Tsahal a envoyé un commando capturer Jabari, le Chef militaire du Hamas, dans un tentative audacieuse, mais avortée, en 2008, pour l’échanger contre Guilad Shalit.

Les Forces Spéciales étaient infiltrées en plein coeur de Gaza pour monter une embuscade et ramener Jabari vivant, dans une opération dont les détails sont révélés pour la première fois.

Par AVI ISSACHAROFFCe devait être l’opération la plus audacieuse entreprise par Tsahal, ces dernières années – exceptionnelle par le courage nécessaire et la complexité du montage.

La mission : faire prisonnier le chef de la branche militaire du Hamas, Ahmed al-Jabari, en plein cœur de la Bande de Gaza et le ramener en Israël pour l’échanger contre la libération de Guilad Shalit.

Les détails de ce raid, du même style que celui d’Entebbe, au XXI ème siècle, vont être publiés pour la toute première fois.

On peut seulement imaginer les récits de générations de combattants des unités spéciales qui auraient grandi en se rappelant ce cas d’école, si l’opération avait réussi. Mais les soldats – des hommes d’une unité d’élite, déployés en position et prêts à capturer Jabari en plein Gaza – sont, en définitive, revenus les mains vides.

Depuis l’instant où l’opération a été approuvée, vers la fin de l’année 2008, le Ministère de la Défense a poussé à la vitesse supérieure le recueil minutieux de renseignements sur les déplacements de Jabari. Ceux-ci ont rapidement permis d’identifier un point faible, lié à la routine : l’homme qui revenait fréquemment de ses visites auprès de l’une de ses deux femmes, traversait ensuite la Bande de Gaza par un chemin qui aurait permis à une équipe spécialisée de Tsahal de lui tendre une embuscade. Il avait aussi pris l’habitude de ne pas s’y faire conduire protégé par un convoi sécurisé, et préférait se déplacer à bord d’une voiture privée, avec un seul de ses gardes du corps.

Des informations supplémentaires, collectées par les renseignements militaires et le Shin Bet, ont pavé la voie, permettant de passer à la phase opérationnelle du plan.


Les combattants ont alors commencé à s’entraîner avec âpreté. « D », le commandant de l’unité, supervisait l’opération depuis une « planque » située non loin de Gaza, pendant qu’un autre commandant prenait position sur le terrain.

On s’attendait à ce que Jabari parvienne à cet endroit et se trouve confronté à une embuscade rondement planifiée, réalisée sous l’épaisse couverture de l’obscurité. Selon nos sources impliquées dans la planification de l’opération, « la probabilité qu’on puisse le prendre vivant était élevée. Nous avions l’équipement indispensable pour s’assurer de sa survie dans l’embuscade, et si nous l’avions voulu, nous aurions aussi pu capturer ses gardes du corps ».

Après une longue attente, les troupes ont reçu le feu vert et ont commencé à suivre leur progression à l’intérieur de Gaza, pour mener l’opération – c’était un raid audacieux, visant le cœur du groupe islamiste qui détenait Shalit en otage, une réaffirmation de la puissance dissuasive de Tsahal, conçue pour atteindre le niveau assurant la libération du jeune soldat. Mais, à la dernière minute, ils ont reçu l’ordre de faire machine arrière. Leur déception était palpable.

Plusieurs jours plus tard, les forces ont à nouveau reçu l’ordre d’aller de l’avant et, une fois encore, ont mis sur pied l’embuscade, à la nuit tombante. Pendant ce temps, les « huiles » du renseignement israélien étaient réunies aux quartiers généraux du Shin Bet, à Tel Aviv, afin de surveiller le déroulement de l’opération. Parmi les hommes présents, se trouvaient Yoav Galant, alors chef du Commandement de Tsahal pour la région Sud et le commandant effectif de l’opération ; G., le chef du Shin Bet de la même région Sud, des représentants de la branche exécutive du Shin Bet, Nimrod Sheffer, directeur des Quartiers-Généraux de l’armée de l’air israélienne, et A., le commandant-adjoint de l’unité réalisant l’opération.

Derrière une vitre de verre, le Ministre de la Défense de l’époque, Ehud Barak était assis, aux côtés du Chef d’Etat-Major, Gaby Ashkenazi et du chef du Shin Bet, Yuval Diskin. Des heures ont passé, jusqu’à ce que les forces sur le terrain aient rejoint leurs positions. Il était, approximativement 9h du soir.

Des endeuillés palestiniens font leurs adieux à Ahmad Jabari, le chef de la branche armée du Hamas, au cours de ses funérailles à Gaza-City, le 15 novembre 2012 (Crédit photo : Wissam Nassar/Flash90)

Rétrospectivement, le destin de Jabari a été scellé cette nuit-là, de 2008, bien qu’il n’en ait jamais rien su, et pour cause. S’il avait pu être fait prisonnier, il n’aurait, sans doute, pas été éliminé par une frappe, en novembre 2012, au commencement de l’opération Nuée de Défense (ou « pilier de Défense »), et il est fort possible qu’il aurait été libéré au cours d’un échange pour rendre sa liberté à l’otage Guilad Shalit.

Cependant, cette nuit-là, Jabari ne semblait pas rompre avec ses habitudes. Galant a alors donné le coup d’envoi pour le début de l’opération. En quelques minutes seulement, Jabari était supposé arriver sur la route où l’attendaient les forces des commandos. La tension était à sa comble, à Tel Aviv. Le Ministre de la Défense est entré dans la pièce du commandement central des opérations.

La voiture dans laquelle était assis Jabari était supposée prendre un virage en direction de la position des combattants israéliens, comme cela avait été le cas, à peine quelques jours plus tôt. C’est ce qui était censé déclencher l’opération. Mais le véhicule, coupant court avec la routine suivie par Jabari, s’est dirigée dans une autre direction.

Le “gratin” à Tel Aviv observait la scène avec une immense déception, alors que le véhicule s’éloignait de plus en plus loin de la scène prévue pour l’embuscade. « D » et ses hommes ont reçu l’ordre de se retirer et de revenir – sans détenir le Terroriste numéro Un…

Le récit complet de cette opération sera publié dimanche. Extrait :

Capturer Jabari : la tentative d’enlèvement du Chef du Hamas qui a supervisé le kidnapping de Shalit.

Les renseignements étaient exacts. L’embuscade à Gaza était prête. Mais, lors d’une nuit malencontreuse de 2008, Ahmad al-Jabari a échappé aux forces d’élite d’Israël. Et il ne le savait même pas.

De façon répétée, tout au long de la période où Shalit était retenu par le Hamas, à Gaza, soit de 2006 à 2011, Tsahal et les renseignements israéliens se sont trouvés sous le feu de la critique. On leur a amèrement reproché leur inaptitude à recueillir de l’information sur le sort et le lieu de détention de Shalit et leur échec dans la capture de « Gros Poissons » de valeur à échanger contre la libération du caporal pris en otage. Cet article pourrait modifier la perception de l’opinion publique, jusqu’à un certain point.

Non seulement, le Shin Bet et Tsahal sont allés jusqu’aux dernières extrémités pour localiser le soldat israélien, mais ils sont parvenus à le faire et étaient très proches de le libérer. Au cours de la seconde moitié de 2008, ils ont mené une opération qui aurait dû assurer le marchandage le plus avantageux qu’on puisse imaginer, à savoir l’échange de Gilad contre l’homme qui, précisément, le détenait .

L’opération secrète de Tsahal : Il faut sauver le Caporal Shalit (2) Article original

Par AVI ISSACHAROFF 25 juillet 2013, 7:53 am partie 1

timesofisrael.com Article original

Adaptation : Marc Brzustowski.

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