© 2009 AFP (Jean-Pierre Clatot)
La direction de France Télécom a fait mardi des avancées pour améliorer les conditions de travail des salariés, lors d’une réunion de négociation sur le stress, au moment où des salariés exprimaient par des rassemblements et grèves leur refus de la souffrance au travail.La direction de France Télécom a fait mardi des avancées pour améliorer les conditions de travail des salariés, lors d’une réunion de négociation sur le stress, au moment où des salariés exprimaient par des rassemblements et grèves leur refus de la souffrance au travail.
Le Pdg de France Télécom, Didier Lombard, accompagné du nouveau numéro 2 du groupe Stéphane Richard, nommé lundi, a présenté mardi aux syndicats une série de mesures visant à mettre en place « un nouveau contrat social », pour tenter de mettre fin aux suicides -24 en moins de deux ans- qui ont endeuillé le groupe.
« Je ne peux accepter que certains de nos salariés arrivent stressés au travail », a-t-il déclaré, proposant d’assouplir les conditions de mobilité des salariés, notamment pour les salariés à moins de trois ans de la retraite ou ceux optant pour un « temps partiel senior », qui ne pourront faire l’objet d’une « mobilité non souhaitée ».
Il s’est aussi engagé à ce que les salariés bénéficient « d’une période de trois ans de stabilité minimum après une mobilité fonctionnelle ou géographique ».
France Télécom avait déjà annoncé lundi le gel des mutations jusqu’à fin décembre.
Parmi ses autres propositions, le PDG veut donner « plus de marge de manoeuvre au niveau local » aux managers, « permettre à chacun de prendre ses congés » et autoriser « la personnalisation des lieux de travail ».
Dans un courrier envoyé mardi aux salariés, Stéphane Richard a promis qu’il mènerait avec eux « le renouveau social dont l’entreprise a besoin ».
De son côté, Patrice Diochet (CFTC) s’est dit « satisfait du nouvel état d’esprit de France Télécom ».
« Ce sont des mesures d’ouverture », a reconnu Pierre Morville (CFE-CGC), tout en souhaitant des « mesures d’âges pour les salariés ».
Christian Mathorel (CGT) espérait lui des « mesures d’urgence », comme « un volume de créations d’emplois », et « la suspension de tous les outils de mesures de la performance ».
Les syndicats seront par ailleurs reçus jeudi par le président du groupe UMP à l’Assemblée Jean-François Copé.
La direction de France Télécom a promis mardi des avancées,
Selon la direction, 15,37% des salariés étaient en grève mardi, 30% selon Sud-PTT.
C’est « un prélude » à une nouvelle journée d’action mercredi, selon Pierre Dubois (CFDT), dans le cadre d’une journée d’action interprofessionnelle « pour le travail décent ».
Patrick Ackermann (Sud-PTT) a salué « un taux intéressant, sachant qu’il y a deux journée d’actions », tandis que Sandrine Leroy (FO) a rappelé que de nombreux salariés ont déjà débrayé jeudi, lors des obsèques du dernier salarié qui s’est suicidé.
A Paris, entre 200 et 300 salariés se sont rassemblés devant le siège du groupe, aux cris de « Résistances » et de « salariés en colère, on ne va pas se laisser faire ».
A Rennes, 300 personnes se sont rassemblés et à Nantes, des salariés ont brandi des pancartes « Marre de compter les morts » ou « Non, le suicide n’est plus une mode ».
« Je fais partie de ceux qui ont pété un câble. (…) Je prends des anti-dépresseurs », a témoigné Béatrice, la quarantaine, lors d’une manifestation à Caen.
Des salariés se sont aussi rassemblés à Lyon, Clermont-Ferrand, le Puy-en-Velay (Haute-Loire), Montluçon (Allier) et Grenoble. A Annecy et Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie), où travaillait le salarié qui s’est suicidé le 28 septembre, la CFDT a comptabilisé 70% de grévistes sur 600 salariés.
A Cahors (Lot), les salariés d’un site menacé de transfert vers Montauban, ont aussi défilé, tout comme à Bordeaux, Nice, Montpellier, et Marseille.