Il était grand temps que les Amis d’Israël et la Communauté Juive démontrent que la rue n’appartient pas aux casseurs et aux seuls soutiens du terrorisme. Ce contrat moral, parfaitement républicain, a, en grande partie, tenu ses promesses, alors que les circonstances estivales n’en garantissaient pas le succès. Alliance de la Raison et de la Foi en Israël et la haute valeur éthique de son combat. Le peuple (juif et alliés) de Paris a, surtout, brillé par sa ferveur et sa grande dignité, sa confiance réaffirmée en Israël, les actions entreprises et la certitude de sa légitimité. La qualité de cet évènement a, largement, pris le pas sur le comptage statistique.

Le rassemblement de soutien à Israël, ce 31 juillet, s’est voulu unitaire et, à ce titre, même si divers dirigeants d’organisations, notamment Roger Cukierman et se lieutenants, pour le CRIF, les responsables du Consistoire, ont expliqué leur position devant les journalistes, aucun n’a réellement pris la parole pour s’adresser directement au public.

Accessoirement, ceci permet de ménager toutes les susceptibilités relatives à l’ordre d’apparition dans un meeting. Le seul plébiscite va à l’Etat d’Israël dans son droit imprescriptible de se défendre, l’hommage rendu à ses soldats tombés contre un ennemi vicieux et retors. Il n’y a nulle place pour les sempiternelles querelles picrocholines qui desservent l’intérêt communautaire et général.

Le Grand Rabbin de Paris a récité un psaume, à la suite de la minute de silence, religieusement suivie par l’assistance, en mémoire des 56 soldats tombés (à ce moment-là) des 3 victimes civiles, dont chacun des noms a été lu et de toutes les victimes en Israël et à Gaza. Le Grand Rabbin de France Haïm Korsia a entonné la prière pour la République.

Des chants, des slogans contre le groupe islamiste, pour l’unité anti-terroriste se sont élevés dans le ciel radieux de la ville de Paris.

Les slogans sont anti-Hamas et jamais anti-« palestiniens », peuple-otage, bouclier humain d’une organisation terroriste. L’appel, comme un 18 juin, s’adresse au peuple français : la lutte anti-terroriste est universelle dans ses principes et particulière selon la géographie politique qui fait naître Français ou Israélien et le danger qu’on encourt n’est qu’une affaire de graduation et de… sablier du temps. Dans l’histoire, les totalitaires de toute obédience ont toujours commencé par s’en prendre aux Juifs… C’est plus vrai que jamais avec l’Islamisme, qu’il s’incarne en Hamas ou en Etat Islamique. Marseillaise entonnée et Hatikva, puis Hatikva et Marseillaise… la certitude semble être, que malgré d’intenses campagnes médiatiques anti-israéliennes, le coeur des peuples va bientôt devoir se réveiller pour faire face à la menace globale…

La foule était relativement nombreuse, pour cette période de l’année, face à l’Ambassade d’Israël, rue Matignon. Peut-être aussi qu’une autre raison de ce rassemblement encore trop clairsemé, c’est que beaucoup des plus militants ont déjà fait leur choix… pour l’Aliyah.

De fait, on peut s’interroger pour savoir si le message a quelque chance de passer, à l’égard du grand public, car le déficit « d’explication » (Hasbara) reste central, qu’il s’agisse d’Israël et de la raison de ses campagnes militaires proprement dites, ou de la position majoritaire des Juifs de France, face au climat de terreur qu’entendent répandre certains groupes extrémistes prétendument « inorganisés », dans l’hexagone.

Par sa force tranquille et son auto-discipline, le public, majoritairement juif et amis d’Israël, a amplement démontré qu’on peut encore se comporter de façon civique et républicaine, surtout si et parce qu’on défend une cause juste : celle de la lutte contre le terrorisme, dont les moyens mobilisés, les tactiques ne sont pas toujours compris par l’opinion.

Les parallèles et rapprochements deviennent plus parlants, à Paris, alors que la France est militairement engagée en Afrique, que ses otages font épisodiquement la chronique, que l’on évalue encore mal les conséquences catastrophiques des interventions américaines en Irak, mais aussi franco-britannico-qataries en Libye, ni encore les risques liés au refus d’intervention occidental face à la guerre jihado-dictatoriale en Syrie…

Mais, comme on le sait, c’est encore « Gaza » qui est mis sur le devant de la scène médiatique, car rien de tel qu’une bonne guerre israélo-terroriste pour distraire les chancelleries embarrassées par les monstrueux périls qu’ils ont engendrés et qui menacent désormais directement l’Europe, à moins de quelques mois ou années d’ici.

C’est sans doute une des raisons principales d’un « rééquilibrage », encore très aléatoire et volatil, des comptes-rendus et éditoriaux sur la nature de ce conflit en cours, lorsqu’on préfère en oublier tant d’autres, devenus permanents.

Les médias présents (ITele, Libération , BFMTV…) ont, ce jour-là, préféré titrer leurs Unes sur l’éventuelle dissolution de la LDJ, couvrant ainsi largement la clameur de cette manifestation légitime en plein Paris , comme s’il s’agissait de démontrer que l’agression est toujours du côté des Juifs, et pas des gangs antisémites se propageant dans Paris, autour des lieux de culte spécifiquement juifs, les semaines précédentes.

A ce titre, qu’on sache, aucun policier n’a été blessé par la LDJ, aucune mosquée n’a subi la moindre tentative de détérioration, contrairement aux allégations mensongères, parce que faussement symétriques, des organisations-phare de la Communauté musulmane de France, à commencer par le Recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, à l’issue de la tentative de mise à sac et de lynchage se déroulant contre, au moins, 6 synagogues parisiennes et banlieusardes.

Dans ce cadre, où aucune des prétendues associations contre « l’Islamophobie » -poussées de l’avant par les communo-trotskystes ringardisés par l’histoire contemporaine- n’est en mesure de discipliner les franges extrémistes pro-jihadistes et pro-Hamas sévissant à partir de ses propres rangs, ni de manifester dans le calme sans certitude de débordement ultérieur, on voit mal quelles leçons de savoir-vivre ensemble elles se permettraient de venir donner à la communauté juive, y compris à l’encontre de ses franges les plus controversées.

Un seul Imam, exception confirmant la règle, était présent parmi les officiels, dans le carré sécurisé devant l’Ambassade.

Cette manifestation pro-israélienne a été plutôt réussie, de ce point de vue de la bonne tenue générale, de l’esprit de dignité qui anime le cœur de la communauté, le respect des valeurs républicaines, parfaitement compatibles avec le soutien à la lutte antiterroriste, qui, au fond, ne devraient faire qu’un.

Mais elle marque une nouvelle étape du jeu de dupes du fameux « dialogue inter-religieux » et « inter-communautaire », qui ne date pas d’hier : il remonte à la scission, en octobre 2000, entre les associations dites « antiracistes », le MRAP, qui a couvert, dès le début, des groupuscules d’excités qui confondent critique d’Israël et antisémitisme déchaîné en slogans, type « mort aux Juifs ». L’incitation à la haine est, dès lors, devenue la norme, les marges extrémistes gouvernant le gros des « troupes militantes », derrière la prétendue défense des « Palestiniens » embrigadés comme boucliers humains, à leur corps défendant. Et, de l’autre côté, la LICRA de Gaubert, à l’époque, prenant ses distances avec ce « combat » servant de masque à la propagation des idéologies pro-islamistes.

Depuis lors, les médias n’ont eu de cesse d’évoquer des « tensions inter- communautaires » pour masquer l’échec massif de l’intégration d’une certaine jeunesse prompte au passage à l’acte, au refus des institutions quelles qu’elles soient (police, justice, Etat, école…). La focalisation n’a fait qu’augmenter, et se « libérer » contre la communauté juive, bouc-émissaire traditionnel d’une culture arabo-musulmane importatrice d’un vieux conflit post-colonial dont elle n’est pas prête d’entamer l’amorce d’un début de résolution.

Gaza est parfaitement symbolique de cette incapacité à faire face à l’ère « post-coloniale » : rendue, par Sharon, en 2005, au prix de l’auto-expulsion des Juifs du Goush Katif, cette entité a, d’abord, entamé une guerre civile contre l’OLP, servi de base de lancement au Hamas pro-iranien et n’a qu’une seule fonction : mener des exactions contre les Juifs d’Israël, à coups de missiles, tunnels, à partir d’une véritable ville souterraine, devenue le refuge de « zombies » terroristes avides d’otages, de kidnappings, de meurtres de masse.

Il ne sert donc à rien de « botter en touche », comme a pu le faire le Président Roger Cukierman, en se dissociant de quelques jeunes mal encadrés qui, à certains moments de ces dernières semaines, auraient pu déborder, sous la pression du nombre colossal d’antisionistes, mais aussi de vrais antisémites détournant les cortèges « pro-palestiniens » pour aller « casser du Juif ».

Si on veut un procès global des évènements et débordements, il faut le faire sans concession aucune pour aucune des parties impliquées. Et déclarer le NPA agitateur et dangereux hors-la-loi, mais aussi ne pas s’arrêter en si bon chemin, en dissolvant les CAPJPO-Europalestine, etc.

Concernant ce rassemblement proprement dit, la police a parlé de seulement 4.500 manifestants, les organisateurs du double, soit entre 8 et 9000 personnes présentes. A vue d’oeil, au bas mot, au moins 6000 individualités résolues se sont rassemblées, l’esprit mobilisé et remonté : à la fois contre les exactions du Hamas, par les tunnels et roquettes, et de ses épigones lâchés, lors des semaines précédentes, dans Paris. Les cortèges pro-« Palestiniens » n’ont pu s’empêcher de révéler leur vraie nature et de cibler les établissements et quartiers juifs, donner libre cours à leur antisémitisme devenu viral, en mal de pouvoir argumenter leur désapprobation d’une opération israélienne devenue indispensable à la sécurité de l’Etat Juif.

L’Ambassadeur d’Israël, Yossi Gal et l’ensemble du personnel israélien présent ont été les plus applaudis

Mais, tout d’abord, il faut revenir sur la forme et le lieu choisi, pour rappeler quelques grandes différences avec les cortèges adverses défilant dans tout Paris, pour s’achever en pogrom et en hordes émeutières antijuives, multirécidivistes, difficilement contenues par les forces de l’ordre, au prix de destructions et de nombreux blessés.

A peine arrivés sur place, une bonne heure avant le rendez-vous prévu, un imposant cordon policier maintenait les grappes de participants souhaitant s’y joindre, en dehors du périmètre du rassemblement prévu. L’unité de déminage de Paris opère en effet sur les lieux, afin de détecter toute tentative d’attentat.

A cette heure, les équipes de télévision sont presque plus nombreuses que les quelques premiers militants venus apporter leur soutien à Israël.

On est à l’angle de la rue Matignon et de la rue du Faubourg Saint-Honoré, où réside le Chef de l’Etat, où siège, également le Ministère de l’Intérieur. Au moins 400 gardes-mobiles, sans compter les policiers en civil, se partagent l’étendue de la zone à sécuriser. Il est clair, d’entrée de jeu, que le danger ne proviendra pas, essentiellement, de la manifestation en elle-même, mais plutôt d’éventuelles provocations externes.

Tout concourt à cette notion de « périmètre fermé » où l’on emprunte des barrières et doit franchir le cordon de police, avant de plonger « dans le bain » de foule, préalablement filtré. En termes de sécurité, on ne peut que s’en féliciter. En termes de droits civiques et de manifester, on peut se demander si, comme ce qui concerne la « liberté de culte juif », à condition d’en passer par un dispositif sécuritaire conséquent, les Juifs de France conservent encore autre chose qu’une sorte de droit dérogatoire, par rapport aux autres composantes de la société.

Ironiquement, au sujet de tels rassemblements, on pourrait dire : « espace provisoirement réservé aux Juifs », ou, « Réserve de Juifs », comme on parle de réserve indienne. Et il est temps de comprendre, également, que la menace éventuelle ne vient pas « d’adversaires politiques », au sens noble de la confrontation démocratique, mais bien « d’ennemis déclarés des Juifs », qui en limitent de facto le droit de circuler librement, de se rassembler, d’exprimer ses opinons…

Les pouvoirs publics ne sont aucunement responsables de cet état de faits, mais la haine des vis-à-vis, avec lesquels aucun dialogue ne semble plus possible.

Par Marc Brzustowski.

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Armand Maruani

{{ » Marseillaise entonnée et Hatikva, puis Hatikva et Marseillaise. »}}

{{C’est bien .}}

Armand Maruani

{{La LDJ est notre honneur , nous devons être fiers de ces jeunes qui n’ont fait que défendre notre communauté et nos synagogues face à une bande de nazis déchainés}} .

{{Comment peut on reprocher et crier avec les loups l’attitude d’une poignée de jeunes juifs qui ont décidé de dire  » non  » aux crimes antisémites devant le silence d’un gouvernement qui a abandonné ses juifs à la haine des nazislamistes.}}

{{Aujourd’hui on condamne les juifs qui osent lever la tête face à des criminels antisémites qui mettent en danger non seulement physiquement des juifs mais les lois de la République et son existence .}}

{{Attention au retour de manivelle quand tous les juifs auront quitter la France , le tapis rouge pour recevoir le califat est en train de se dérouler devant l’Elysée dans l’indifférence générale .}}

Kreuzer

Monsieur, dans cet article au contenu et à la tonalité justes, vous balayez à peu près ttes les réflexions que nous nous sommes faites, en famille, à l’issue du rassemblement pour Israël.
J’étais heureuse de l’intense ferveur –et du nombre visible de participants, vu la date retenue par les chefs de la communauté ,bien tardivement, à mon goût —-qui émanait du sein des fils d’Israël et des qs amis présents.
Mais, un malaise m’est resté, du fait qu’une fois de plus, nous nous sommes vus PARQUER, cette fois, pour que l’on puisse assurer notre sécurité. Le matin-même, ma soeur et moi assistions, jusqu’à 15 H, au MEMORIAL DE LA SHOAH, à la commémoration des déportés du convoi 77.
Qqs rescapés, peu, racontaient précisément, des histoires de parquage.
J’ai eu l’impression, entre 12h–15h, et 18 -19h, qu’un télescopage se produisait;que rien n’avait été retenu, de l’histoire; pour vous dire les choses avec une image, : que l’on COMMEMORAIT DANS LE VIDE!
Car dans le moment-même où nous lisons les noms de nos parents assassinés, protégés par les gendarmes français bienveillants, pour le moment, eh!bien, le ministre de l’Intérieur prépare la dissolution de la LDJ à qui l’on n’a à reprocher qu’une chose: d’avoir DEFENDU LES JUIFS PRIANT A ABRAVANEL, avant que les FORCES DE L ORDRE N ARRIVENT .
Cette situation kafkaïenne est plus qu’inquiétante.
Sur le site du Crif,, figure un extrait du « Monde », tjrs pervers et haineux, écrivant , en bref, que la foule de participants était filtrée et « parquée » pour éviter des « débordements ».
Les jeunes de la LDJ ont-ils donc attaqué, cet affreux 13 juillet, de pacifiques hordes pro-hamas, en leur balançant des sifrè-Torah à la figure?
Tout comme vous, je jugerais JUSTE ET BON que l’on traduise en JUSTICE le caïdat français (complice du Qaïda international), Besancenot en tête, qui appelle à violer les lois de la République.
Et tant pis si le Chef de l’Etat a été élu grâce aux voix du NPA; si ce parti soutient le Hamas, groupe internationalement reconnu comme TERRORISTE, il DOIT ETRE DISSOUS!!!!
LA LOI DOIT PASSER!