Si les Juifs commencent à partir c’est que la France est malade

La France, premier pays d’émigration vers Israël

Les immigrants juifs obtiennent la nationalité israélienne dès leur arrivée, comme ces Français qui brandissent leur carte d’identité devant le mur des Lamentations, à Jérusalem. (AFP/Jonathan Nackstrand.)

Historique et… inquiétant. En 2014, 7 000 Français de religion juive se sont installés en Israël, soit plus du double de ce qui avait été enregistré en 2013, selon l’Agence juive, qui vient de publier ces chiffres. Avec ce pic, la France prend pour la première fois la tête des contingents nationaux des olim, ces immigrants juifs qui décident de faire leur aliya dans l’Etat hébreu.

Et ce n’est pas fini, prévient Sofa Landver, la ministre israélienne de l’Intégration, qui attend 10 000 Français de plus en 2015.

Parmi eux, beaucoup de retraités qui cherchent en Israël le soleil qu’ils allaient avant trouver au Maroc ou en Tunisie, de nombreux jeunes diplômés tentés par la promesse d’un pays où la croissance est plus dynamique qu’en Europe, mais aussi des familles très pieuses qui rêvent de terre promise.

Une atmosphère de peur

Même si notre pays abrite la plus importante communauté juive d’Europe (et la troisième mondiale) avec 500 000 à 600 000 personnes estimées, cette vague de départs sans précédent est le signe d’un malaise croissant. « Même si on décelait une tendance, nous avons été surpris par l’ampleur du phénomène », reconnaît Yigal Palmor, le directeur des affaires publiques et de la communication de l’Agence juive. « Ce doublement est à prendre au sérieux », estime Nonna Mayer, chercheuse au CNRS et au Centre d’études européennes de Sciences-po. Cette politologue constate depuis le début de la seconde Intifada, en 2000, « une augmentation des menaces et des actes de violence envers les juifs ».

Au-delà des statistiques, plusieurs tragédies — l’affaire Halimi, les tueries de Toulouse… — ont contribué ces dernières années à nourrir les inquiétudes des juifs français, dans un climat déjà alourdi par les propos de Dieudonné ou les slogans antisémites entendus en marge des manifestations propalestiniennes. Dans un autre registre, nombre d’entre eux déplorent une diplomatie perçue comme hostile à Israël, qui a d’ailleurs convoqué hier l’ambassadeur de France à Tel-Aviv.

« Tout n’est pas à mettre sur le même plan, mais cela crée une atmosphère de peur, et ce climat peut servir de déclencheur pour des personnes qui mûrissaient depuis longtemps un projet de départ », estime Nonna Mayer. Ce sentiment de défiance et d’abandon est l’objet de toutes les attentions de la part des pouvoirs publics. Le Premier ministre Manuel Valls a déploré récemment, après l’agression d’un couple à Créteil, le « manque d’indignation » dans notre société face au racisme et à l’antisémitisme. Deux fléaux qui viennent d’être décrétés grande cause nationale par François Hollande, mercredi, lors de ses vœux télévisés.

[Charles De Saint Sauveur avec Nicolas Ropert (à Jérusalem) et Christel Brigaudeau – LE PARISIEN
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Si les Juifs commencent à partir c’est que la France est malade

7000 juifs ont quitté la France l’an dernier pour Israël. Si l’on compte ceux qui sont partis au Canada, aux USA et en Australie, on dépasse probablement les 10.000. Si les Juifs commencent à partir c’est que la France est malade; c’est le constat tranchant sinistre et sans appel paru dans Le Parisien.

Le journal Le Parisien, dans un dossier de deux pages, constate que la France est désormais la première source d’émigration vers Israël en croissance économique forte. Mais la cause de la grande majorité des départs est l’antisémitisme dans l’Hexagone.

Le patron du CRIF comme résigné, dit sa peine et sa colère, parle d’une année catastrophique pour les Juifs en France, récapitule le gang des barbares, Merah, Nemmouche, Garges, Créteil, etc, et conclut: « nous nous sentons comme des parias (sic) malgré le soutien sans faille des autorités ».

« Soutien sans faille des autorités ». Sans faille? En bonnes paroles certes. Faut-il aborder les sujets qui fâchent. La position catastrophique de la France dans ses échanges avec Israël, derrière les petits partenaires du Benelux. La défiance permanente de certains ministères, et des cercles de sécurité, à l’égard d’Israël, sous la gauche ou la droite, les peaux de bananes systématiquement glissées en coulisses, les allusions, les mille et uns petits sabotages l’air de rien, le double-langage, les partis officiellement « amis éternels d’Israël » mais véritables repaires de chapelles anti-israéliennes (voire pire), à des degrés de gravité divers du FN à l’extrême-gauche en passant par les Verts, l’UMP, l’UDI, et le PS.
Un Parlement, Assemblée Nationale et Sénat unis, qui toutes affaires cessantes alors que le pays est au bord de la faillite, se penche maladroitement sur le dossier Palestine et vote par majorité écrasante et symbolique, quelques mois après l’agression terroriste de 50 jours contre Israël, une infâme résolution pro-Fatah & Hamas. Le tapis rouge systématiquement déroulé aux puissances hostiles à Israël, dont certaines tiennent impudemment les leviers de fleurons de l’économie hexagonale, luxe, hôtellerie, sport, etc, les deals militaires scélérats et indécents, les déclarations du bout des lèvres, les petites incitations diplomatiques qui criminalisent Israël et mécaniquement, en filigrane, placent les Juifs en position de boucs émissaires éternels.

Le Parisien rappelle que le mot alya signifie aussi ascension et élévation spirituelle. En contrepoint vertigineux, le dossier se conclut sur une touche fatidique: « On laisse toute notre vie derrière nous ».

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[@egunguns & fraternityofdahArticle original