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Carburants : les prix à la pompe au plus bas depuis quatre ans.

Nouvelle chute du pétrole sur fond de guerre des prix.

Pétrole : les dissensions au sein de l’Opep accélèrent la chute des cours.

C’est une réunion sous haute pression que tiennent aujourd’hui à Vienne les douze pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), même si les observateurs étaient de moins en moins nombreux, hier, à parier sur une réduction du plafond du cartel pour soutenir les cours du pétrole.

Pourquoi cette réunion est-elle si importante ?

Prévu de longue date, ce rendez-vous n’en est pas moins le plus important de ces dernières années. Car il intervient dans un contexte de forte chute des cours du brut, tombé à son plus bas niveau depuis quatre ans. Le prix du baril de brent, à Londres, a perdu plus de 30 % depuis son pic de mi-juin pour tomber sous le seuil emblématique de 80 dollars, tandis que le cours du WTI, à New York, a de son côté franchi la barre des 75 dollars.

Une dégringolade due au ralentissement de la demande mondiale, mais aussi à une hausse de la production. Les marchés estiment donc que seule une réduction du plafond de l’Opep permettrait d’enrayer la chute. Ce plafond est fixé à 30 millions de barils par jour (mb/j) depuis début 2011, pour une production mondiale de 90 mb/j.

Quel est le rôle de l’Arabie Saoudite ?

Le royaume wahhabite joue un rôle central dans les négociations. Non seulement c’est le chef de file du cartel, avec une production d’environ 10 mb/j, mais c’est aussi le seul pays à pouvoir jouer le rôle de « swing producer », consistant à ajuster sa production pour agir sur les prix.

Ces derniers mois, les Saoudiens n’ont toutefois pas semblé très pressés de réduire leur production. La compagnie nationale Saudi Aramco a même réduit ses prix à l’égard de ses clients asiatiques ou américains, afin de conserver ses parts de marché. Au point que certains ont évoqué une guerre des prix, voire une volonté d’éliminer les productions les plus coûteuses, notamment aux Etats-Unis (lire aussi ci-dessous). Hier, le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al Naïmi, a douché les espoirs, s’il en restait, en déclarant : « Pourquoi l’Arabie saoudite réduirait-elle sa production ? Les Etats-Unis sont aussi un grand producteur maintenant. Réduiront-ils la leur ? » Il a aussi indiqué que Riyad comptait sur « une stabilisation à terme du marché ».

Que va-t-il se passer aujourd’hui ?

Alors que, en fin de semaine dernière, la moitié des analystes recensés par Bloomberg pariaient sur une réduction du plafond, les pronostics penchaient plutôt hier soir en faveur d’un statu quo après ces déclarations, d’autant que Riyad a été soutenu hier par les Emirats arabes unis. Si ces pays ont les réserves financières suffisantes pour supporter un prix bas du brut pendant plusieurs mois, ce n’est pas le cas d’autres membres de l’Opep comme le Venezuela ou l’Algérie. D’intenses tractations ont eu lieu ces derniers jours, y compris avec la Russie – qui n’est pas membre de l’Opep -, qui souffre fortement de la chute des prix du brut. Elles n’ont toutefois débouché sur aucun accord. L’Arabie saoudite subira à coup sûr aujourd’hui une forte pression de la part de ses partenaires, mais elle a les moyens d’y résister.

Quelles seraient les conséquences d’un statu quo ?

Les marchés ont pour partie anticipé un maintien du plafond de l’Opep. Ils parient par ailleurs sur une baisse de la production liée à l’arrêt des productions les plus coûteuses si le brut chute en deçà d’un certain cours, estimé autour de 70-80 dollars. L’ajustement prendra toutefois du temps. En conséquence, les analystes sont de plus en plus nombreux à avoir abaissé leurs prévisions de cours. Hier, c’était au tour de Moody’s, qui table désormais sur 80 dollars le baril de brent en 2015 et 85 en 2016.

Anne Feitz, [Les EchosArticle original-20141127-[Prov_ »>Article original-1814314@2″>Article original
ANNE FEITZ / JOURNALISTE | LE 27/11 À 06:00

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