Dans les Laurentides, à Sainte-Agathe-des-Monts, une quarantaine de familles juives orthodoxes soulèvent bien des questions.

Cette communauté s’est donné le nom de Lev Tahor (coeur pur en Hébreu), mais en Israël où a été créé ce groupe fondamentaliste, on les surnomme plutôt « les talibans ».

Ce qualificatif pourrait être lié au grand voile noir dont sont couvertes les femmes, tout comme les toutes petites filles.

Ces dernières ne vont d’ailleurs pas à l’école. Elles reçoivent uniquement l’enseignement prodigué par leur mère. Les petites filles sont également mariées le plus tôt possible.

Dans une des familles de la communauté, l’aînée de huit enfants a 15 ans. Elle pourra se marier dès l’an prochain.

« La Torah nous enseigne qu’il faut se marier dès que possible, mais nous respectons la loi canadienne et nous ne marions personne avant l’âge de 16 ans », explique Raicy Grosner, un des membres des Lev Tahor.

Des mariages de force?

Le groupe fondamentaliste a pourtant fait parler de lui la semaine dernière pour des pratiques de mariage douteuses.

Après avoir été alerté par Interpol, Immigration Canada a intercepté deux jeunes filles de 13 et 15 ans à l’aéroport Trudeau.

Elles devaient se rendre en vacances dans la communauté de Sainte-Agathe. Un tribunal israélien ordonnait leur retour au pays craignant qu’elles ne soient mariées de force et intégrées dans ce que la juge israélienne qualifie de « secte ».

Le rabbin Shlomo HelbransLe rabbin Shlomo Helbrans

Non-reconnaissance de l’État d’Israël

Mais selon le leader de cette communauté, ce geste est une vengeance de la part des autorités israéliennes.

« Le gouvernement essaie de nous détruire. J’ai quitté le pays parce que j’y étais persécuté », se justifie le rabbin Shlomo Helbrans, qui a obtenu le statut de réfugié au Canada en 2003.

Les membres de Lev Tahor ne reconnaissent pas l’État d’Israël, qui devrait être dirigé selon eux par les Arabes. D’après leurs interprétations de la Torah, Dieu n’a en effet pas encore redonné le droit aux Juifs de revenir à la terre promise.

Une grande pauvreté

Le controversé rabbin Helbrans a aussi fait deux ans de prison dans la région de New York pour avoir abusé de son autorité avec un de ses élèves de 13 ans, qui a abandonné sa famille pour lui.

Aujourd’hui, environ 25 familles vivent avec lui dans une grande pauvreté.

Ces moeurs sont désapprouvées dans le reste du Québec par les leaders de la communauté hassidique, où l’on se marie en moyenne à 21 ans et où les femmes bien que modestes s’habillent à l’occidentale.

« C’est une secte complètement en dehors du mainstream des juifs orthodoxes », dénonce Alex Wertzberger de la Coalition des organismes hassidiques d’Outremont, à Montréal.

Le rabbin Helbrans dirige l’enseignement religieux que reçoivent les garçons du groupe dans un système qui échappe complètement au contrôle du ministère de l’Éducation. Ce mode de vie contrevient à la loi québécoise.

D’après un reportage d’Émilie Dubreuil – Radio Canada Article original

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