du 17 octobre au 2 décembre, est joué d’avance.

Le Parlement, qui sera en place « avant la fin de l’année » selon le président de la Commission électorale Ayman Abbas, sera entièrement acquis au nouveau « Raïs » et le scrutin va essentiellement servir, selon les experts, à apaiser les partenaires occidentaux de l’Egypte qui veulent voir en Sissi le dernier rempart contre le « terrorisme islamiste » mais s’émeuvent de la dérive autoritaire de son régime.

Les dernières législatives remontent à fin 2011, dix mois après la révolte qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir. Elles avaient été remportées par les Frères musulmans de Mohamed Morsi, qui était devenu six mois plus tard le premier président élu démocratiquement en Egypte.

Entre-temps, la Cour suprême avait dissout le nouveau Parlement. Le général Sissi avait ensuite destitué et fait arrêter M. Morsi le 3 juillet 2013.

La nouvelle chambre unique comptera 568 députés, élus selon un scrutin mixte complexe, à la fois uninominal et de liste, en deux tours, d’après un calendrier solennellement annoncé dimanche par M. Abbas.

Ces législatives se dérouleront cette fois en l’absence quasi-totale d’opposition.

Les Frères musulmans, qui dominaient l’opposition en Egypte depuis près de neuf décennies, ont été décrétés « organisation terroriste » en 2013, presque tous leurs dirigeants sont en prison et leur branche politique, le Parti de la Liberté et de la Justice, est interdite d’élections.

(avec AFP)

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