Depuis le mois de juin 2013, il se produit un phénomène tout à fait surprenant dans la bande de Gaza. En marge des interminables négociations israélo-palestiniennes « de paix » (qui viennent de reprendre sous l’égide du Secrétaire d’Etat américain John Kerry) palestiniens et les israéliens sont en train de… normaliser leurs relations. Or, cette mise en place des relations économiques, stratégiques et fraternelles, s’opère en contradiction avec le refus, par le Hamas, de tisser des liens avec Israël, et sans lien, avec ce que les dirigeants palestiniens appellent les conditions préalables, que sont l’acceptation des frontières (dites) « de 1967 », ou l’arrêt des constructions dans les implantations juives de Judée Samarie.

Lors du Sommet agricole international Agro-Mashov qui s’est tenu à Tel Aviv en juin 2013, les dirigeants de la bande de Gaza ont permis à une délégation d’agriculteurs, en coordination avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), de quitter la bande de Gaza et d’aller assister à l’événement. Les agriculteurs gaziotes y ont présenté des produits en provenance de Gaza, et escomptent bien que cette participation ouvrira la voie aux … exportations vers Israël.

Un peu gêné, le ministère de l’Agriculture de la bande de Gaza a essayé d’expliquer que « La participation à la foire agricole était le résultat d’une décision personnelle prise par les agriculteurs eux-mêmes, afin d’acquérir de l’expérience pour des projets de développement dans la bande de Gaza et d’apprendre de nouvelles technologies dans le domaine de l’agriculture».
Il n’en demeure pas moins que la participation à cette manifestation a nécessairement reçu l’approbation du gouvernement du Hamas. Elle devrait permettre la promotion des produits agricoles locaux et l’établissement de relations commerciales, soutenues avec l’Etat juif. Ce type d’évènement n’est d’ailleurs pas nouveau puisqu’en janvier 2013, 30 agriculteurs de Gaza avaient déjà participé à un événement similaire dans l’implantation d’Eshkol, dans le Néguev occidental à proximité de la bande de Gaza.
Pour le gouvernement Hamas (dépassé par ce mouvement de normalisation), il ne s’agit que d’une coordination à laquelle les Palestiniens sont contraints de participer en raison des liens économiques israélo-palestiniens qui sont le prolongement du Protocole de Paris. Aussi, tente-t-il de convaincre que la coopération entre les entreprises palestiniennes et israéliennes pour l’exportation de certains produits agricoles reste « inacceptable ».

Le Hamas n’ose pas admettre qu’il est en train de perdre la guerre idéologique.

La normalisation des relations israélo-palestiniennes est en marche depuis de nombreuses années même si personne n’en parle. Elle s’est traduite, dans le domaine de la musique et des arts, lorsque le chef d’orchestre israélien Daniel Barenboim est venu à Gaza en 2011, invité par l’ONU et des organisations palestiniennes, pour diriger un orchestre de 40 musiciens au Mathaf Hôtel à Gaza. Elle se renforce aujourd’hui dans la bande de Gaza, avec l’organisation « One Voice » qui exerce une influence auprès des jeunes de Gaza, en vue de parvenir à ce qu’ils appellent une « entente permanente et globale entre Israël et la Palestine » avec des cours de formation et d’organisation pour les dirigeants d’entreprises dans la bande de Gaza avec un échange des « compétences en terme de direction et de travail d’équipe ». De même, en Cisjordanie, de nombreuses manifestations sont organisées à Ramallah qui accueillent israéliens et palestiniens avec des échanges qui se produisent également en Israël. Enfin, on ne compte plus le nombre de réunions secrètes entre israéliens et palestiniens, soit en Israël ou dans les territoires sous contrôle palestinien, en vue de renforcer les liens entre palestiniens et israéliens.

Cela n’est pas surprenant : les palestiniens se lassent du discours doctrinal du gouvernement islamiste, mais aussi de celui des dirigeants palestiniens de Cisjordanie. Aussi, se détournent-ils progressivement de la ligne idéologique historique et de la haine à l’endroit des juifs, cultivée par les directions palestiniennes (qui ne mènent qu’à l’impasse). Ils aspirent simplement à la mise en place de relations normales avec Israël.
Rien ne sert donc de critiquer la décision du premier Ministre Benjamin Netanyahou concernant la libération de 104 détenus palestiniens dans le cadre de la relance des pourparlers de paix, puisqu’il qu’il s’agit de personnes inoffensives, eu égard à leur âge et aux trente années passées dans les geôles israéliennes (pour une bonne partie d’entre eux). La libération de détenus palestiniens reste pédagogique sans pour autant nuire aux intérêts d’Israël.

Les deux millions cinq cent mille palestiniens de Judée Samarie se désintéressent de ce que les dirigeants nomment la cause palestinienne et ne recherchent qu’un Etat qui leur offrira les moyens de se déplacer librement sur leur territoire. Cette fameuse « cause palestinienne » qui divise les palestiniens eux-mêmes, ne suscite d’ailleurs plus d’intérêt pour personne, ni pour la communauté internationale et encore moins pour le monde arabe en pleine débâcle morale, intellectuelle et spirituelle. Elle ne sert finalement plus qu’aux antisémites qui y trouvent une justification pour haïr Israël.

Le combat pour la paix n’est pas pour autant gagné. Bon nombre de militants palestiniens restent hostiles à cette normalisation rampante et mettront tout en œuvre pour la différer. Bien évidemment, ils ne pourront jamais rien faire pour s’y opposer. Si la dynamique se poursuit, il ne sera même plus la peine d’attendre la venue du Machiah pour faire la paix : ce sont les palestiniens eux-mêmes qui la réclameront avant.

Par : Maître Bertrand Ramas-Muhlbach

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Elie

Je suis très sceptique sur ce coté OPTIMISTE de l’article !!!!!!

Nous verrons ce qui va se passer dans les semaines à venir ……………

SHYLOCKII

Cet article n’engage que son auteur et va encore bien faire rire dans les chaumières des islamo-lucides car ces affirmations sont en totales contradiction avec les divers sondages tous plus virulents les uns que les autres venant de ces populations.
Quant aux agriculteurs palos qui viennent faire des stages en agriculture perfectionnés en Israël, pourquoi s’en priveraient-ils?
Sauf que ce ne sont pas des tomates qu’on leur balancera pour tout remerciement!!!