Agressions du Nouvel An : un premier procès s’ouvre à Düsseldorf

Capture d'écran du reportage de Spiegel TV.

Reconnu dans un reportage TV par sa victime, un migrant marocain de 33 ans comparait pour des faits de violences sexuelles.

Correspondant à Berlin

Taoufik M. a eu la mauvaise idée de témoigner de ses «talents» à la télévision. Le Marocain de 33 ans, présenté comme «le roi du vol à la tire» avait accepté de répondre aux questions des journalistes du Spiegel TV sur la criminalité dans le «petit Maghreb» de Düsseldorf. Début février, il s’agissait alors d’une enquête sur les violences sexuelles commises par des suspects d’origine nord-africaine lors de la nuit du Nouvel An. Une nouvelle forme de délinquance semblait apparaître au grand jour.

Dans cette ville de Rhénanie du Nord Westphalie, la cellule «Casablanca» de la police locale possédait d’ailleurs une liste de quelque 2200 individus suspects. Taoufik M., domicilié dans un foyer pour réfugiés, en est l’une des figures: 22 plaintes en deux ans ont déjà été déposées contre lui pour vol. Mais devant les caméras, il avait alors juré n’avoir rien commis d’autre… Manque de chance, une jeune femme de 18 ans, victime d’attouchements perpétrés par un groupe d’une quinzaine d’individus le soir du Nouvel An, l’a reconnu comme l’un de ses agresseurs. Le procès de Taoufik a commencé lundi à Düsseldorf.

La vidéo du reportage du Spiegel TV ( en allemand)

Un seul cas jugé à Cologne

L’accusé est le premier suspect à comparaître après les violences sexuelles du 31 décembre. Dans un premier temps, seule la ville de Cologne semblait être concernée. Mais d’autres actes similaires ont été dénombrés, certes de manière moins massive, dans 12 des 16 Länder. Ces événements avaient choqué l’Allemagne et répandu le doute sur l’accueil des réfugiés. À Cologne, 1527 plaintes avaient été déposées dont 626 pour agressions sexuelles. 1218 victimes sont concernées. Mais plus de trois mois après les faits, les enquêtes avancent toujours lentement. Le profil des suspects ne fait cependant plus guère de doutes: à Cologne, ils sont 153 à se trouver dans le collimateur de la police dont 149 étrangers. Plus précisément 103 d’entre eux sont d’origine marocaine ou algérienne. 68 possèdent le statut de demandeurs d’asile. La vague de réfugiés syriens n’est pas en cause. À Düsseldorf, 180 plaintes avaient été déposées dont 118 pour agression sexuelle.

Pour l’instant, un seul Algérien de 26 ans pourrait être jugé pour agression sexuelle à Cologne. Le parquet a transmis sa demande et attend désormais sa validation pour le tribunal. Les trois autres condamnations qui ont été prononcées ne l’ont été que pour vol. Malgré des moyens d’enquête importants, la police allemande doute de pouvoir arrêter et condamner les auteurs des agressions sexuelles du Nouvel An, faute de preuve tangible. L’hypothèse d’actes prémédités et organisés a fait long feu. C’est désormais la dimension socioculturelle de la violence qui est mise en avant.

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geo

Je serai curieux de savoir quelle sera sa peine : 6 mois avec sursis ???