Qui finance les bourses d’étude qui tentent de délégitimer Israël?

 

 “Le problème qui consiste à savoir qui finance les soi-disant “bourses d’étude” universitaires qui délégitime l’Etat d’Israël, et savoir qui soutient les diverses activités contre lui sur les campus, est extrêmement complexe et à multiples facettes. Les initiatives partielles qui étudient ce sujet sont encore bien loin d’être appropriées.

 “Pourtant nous avons connaissance de certains faits concernant ce sujet. Différentes fondations, dépendant principalement de donateurs arabo-musulmans, jouent un rôle predominant dans le financement des études universitaires sur le Moyen-Orient et Israël à travers le monde. De nombreuses donations sont dispersées, grâce à des fondations mises sur pied par des familles royales”.

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Ofira Seliktar est professeure (émérite) en sciences politiques au Collège de Gratz, en Pennsylvanie et ancienne enseignante en residence à l’Institut de Recherche sur le Moyen-Orient à l’Université de Pennsylvanie. Elle est l’auteure de neuf livres et de multitudes d’articles sur les renseignements américains.

Seliktar apporte un certain nombre d’exemples à ce propos. “La Fondation du Prince saoudien Waleed Al Talal se distingue, en ce qui concerne l’ampleur de ses donations aux Etats-Unis. Il a finance, par exemple, des Centres sur le Moyen-Orient d’universités d’élite, tells qu’Harvard, Yale, Georgetown et Berkeley.

 “La Fondation du  Sultan bin Abdul Aziz ibn Saud est une autre foundation saoudienne prédominante. Elle a offert de vastes sommes d’argent au Centre sur le Moyen-Orient de l’université de Berkeley, autant qu’à un grand nombre d’autres université américaines. La fondation saoudienne Khalid Bin Abdullah, Bin Abdul Rahman al Saud a doté d’une chaire l’Université d’Harvard.

 “La fondation du Sultan d’Oman a aussi offert une chaire à l’Université d’Harvard. Le Qatar est relativement, un nouvel arrivant dans le domaine. Il est en train de développer un programme très ambitieux pour façonner à sa main l’enseignement supérieur occidental. La famille régnante du pays, les Ibn Kahlifa Al Thani, dirige une fondation. Elle est, d’ores et déjà, devenue une actrice de premier plan dans tout ce qui concerne les études des politiques étrangères sur le Moyen-Orient.

 “L’Iran fait la promotion de la version chiite de l’Islam et de la politique étrangère iranienne. Ses financements sont acheminés grâce au Ministère des Affaires étrangères iranien, au Ministère de la Culture et de la Guidance,le Ministère de l’Information et de la Sécurité – qui est, bien sûr, responsable des renseignements – aussi bien que grâce à une multitude de fondations religieuses. L’une, particulièrement prédominante, est la fondation Aléavi, qui, en retour, est dirigée par la Fondation  Mustazafeen. Cette dernières est le plus important conglomérat paraétatique d’Iran, créé par l’Ayatollah Khomeiny en 1979. La Fondation Alavi a offert des récompenses à plus de trente universités, à travers toute l’Amérique du Nord. Les sanctions conçues afin de réduire le programme nucléaire iranien n’ont aucun impact sur la Fondation Mustazafeen qui, en tant que groupement paraétatique, dispose de ses propres financements.

 “De nombreux instituts de haute voltige et de journaux ont aussi bénéficié de vastes donations de la part de sources arabes. Ils comprennent le Conseil en Politiques du Moyen-Orient et son journal, le Middle East Policy Journal. C’est ce journal, par exemple, qui a publié l’original de l’essai de John Mearsheimer et Steven Walt sur le “Lobby pro-Israélien”, qui a ensuite été publié sous forme de livre.

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 “L’Institut d’Etudes Palestiniennes est encore un autre organisme subventionné par les donateurs arabes. Sa publication : The Journal of Palestine Studies, s’est avérée pionnière dans le domaine des études “universitaires” sur “Israël en tant qu’Etat Colonial” et “Israël, comme Etat d’Apartheid”. La Fondation du Qatar s’est achetée le géant de l’imprimerie, les Presses Elsevier. Elle publie, entre autres, le Lancet, une publication médicale très prestigieuse. Le Lancet, a publié, par exemple, un éditorial incendiaire sur les prétendues atrocités israéliennes, qui auraient été commises au cours de l’Opération Bordure Protectrice à Gaza, en 2014.

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 “Une deuxième source d’études anti-israéliennes et pro-palestiniennes repose sur les fondations soi-disant “indépendantes”. On a donné une publicité énorme au début des années 2000 aux activités de la Fondation Ford. En 2003, Edwin Black a publié une série d’articles pour la Jewish Telegraph Agency (JTA), dans lesquels il soulignait de quelle façon cette foundation finance l’activisme anti-israélien. L’un des problèmes parmi tant d’autres qu’il a dévoilés concerne le financement du militantisme antisioniste au sein de la Conférence de l’ONU contre le Racisme, qui s’est tenue à Durban, en Afrique du Sud, en 2001. Lorsque toute l’affaire a été révélée, le Congrès américain a ordonné à la Fondation Ford de suspendre ses remises de recompenses à ceux qui promeuvent l’hostilité envers l’image d’Israël.

 “Il y a encore une autre catégorie de donateurs aux activités antisionistes, qui concerne les companies pétrolières et de vastes conglomérats ayant des liens étendus au Moyen-Orient. Le plus généreux contributeur est la compagnie pétrolière Aramco. Un article dans Aramco World l’explique comme suit : Le Moyen-Orient est le seul domaine d’étude qui n’y est pas réellement basé… tout sujet intellectuel qui concerne soit les Arabes, soit l’Islam, sous un angle contemporain ou historique, est un sujet légitime que les érudits doivent prendre en charge”. L’article se poursuit, en disant qu’Aramco soutiendra “toute recherché qui pavera la voie en vue d’une meilleure compréhension interrégionale” en investissant dans les centres sur le Moyen-Orient au sein des universités américaines.

 “Un sujet qui requiert une étude approfondie et détaillée concerne le financement réalisé par diverses fondations universitaires allemandes qui s’avèrent virulentes envers Israël. On doit l’envisager comme faisant partie intégrante du cadre général de financement, par des fondations allemandes d’études sur Israël”.

Seliktar conclut : “La recherché systématique au sujet du financement de la délégitimation d’Israël va bien au-delà des capacités mêmes d’une équipe entière de chercheurs. Cela exigerait la résolution et les ressources de l’Etat d’Israël”.

On peut seulement se demander pourquoi cette menace constante contre la sécurité nationale n’a pas encore trouvé de réponse organisée de la part du Gouvernement israélien…

Manfred Gerstenfeld interviewe Ofira Seliktar

Le Dr. Manfred Gerstenfeld est membre du Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem, qu’il a présidé pendant 12 ans. Il a publié plus de 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.

Adaptation : Marc Brzustowski.

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oxomars

Ce bourrage de crâne international existe depuis plus d’un demi siècle.

La récurrence des propos ne fonctionnent plus et les éditeurs ne sont plus enclins à laisser les colonnes à ces journalistes qui usent et abusent de cette dialectique anti-israélienne.

L’argent distribué par cette clique de « princes » ne fera pas éclore de nouveaux slogans ni relever le niveau des Arabes du Moyen-Orient. Les opportunistes sont dénué de toutes convictions et l’argent facile s’use rapidement