Le président russe Vladimir Poutine vient d’achever avant-hier une visite officielle en Israël pour l’inauguration d’un mémorial à la gloire des héros de l’Armée rouge qui ont combattu le nazisme.

A la tête d’une imposante délégation de trois cents personnes, Poutine a rencontré les dirigeants israéliens. Le timing de cette visite est à la fois troublant et intéressant à de nombreux égards.

En effet, des événements graves se déroulent en ce moment au Proche-Orient et la Russie y est fortement impliquée. On le sait, Moscou soutient le régime de Bachar el Assad et a des relations commerciales et militaires régulières avec Téhéran.

La Russie n’a pas voté la plupart des motions sur le développement du nucléaire en Iran et a obligé les parties à une négociation pour baisser le niveau des sanctions à l’égard du régime des Ayatollahs.

Dans une conversation franche et surprenante à la fois, Poutine a expliqué son point de vue au Premier ministre israélien. Il a notamment affirmé que la Russie ne permettrait pas à l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire, car un tel objectif est contraire aux intérêts de son pays et qu’en conséquence Israël devrait renoncer à toute option militaire, inutile selon lui.

Il a, par ailleurs, défendu et expliqué son soutien à la Syrie par la perspective d’une arrivée des Frères musulmans au pouvoir, comme cela est le cas dans tous les pays arabes au lendemain des révolutions. Il a habilement mis en exergue le soutien des américains, alliés d’Israël, au candidat des Frères musulmans en Egypte pour justifier ses craintes de voir un Proche-Orient islamisé par les partisans du djihad.

Il n’est pas impossible que la Russie cesse de soutenir Bachar el Assad s’il continue sa politique cruelle de massacres, mais Poutine souhaite préparer un successeur qui ne serait pas issu des milieux proches du wahhabisme ou d’Al Qaïda, et sa priorité est d’empêcher que les armes de destruction massive non conventionnelle, dont on sait qu’elles existent en Syrie, ne tombent entre les mains des intégristes musulmans.

Les candidats possibles sont le sunnite Farouk al Shara, actuel vice-président ou le chef d’état-major Shawkat Assif, soutenus tous deux par Poutine. Assad pourrait, dans ce cas, bénéficier d’un droit à l’exil.

Les Russes ne veulent pas d’un nouvel Afghanistan dans lequel leur armée serait directement impliquée.

Même s’il y a des divergences profondes avec la Russie et sans aucun doute des intérêts stratégiques opposés, la visite de Poutine a renforcé la conviction des Israéliens que le dialogue existe entre les deux Etats. Les échanges commerciaux entre les deux pays n’ont jamais été aussi importants et s’élèvent à 3 Milliards de dollars. Les touristes russes qui viennent en Israël sont chaque année plus nombreux et ont dépassé le demi-million cette année, bien loin devant les américains et tous les pays occidentaux.

Le tourisme médical, par exemple, se développe de plus en plus et de nombreux malades russes viennent en Israël pour des opérations et des convalescences.

Est-ce une idylle passagère ou le début d’un grand roman russe ?

Michael Bar-Zvi
Chronique du 28 juin 2012
Khet be Tamouz 5772

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yacotito

Poutine un ami, certainement pas. Quelqu’un avec lequel on peut avoir le même intérêt ponctuel, peut être:
– Il vaut mieux qu’Assad ne tombe pas: les Islamistes s’installeraient en syrie et Israel serait cerné par les terroristes.
– En outre, pendant qu’ils se battent entre eux, ils nous laissent tranquilles !

C’est malheureux pour les civils qui en souffrent, et je le déplore.

Armand Maruani

C’est quoi un  » ami sûr  » pour un Juif , s’il n’a aucun intérêt ? Le seul ami des Juifs c’est son Peuple .