L’équipe de France, tenue en échec (1-1) par la Roumanie samedi soir au Stade de France, aura du mal à éviter les barrages pour voir l’Afrique du Sud. Thierry Henry (48e) avait pourtant mis les Bleus sur la voie royale mais un but contre son camp d’Escudé (55e) a privé les hommes de Domenech d’une victoire capitale en vue de la première place du groupe 7. Deuxièmes à quatre points des Serbes, avant de se rendre à Belgrade mercredi prochain, les Français ne sont plus maîtres de leur destin.

Nicolas Anelka n’a pas trop pesé sur la défense roumaine. (Reuters) « Les barrages ? Ce serait minimaliste. Il y a des étapes et gagner ce match en est une. » Ainsi parlait vendredi Raymond Domenech à la veille de ce France-Roumanie capital pour l’avenir de l’équipe de France. Une étape que ses troupes, une fois de plus, une fois de trop, n’auront pas su négocier, se heurtant à une formation des Carpates pourtant bien inoffensive, à la fois par manque de réalisme, véritable talon d’Achille de ces Bleus qui, avant ce match, n’avaient inscrit que quatre buts en 2009, mais également en raison de la fébrilité défensive d’un Escudé qui aura vécu une soirée cauchemardesque, offrant aux Roumains le but de l’égalisation sur ce qu’on ne peut même pas qualifier d’occasion. A l’arrivée, l’équipe de France, incapable de battre son rival tant à l’aller qu’au retour, se présentera mercredi en Serbie avec quatre points de retard et le même nombre de matches joués que la formation de Radomir Antic, ce qui signifie que même en cas de succès à Belgrade, elle n’a plus son destin entre les mains, devant compter sur un faux pas serbe (qui recevra la Roumanie et se rendra en Lituanie) pour terminer première et se qualifier directement pour la Coupe du monde.

Un scénario que Raymond Domenech souhaitait éviter à tout prix, lui qui devra sans doute se contenter d’un plan B « minimaliste », à savoir conserver la deuxième place, ce qui, au vu de son programme (Féroé à Guingamp et Autriche au Stade de France), ne devrait guère poser de problèmes. Paradoxalement, l’immense déception de ce nul concédé aux Roumains arrive à la sortie d’un match qui, pendant 50 minutes, aura été bien maîtrisé par les Bleus. Au coup d’envoi, Raymond Domenech, qui aime surprendre, ne déroge pas à ses vieilles habitudes avec une équipe en 4-2-3-1 tournée vers l’offensive, mais avec Escudé dans l’axe plutôt que Squillaci ou Abidal et Gignac dans le rôle de l’attaquant axial (avec Anelka à droite et Henry à gauche) plutôt que Benzema, décidément abonné au banc de touche bleu. Dans cette configuration, les Bleus n’ont guère besoin de temps d’adaptation et font d’entrée le siège du but roumain, se créant rapidement des occasions. Ça commence par une magnifique combinaison côté gauche avec Gourcuff qui sert Evra dont le centre est renvoyé sur Henry, la petite frappe de l’intérieur du capitaine est sortie en corner par Coman (6e). Les Bleus mettent de l’envie dans leur entame de match, alternant les attaques placées à droite et à gauche, et un missile de plus de vingt mètres de Diarra, mais de peu à côté, offre une nouvelle occasion de s’enflammer à un Stade de France qui ne demande que ça.

Tant d’occasions manquées…

Henry frôle à son tour l’ouverture du score sur un coup franc de Gourcuff, sa tête, légèrement déviée par Coman, s’écrasant sur la barre (17e) avant que, dans la même minute, Anelka ne galvaude un bon ballon, en tentant le tir sans angle plutôt que le centre en retrait. Les intentions et l’envie sont là, ne manque que la réalisation, point faible de cette équipe de France qui n’a inscrit que quatre buts en 2009. Pour preuve de ce manque de réalisme, cette reprise acrobatique de Gourcuff qui, servi par Anelka, ne trouve pas le cadre (19e), cet essai du gauche de Sagna sorti en corner par Coman (20e) cette frappe ratée de Gourcuff, pourtant idéalement placé aux 18 mètres (20e) ou ce tir en pivot d’Anelka dans la surface, trop mou pour inquiéter le portier roumain (25e).

Ce dernier entre en fusion dans la foulée en stoppant spectaculairement sur sa ligne une frappe à bout portant de Gignac après un tir contré d’Anelka (27e) ! Ce même Anelka rate ensuite d’un cheveu qu’il n’a pas un centre de la gauche d’Henry (29e), Gourcuff envoie largement au-dessus une reprise de volée difficile sur un service en retrait d’Anelka (33e), la frustration devient palpable devant tant d’occasions manquées, d’autant que côté adverse, c’est le néant offensif, en dehors de quelques timides poussées sur le côté droit, souvent orchestrées par Mara ou Marica qui, sur un de ses rares bons ballons, se joue trop facilement d’un Escudé bien tendre avant de servir en retrait Surdu qui rate le cadre (41e).

Henry libérateur ?

Très grosse frayeur sur Saint-Denis et retour aux vestiaires avec toujours le même problème pour les troupes de Raymond Domenech, à savoir trouver la clé du but roumain. Le sélectionneur a-t-il trouvé les mots à la pause ? Toujours est-il qu’il faut à peine plus de deux minutes à ses joueurs pour inscrire ce but libérateur, une fois n’est pas coutume, sur un coup de pied arrêté, en l’occurrence un corner de Gourcuff prolongé de la tête par Gallas au deuxième poteau sur Henry qui tend le pied gauche et trompe enfin Coman pour son 49e but en Bleu, à n’en pas douter un des plus importants (1-0, 48e) !

Les Bleus ont fait le plus dur ? Que nenni ! Car il ne faut que cinq minutes aux Roumains pour jeter un immense coup de froid sur le Stade de France avec un centre venu de la droite d’Apostol, coupé au premier poteau par… Escudé, qui trompe Lloris (55e) ! Terrible coup du sort pour le Sévillan, auteur d’une prestation cauchemardesque. Les Français tentent aussitôt de remettre la pression, Domenech sort Ribéry de son chapeau et Henry, ainsi que tout le stade et le speaker, croit à son doublé sur une tête bien placée, mais l’arbitre de touche avait levé son drapeau pour un hors-jeu (60e). La suite ? Quasiment plus d’occasions malgré les percussions d’un Ribéry encore en manque de rythme ou l’entrée d’un Benzema qu’on n’aura pas vu. Au coup de sifflet final, c’est évidemment la bronca qui attend les Bleus et un Raymond Domenech qui va vivre deux mois sous très haute pression… L’Afrique du Sud, c’est décidément très très loin…

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