BEYROUTH, 24 août 2010

Le Hezbollah pour détourner de graves soupçons qui pèsent sur lui dans l’enquête menée suite à l’assassinat de Rafic Hariri, avait tenté d’impliquer Israël en brandissant des vidéos soi-disant prises par l’État hébreu. Rien de probant n’apparaissant sur ces documents, le TSL avait demandé que tout lui soit remis.

Le bureau du procureur du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé de l’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, a jugé mardi « incomplètes » les informations fournies par le Hezbollah visant à prouver une implication d’Israël, et réclamé les pièces manquantes.

Le bureau du procureur du TSL Daniel Bellemare « a commencé l’analyse » des pièces -« six DVD »- transmises le 17 août par le Hezbollah via le procureur général du Liban, indique un communiqué daté de Leidschendam, près de La Haye, où est basé le TSL et dont une copie est parvenue à l’AFP Beyrouth.

« L’examen préliminaire des DVD a permis d’établir que la réponse était incomplète puisque les éléments qui ont été remis ne sont autres que les enregistrements projetés lors de la conférence de presse du 9 août » (ndlr: du chef du mouvement chiite libanais, Hassan Nasrallah), poursuit le texte. Ces enregistrements « ne contiennent pas le « reste des preuves » évoqué par M. Hassan Nasrallah », ajoute le bureau du procureur, soulignant avoir demandé aux autorités libanaises de « transmettre sans tarder ces éléments manquants ».

Le 9 août, à l’occasion d’un discours du chef du Hezbollah, le parti chiite a diffusé ce qu’il a présenté comme des images de reconnaissance israéliennes du site de l’assassinat de Rafic Hariri le 14 février 2005, prises bien avant le drame et « interceptées » par le mouvement.

Six jours auparavant, M. Nasrallah avait accusé explicitement Israël pour la première fois de l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais. En juillet, il avait annoncé s’attendre à ce que le TSL, auquel il ne fait pas confiance, accuse des membres de son parti d’implication dans ce meurtre.

La date de publication de l’acte d’accusation n’a pas encore été précisée. « Le procureur (du TSL) décidera contre quelles personnes et à quel moment il présentera un acte d’accusation (…). Toutefois, aucun acte d’accusation ne sera soumis tant que le procureur ne sera pas persuadé, au vu de tous les éléments, que ledit acte repose sur des preuves solides et convaincantes », a encore signalé mardi le bureau de Daniel Bellemare.

Les deux premiers rapports de la commission d’enquête de l’ONU sur l’assassinat de Rafic Hariri avaient conclu à des « preuves convergentes » mettant en cause les renseignements syriens et libanais.

Créé en 2007 par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, le TSL est chargé de juger les auteurs présumés d’attaques terroristes au Liban, dont l’assassinat de Rafic Hariri. La Syrie, une alliée du Hezbollah qui avait été montrée du doigt dans l’assassinat, a démenti toute implication. La perspective d’une mise en cause du Hezbollah fait craindre le retour des violences au Liban entre sunnites et chiites comme celles de mai 2008, qui ont fait une centaine de morts.

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