Avant d’être l’année de la libération presque complète du territoire, l’année 1944 est pour les Juifs de France l’année d’un durcissement de la persécution nazie, assistée par les éléments miliciens dont le rôle s’est accru dans le régime de Vichy.En seulement huit mois, de janvier à août -car les convois vers l’est continuent au cœur même des combats de la Libération-, le nombre des déportés juifs, 16 000, est presque égal à celui de l’année 1943 entière.

Deux rafles ont laissé un souvenir particulièrement amer : celle qui vise 44 enfants de la maison d’Izieu, dans l’Ain, arrêtés sur l’ordre de Klaus Barbie le 6 avril, et celle qu’Alois Brunner ordonne le 21 juillet dans les maisons d’enfants de l’U.G.I.F. en région parisienne, qui touche près de 250 enfants.

Parmi les déportés de cette période figurent la jeune Simone Jacob (qui deviendra Simone Veil), l’étudiante Hélène Berr, dont le Journal a fait le tour du monde, le poète Itzhak Katzenelson, auteur, en yiddish, du génial «Chant du peuple juif assassiné», le grand rabbin René Hirschler, animateur des œuvres juives de secours.

Temps de persécutions, mais aussi temps de Résistance: de très nombreux Juifs sont engagés dans les mouvements de la Résistance et au sein de la France libre, ou dans la Résistance spécifiquement juive. La Main d’œuvre immigrée (M.O.I.), rattachée au parti communiste, compte quatre « détachements juifs » – 22 membres du groupe Manouchian, de Paris, sont fusillés le 21 février.

Au printemps, les Eclaireurs israélites de France et le Mouvement de la jeunesse sioniste prennent en charge deux secteurs dans le maquis du Tarn puis prennent part aux combats des Forces Françaises de l’Intérieur.


Le Mur des Noms © Mémorial de la Shoah/ Pierre-Emmanuel Weck

A côté de ces actions militaires, la Résistance juive poursuit jusqu’au bout son activité de sauvetage des enfants et des adultes, et de résistance spirituelle.

Dans ce contexte, tous les courants de la communauté juive s’unissent clandestinement, au début de l’année 1944, dans le Conseil représentatif des Juifs de France, qui deviendra le CRIF.

Les 27 et 28 avril 2014, jour de Yom HaShoah, le Mémorial de la Shoah, le Mouvement Juif Libéral de France (MJLF), l’association des Fils et Filles des Déportés Juifs de France (FFDJF) et le Consistoire de Paris, organisent ensemble la lecture des noms des déportés juifs de France devant le Mur des Noms au Mémorial de la Shoah.

Au cours de cette lecture publique ininterrompue de 24 heures, sont prononcés, un à un, les noms de chaque homme, femme, enfant juifs déportés entre 1942 et 1944, convoi par convoi.

Cette année sont lus les convois n° 7 à n° 42. Quelque 200 personnes, personnalités, anciens déportés, parents, bénévoles, lisent à tour de rôle, à partir des listes issues du livre Mémorial de la Déportation de Serge Klarsfeld, les noms de « ceux dont il ne reste que le nom » (Simone Veil).

01 42 77 44 72

contact@memorialdelashoah.org

www.memorialdelashoah.org

Crif Article original

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