Le major général réserviste Giora Eiland estime que certains avantages sous-tendent l’ouverture du point de passage de Rafah tandis que l’ancien directeur du Shin Bet, Avi Dichter, soutient que le statut de la politique égyptienne ne cesse de prendre de l’importance.Des experts de la sécurité et des universitaires ont affirmé que l’ouverture du passage de Rafah samedi offre des avantages. Israël doit se concentrer sur la création d’une pression internationale qui forcera le nouveau régime du Caire à renforcer sa coopération avec Israël, ont-ils estimé.
« C’est finalement une bonne chose pour l’Etat d’Israël à long-terme », a ainsi soutenu Ido Zelkovitz, un expert de la société palestinienne et de politique en poste à l’Université de Haïfa. « Si l’Egypte ouvre la frontière, Israël ne sera plus supposé être responsable de fournir les biens nécessaires au quotidien (des Palestiniens) et l’Egypte deviendra la porte d’entrée officielle (de Gaza) », a-t-il expliqué.
Le major général (réserviste) Giora Eiland, ancien directeur du Conseil National de Sécurité, a précisé que l’ouverture du passage servait les intérêts d’Israël. Considérant (que) « Israël est accusé de mettre Gaza sous siège, ce qui légitime des actions contre nous telles que les flottilles turques », l’Etat ne devrait pas s’opposer à l’ouverture, a-t-il précisé.
L’ancien directeur du Shin Bet, Avi Dichter, actuellement député du Kadima, a estimé que la question de l’ouverture du passage était moins importante que le phénomène de la contrebande. « Ce qui est important n’est pas l’ouverture ou non du passage, mais de savoir si la politique égyptienne a changé », a-t-il expliqué. « S’il y a eu un changement alors nous avons un problème entre les mains, que le passage soit ouvert ou non », a-t-il ajouté.
« Malheureusement le record de l’Egypte en terme de contrebande d’armes et d’infiltration de terroristes dans la Bande de Gaza est très mauvais tant qu’Israël est concerné », a renchérit le parlementaire.
« Cela dépend réellement de comment les Egyptiens traiteront les gens qui y passent et leurs cargos », a-t-il encore ajouté. Si le Caire continue de fonctionner de la même manière, les armes passeront par les tunnels de contrebande et non par le passage, a-t-il expliqué.
« S’ils ouvrent la frontière en laissant passer n’importe qui, cela n’induira pas une énorme différence autant que cela nous concerne. Nous devons nous demander quelle est la politique égyptienne le long de la route de Philadelphie et non quelle est leur politique pour le passage de Rafah en lui-même », a affirmé M. Dichter.
Par ailleurs, M. Zelkovitz a précisé qu’il pensait que l’Egypte partagera ses informations qu’elle a obtenues avec Israël. « L’ouverture de la frontière devrait être considérée comme une opportunité et non pas comme un risque », a-t-il analysé.
De son côté M. Eiland a proposé qu’Israël affirme que la Bande de Gaza ne soit plus considérée comme étant soumise à un blocus puisqu’une des frontières sont ouvertes.
« Si nous savions comment tirer parti de cela dans l’arène internationale, cela pourrait avoir des avantages. Affirmer que l’ouverture de la frontière entraînera la contrebande d’armes est une absurdité puisque l’Egypte sera chargée de décider de ce qui entre et sort. Par conséquent si la contrebande était désormais autorisée, l’ouverture ne changerait cela en rien. Si l’Egypte ne veut pas de certains biens ou que certaines personnes entrent, elle est mesure de l’empêcher ».
M. Eiland a ensuite affirmé que dans une perspective sécuritaire l’ouverture ne causerait aucun dommage et qu’il y avait même des avantages sur le plan politique.
Il a soutenu que la raison pour laquelle la frontière avait été close jusqu’ici était qu’Israël et l’Autorité palestinienne s’opposaient à ce qu’elle soit ouverte.
« Nous avons affirmé que l’Autorité palestinienne devait contrôler la frontière et que le Hamas ne pouvait avoir aucun contact politique avec l’Egypte et nous nous sommes battus du même côté que l’Autorité palestinienne. Parfois ce qui est bon pour notre ennemi l’est aussi pour nous et inversement ».
Guyssen
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