DSK : les avocats de Nafissatou envisagent une plainte au civil

C’est dans la soirée de mercredi vers 19 h30, heure de New York (cette nuit à 1h30, heure française) que Dominique Strauss-Kahn a déménagé. Il a quitté le 71 Broadway en gros 4X4 aux vitres fumées pour une maison de ville de très grand standing à quelques blocs de là, dans le quartier de Tribeca, au sud-ouest de Manhattan.
Le loyer estimé : 50 000 dollars (environ 35 000 euros). Il y poursuivra son assignation à résidence, surveillé par des agents de sécurité et assujetti à un régime de sorties très strictes (rendez-vous judiciaires, médecins, offices religieux…).

DSK est poursuivi pour agression sexuelle et tentative de viol sur Nafissatou, une femme de ménage d’origine guinéeene âgée de 32 ans, travaillant à l’hôtel Sofitel de New-York. Il doit comparaître le 6 juin pour présenter sa ligne de défense, coupable ou non-coupable.

Pendant ce temps, l’effervescence règne dans les pays membres du Fond monétaire international, pour assurer la succession de Dominique Strauss-Kahn. Mercredi, la ministre française des finances, Christine Lagarde, a déclaré officiellement sa candidature qui bénéficie de larges soutiens, même si les pays émergents aimeraient bien présenter leur candidat. 

13 heures. FMI : les Etats-Unis n’ont pas encore décidé. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton déclare qu’«officiellement» les Etats-Unis n’ont pas encore pris position en faveur d’une candidature à la direction générale du FMI, interrogée sur le soutien que les Européens pouvaient attendre de son pays à la ministre française des Finances Christine Lagarde. Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, avait déclaré mercredi à Washington que parmi les candidats déclarés à la tête du Fonds monétaire international, le Mexicain Agustin Carstens et la Française Christine Lagarde étaient tous deux « très fiables ».

12h50. Un ramdam sans précédent. Depuis le 15 mai, l’affaire DSK s’est retrouvé à la Une de 150 000 quotidiens dans le monde. Ce «bruit médiatique» a été mesuré par l’institut Kantar Media qui a mis au point depuis 2000 une unité de mesure dénomée UBM (Unité de Bruit média). Depuis le 15 mai au lendemain de l’arrestation de DSK et le 22 mai, l’affaire affiche le chiffre de 13 761 UBM.  «C’est comme si chaque Français âgé de plus de 15 ans avait été en contact 137,6 fois avec cette affaire sur cette période de huit jours», décrypte Bruno Lalande, un des responsables de Kantar.

12h20. La prépondérance des preuves. Une plainte au civil de Nafissatou, la victime présumée de DSK, pourrait viser non seulement l’ex-patron du FMI, mais aussi le FMI lui-même ou encore l’hôtel Sofitel, selon Le Point.fr. Les deux procédures au pénal et au civil sont différentes et indépendantes l’une de l’autre. Le fait que le plaignant n’obtient pas gain de cause au pénal ne l’empêche pas de tenter sa chance au civil.
Car aux Etats-Unis, au pénal, la culpabilité d’un prévenu doit être établie «au-delà de tout doute raisonnable». Au civil, en revanche, la victime présumée d’agression sexuelle doit simplement apporter plus d’éléments en sa faveur que la défense, ce qui s’appelle prépondérance de preuves.

12 heures. Paris-Match décortique «le scénario idéal» pour la défense de DSK, qui permettrait de plaider le rapport consenti avec la femme de chambre et un tentative de chantage qui tourne mal de la part de cette dernière selon le scénario imaginé : Il a croisé Nafissatou quelques heures plus tôt. A son arrivée dans la chambre débutent des ébats. Puis la jeune femme s’énerve menace de faire chanter le patron du FMI qui lui rétorque que sur un coup de fil de lui, elle est renvoyée et quitte l’hôtel. Le personnel de l’hôtel la découvre peu de temps après dans le couloir…

11h40. Deux nouveaux avocats pour Nafissatou. Selon l’agence Reuters, Jeff Shapiro, l’avocat de la femme de chambre, Nafissatou, a annoncé que deux nouveaux avocats, Kenneth Thompson et Norman Siegel se sont associés pour l’assister. Le but : étudier la possibilité d’une plainte au civil pour obtenir des indemnités. Les avocats ont un an à partir de la date supposée de la commission des faits pour déposer plainte.

11h20. Anne Sinclair invisible ? Volonté d’éviter les caméras ou stratégie de communication. Les journalistes de BFMTV ont noté que lors du départ du 71 Broadway Street comme à l’arrivée au 151 Franklin Street, la femme de DSK est restée invisible.

11h15. Benjamin Brafman : une dégaine à la Joe Pesci. Le magazine Le Point dresse un portrait du célèbre avocat de DSK, Benjamin Brafman. Surnommé «le pitbull», il a entre autres défendu le rappeur Puff Daddy et quelques grands noms de la mafia. L’hebdomadaire français le décrit comme «un homme de petite taille (1,68 m), aux cheveux gris rabattus en arrière et qui affiche une dégaine digne de Joe Pesci dans un film de Scorsese».

11 heures. FMI : un candidat commun pour les pays émergents ? Le ministre indien des Finances déclare qu’il est en contact avec ses pairs de plusieurs pays émergents pour soutenir un candidat commun au poste vacant de directeur général du Fonds monétaire international (FMI). «Je suis en contact avec plusieurs ministres des Finances de pays en voie de développement et d’économies émergentes (…). Nous essayons de consolider notre position pour que nous puissions avoir un avis», explique Pranab Mukherjee à des journalistes à New Delhi, cité par l’agence PTI.

10h15. Les mêmes agents de sécurité que Madoff. DSK et le financier déchu Bernard Madoff ont quelque chose en commun, lance Bloomberg. Tous deux ont confié à la société de sécurité Stroz Friedberg LLC le soin d’assurer leur surveillance. Un point précisément expliqué dans le texte de la libération sous caution de DSK.

9h30. L’impact sur les juifs de France. Le quotidien israëlien Haaretz revient sur l’affaire Strauss-Kahn et s’interroge sur l’impact de l’affaire sur la communauté juive de France, parlant de malaise, de stéréotypes négatifs qui pourraient entacher la communauté. Et pire cette dernière craint un regain d’antisémitisme qui pourrait profiter à Marine Le Pen.

9 heures. «Papa, c’est quoi violer une dame de ménage ?» Sous ce titre accrocheur, Libération signe un article truculent sur l’affaire Strauss-Kahn vue par les enfants. Pas facile d’assumer son rôle de parent face à certaines questions embarrassantes nées de cette affaire ultra-médiatisée. Surtout que beaucoup ont entendu des mots barbares. «Viol», «sodomie»,« traces de sperme». Hilarant la version de l’affaire vue par Jules, 13 ans, cité par le journal : «Tu imagines, papa, tu fermes la porte à clé, tu te mets tout nu et tu cours après maman en criant : Je suis le directeur du FMI.»

8h40. Le gouverneur de la banque centrale d’Israël, Stanley Fischer, qui a la double nationalité israélienne et américaine n’exclut pas une éventuelle candidature à la tête du FMI, dans un entretien aux Echos de jeudi. Interrogé sur son éventuelle candidature à la succession de Dominique Strauss-Kahn alors que son nom a circulé dans la presse, il n’a pas démenti en répondant: «J’ai un travail passionnant à la tête de la banque centrale d’Israël. Mais la direction du FMI est aussi un poste passionnant».

8h35. «Le FMI s’est refermé comme une huître.» Depuis «l’Affaire» avec un grand A qui l’a complètement traumatisé, le Fonds monétaire international s’est complètement replié sur lui-même. il était déjà compliqué d’y entrer en temps normal, maintenant c’est chase impossible explique France Info, qui a interrogé des journalistes habitués des lieux. L’une d’elle, qui travaille pour l’agence Bloomberg, dit qu’après un moment de flottement le 14 mai, jour des faits, «le FMI s’est refermé comme une huître». Une cellule psychologique aurait été mise en place au lendemain du scandale et des consignes très strictes ont été données au personnel pour ne pas communiquer avec la presse.

8h20. La terrasse en question. Si DSK va pouvoir profiter des multiples chambres, salles de bains et pièces luxueusement meublées de son nouveau toit, une question demeure au sujet de la vaste terrasse où trônent des chaises longues accueillantes. L’ex-patron du FMI a-t-il le droit de sortir prendre l’air sur cette terrasse et se faire bronzer au soleil new yorkais ? Cela pose en effet la question de la surveillance, car la maison est entourée d’immeubles beaucoup plus hauts. Nul doute que les paparazzi ont déjà approché les locataires environnant pour avoir le meilleur angle de prise de vue sur cette terrasse.

8h10. Une maison rénovée par l’architecte de Renom Leopoldo Rosati. Le New York Post décrit dans le détail et par le menu la nouvelle maison de DSK et s’amuse à imaginer comment l’occupant pourra tirer parti des nombreuses pièces luxueuses : le grand salon, idéal pour préparer les stratégies avec ses avocats avant le procès, la cuisine sur-équipée où Anne Sinclair pourra préparé «un soufflé» (en français dans le texte) tard dans la nuit, la douche cascade pour se délasser. Et même le bar du troisième étage où l’on peut garder le champagne au frais au cas où l’atmosphère deviendrait romantique…

8 heures. Tribéca : le quartier de Robert de Niro. Le célèbre acteur américain est un amoureux de son quartier Tribeca. Dans un film publicitaire pour American express, celui qui a été cette année le président du jury du festival de Cannes et qui a créé son propre festival du film de Tribeca, y raconte tout son amour pour ce coin de Manhattan devenu l’un des plus prisés de New York.

7h50. Tourner la page. Ségolène Royal estime sur RTL qu’il ne faut pas «voir occulter les vrais problèmes des Français par l’affaire DSK.»

7h30. L’humiliation des frères de Nafissatou. Nous sommes choqués, nous estimons que nous avons été souillés dans notre dignité. Les frères de Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui accuse DSK d’agression sexuelle, se disent humiliés par l’affaire.

4 heures. Pas de contacts avec la plaignante ou sa famille, selon les avocats de DSK. Dans un communiqué, les avocats de Dominique Strauss-Kahn, William Taylor et Benjamin Brafman, réfutent tout contacts entre des avocats ou des représentants de DSK et la femme de chambre ou sa famille, rapporte Reuters. Le New York Post indiquait mardi que des représentants avaient proposé une forte somme d’argent à la famille guinéenne de la plaignante pour qu’elle abandonne ses poursuites, une offre déclinée selon le tabloïd. «Nous continuons à croire que M. Strauss-Kahn sera totalement blanchi», indiquent ils.

Le communiqué : «Reports that Mr. Strauss-Kahn’s attorneys or representatives are in contact with the complaining witness or her family are false. We continue to believe that Mr. Strauss-Kahn will be fully exonerated».

2 heures. Les instants d’avant. Le Nouvel Observateur révèle que Pierre Moscovici et Dominique Strauss-Kahn se sont parlé au téléphone vers 10 heures du matin, heure de New York, samedi 14 mai, soit deux heures avant l’agression dont est accusé l’ancien directeur général du FMI. Le député du Doubs – qui se voyait déjà porte-parole de la campagne du presque candidat socialiste – échange avec DSK en vu de l’émission de télé à laquelle il est invité pour parler de son nouveau livre, La Défaite impossible (Flammarion). Ils parlent plus de trente minutes de la crise, de la situation de la Grèce, de l’action du FMI dont le patron semble avoir le temps ce matin-là, rapporte le Nouvel Observateur. Moscovici raccroche… Quelques heures plus tard, il apprendra que DSK vient d’être arrêté pour tentative de viol.

1h40. DSK emménage. DSK pénètre dans une très luxueuse maison de  Manhattan, au 153 Franklin Street à Tribeca, un quartier du sud-ouest de Manhattan. Il va pouvoir profiter de des 632 mètres carrés de ce logement répartis sur le rez-de-chaussée et deux niveaux, qui possède un ameublement et une décoration luxueuse, une salle de projection et un spa… Le tout pour un loyer de 35 000 euros par mois (pratiquement 33 smic).

1h30. DSK quitte le 71 Broadway. La scène est rapide. Entouré d’une nuée de gardes du corps en civil et de policiers en tenue, l’ex-patron du FMI descend les marches du perron du 71 Broadway et s’engouffre dans un 4 x 4 noir aux vitres teintées. Deux autres voitures complètent le cortège. Les journalistes présents aperçoivent un sourire sur son visage.

0 heures. Où DSK va-t-il aller ? On sait que les proches de DSK ont trouvé un nouveau point de chute pour DSK où il poursuivra son assignation à résidence en attendant son éventuel procès. Mais, la destination reste pour l’heure inconnue.

LeParisien.fr