2009 AFP (Paz Pizarro)
Les combats qui ont eu lieu ce week-end dans une région sensible du Sud-Soudan ont fait 76 morts, a indiqué lundi à l’AFP un responsable militaire sudiste dans un nouveau bilan.L’attaque d’une milice tribale survenue ce week-end dans une région sensible du Sud-Soudan a fait 102 morts et visait les forces de l’ordre plutôt que du bétail comme à l’accoutumée, ont indiqué lundi des responsables sudiste et de l’ONU.

« Il y a un total de 102 morts, incluant 51 civils et 23 des assaillants, ainsi que 46 blessés », a déclaré à l’AFP le général Kuol Diem Kuol, porte-parole de l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA, ex-rébellion sudiste devenue aujourd’hui l’armée du Sud-Soudan).

Douze soldats du SPLA et des membres de différents organes de sécurité font partie des 102 morts, a précisé le responsable militaire.

Des hommes armés de la tribu Lou Nuer ont attaqué dimanche matin le village de Duk Padiet, dans l’Etat sudiste de Jonglei, peuplé en majorité de membres de la tribu Dinka Hol.

Cette attaque, qui a forcé les soldats déployés sur les lieux à se replier, constitue le dernier épisode en date des violences tribales au Sud-Soudan où plus de 2.000 personnes sont mortes et des dizaines de milliers ont été déplacées par les combats tribaux ces derniers mois.

Les violences entre tribus –souvent motivées par le vol de bétail, des disputes sur les ressources naturelles ou la vengeance– sont monnaie courante au Sud-Soudan.
Des policiers à l’entraînement à BOr, dans l’Etat de Jonglei, au Sud-Soudan, en novembre 2008

« Il est clair (toutefois) que le vol de bétail n’était pas l’objectif (de cette attaque), parce qu’il n’y a pas de bétail dans cette région. Il est à peu près clair que l’attaque visait les forces de l’ordre elles-mêmes », a dit dans un entretien téléphonique à l’AFP David Gressly, coordonnateur pour le Sud-Soudan de la Mission des Nations unies au Soudan (Unmis).

Ce dernier s’est rendu lundi dans le village de Duk Padiet, théâtre des violences, afin de rencontrer les autorités locales et d’évaluer les besoins de la population qui vit déjà en grande partie grâce à l’aide alimentaire.

Depuis le début de l’année, l’ampleur des morts et le nombre croissant de femmes et d’enfants ciblés font craindre une guerre civile au sein même du Sud-Soudan, après celle qui a déchiré le nord et le sud du pays de 1983 à 2005 et fait quelque deux millions de morts.

« Il est beaucoup trop tôt pour dire qu’il s’agit d’une guerre civile, mais il y a un véritable problème de loi et d’ordre. Il s’agit d’un problème auquel le gouvernement du Sud-Soudan doit s’atteler », a ajouté M. Gressly.

« Tant qu’il y aura une importante quantité d’armes (en circulation), tant que les tensions (ethniques) existeront, il y a un risque que la situation sur le plan de la sécurité se détériore » au Sud-Soudan, notamment dans l’Etat de Jonglei, l’un des plus touchés par la guerre civile Nord-Sud, a-t-il souligné.

Une conférence de réconciliation entre les principales tribus de l’Etat de Jonglei était prévue le 30 septembre mais a été repoussée à une date ultérieure, ont indiqué lundi des sources concordantes.
Le président soudanais Omar el-Béchir pendant les célébrations de la fin du ramadan, le 20 septembre 2009 à Khartoum

Par ailleurs, le porte-parole militaire a accusé le Parti du congrès national (NCP), formation du président soudanais Omar el-Béchir au pouvoir à Khartoum, de soutenir des milices tribales à l’origine de l’affrontement afin de déstabiliser le Sud-Soudan à un moment crucial de son histoire.

L’accord de paix Nord-Sud prévoit en effet des élections générales (présidentielle, législatives et régionales) au Soudan en avril 2010 et surtout la tenue d’un référendum en 2011 sur l’indépendance du Sud-Soudan, vaste région sous-développée mais gorgée de ressources naturelles.

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