Gen. Dvornikov : le difficile équilibre entre chef de guerre allié de l’Iran et diplomate chargé du respect des accords Poutine-Netanyahu

Une combinaison du rôle de Chef de Commandement et de Contrôle et de plus grand diplomate de la Russie au Levant

 

C’est en août 2015, à la veille de l’intervention militaire russe massive en Syrie, que le qPrésident Vladimir Poutine a choisi le Colonel-Général  Alexander Dvornikov, 54 ans, en tant que Chef de l’opération militaire de la Russie en Syrie et en Irak, selon les sources des renseignements militaires de Debkafile. Il résolvait ainsi un débat féroce parmi les hauts-responsables et les généraux russes, concernant l’officier qui devait conduire ce qui devait devenir l’aventure militaire la plus puissante de la Présidence Poutine. Beaucoup privilégiaient la candidature d’un officier supérieur des forces aériennes, concevant cette campagne comme devant se focaliser essentiellement sur des frappes militaires. Ils proposaient le Colonel-Général Victor Nikolaevich Bondarev, le chef des Forces de Défense aérospatiales, une branche de l’armée qui venait d’être créée il y avait alors à peine quatre mois. 

Poutine est passé outre leur avis, ayant décidé que les composantes diplomatiques et d’homme de terrain devaient être aussi importantes que la future campagne aérienne elle-même. Il a choisi le Général Dvornikov, qu’il avait tout d’abord rencontré 26 ans auparavant à Berlin au cours des derniers moments de l’Empire soviétique à l’agonie. En 2015, il a jugé que le général était l’homme qu’il fallait pour se travail qu’il avait en tête, en vertu de son expérience militaire étoffée à la tête des guerres du Nord-Caucase contre des groupes terroristes islamistes, en tant que Chef d’Etat-Major et commandant d’une division d’infanterie motorisée. A ce nouveau poste, le Général Dvornikov a pris le contrôle des deux commandements jumeaux russes à Damas et à Bagdad. Ils fonctionnent comme les deux moitiés de la même salle de commandement de la guerre. 

Aux quartiers-généraux de Damas, il a trois partenaires : le chef d’Etat-Major syrien Ali Abdullah Ayyoub, le Général Key Parvar, des Gardiens de la Révolution Islamique Iranienne et le commandant des forces du Hezbollah en Syrie, le hors-la-loi recherché par le Tribunal Spécial sur le Liban : Mostafa Bader el-Din. Jusqu’à sa mystérieuse disparition en novembre, le Général Qassem Soleimani, commandant iranien en Syrie et en Irak, aurait fait des apparitions occasionnelles lors de certaines conférences du haut-commandement. 

Les deux centres de commandement des opérations sont pleinement coordonnés et tiennent l’unique commandant global, le Colonel-Général Dvornikov, totalement au courant des toutes dernières évolutions des événements et en totale maîtrise des décisions 24h sur 24, 7jours sur 7- une position cruciale dotée d’une énorme autorité et d’un poids diplomatique extrêmement sensible, puisqu’il doit, en permanence jongler avec les intérêts divergents et l’opposition éventuelle des alliés de Moscou. 

Le gouvernement saoudien, qui opère, arme et finance un grand nombre de milices rebelles syriennes, perçoit le général russe comme l’ultime Nemesis ( personnification de la loi d’équilibre dans le monde ) de ses intérêts en Syrie, parce qu’il dépense au moins autant de forces à combattre ces milices qu’à combattre l’Etat islamique.

A la suite de l’élimination ciblée du super-terroriste Samir Quntar, le 20 décembre, les Saoudiens ont orchestré une fuite dans la presse, démontrant de quelle façon le Général Dvornikov s’était fait fermer la porte des quartiers-généraux du commandement iranien au nez, lorsqu’il s’y est rendu pour présenter ses condoléances pour la mort subite de l’un de ses principaux agents terroristes. Les Iraniens étaient, alors, furieux contre le commandant russe, pour avoir laissé la bride au cou aux avions de guerre israéliens, leur permettant de tirer quatre roquettes contre la planque secrète de Kuntar à Damas. 

Cet « incident » n’est qu’une des nombreuses illustrations de la façon dont le général russe est obligé de marcher sur des oeufs, dans le cadre de son travail, qui exige de lui de collaborer militairement avec l’Iran et le Hezbollah, d’un côté, et de maintenir les termes de l’accord passé entre Poutine et le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahu, de l’autre, concernant les actions ciblées des forces aériennes israéliennes contre les terroristes et leurs intérêts conflictuels dans les régions du sud syrien bordant la frontière avec Israël. 

DEBKAfile Reportage Exclusif 10 Janvier 2016, 9:20 AM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski

 

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